Un mardi sur deux, notre spécialiste répond aux questions que vous vous posez. Entraînement, santé, suivi, préparation… Vous pouvez poser toutes vos questions sur le forum Entraînement/Santé ou par email à infos@velotraining.net.
« J’aimerais travailler la force et l’explosivité car ce sont mes points faibles (je mesure 1,70 m pour 52 kg). Une cadence de pédalage élevée n’étant pas un souci pour moi, est-ce nécessaire durant l’entrainement hivernal de mouliner le plus possible ? »
N’écoutez surtout pas les discours qui mettent en avant l’exclusivité de la vélocité en période hivernale sinon vous allez… régresser. C’est justement tout l’inverse qu’il faut faire, et cela pour plusieurs raisons :
• vous le dites, la force constitue votre point faible. C’est donc maintenant qu’il faut vous y atteler car quand la saison aura débuté il sera trop tard pour entreprendre de grosses séances dans ce domaine.
• compte tenu de votre poids de corps vous n’avez pas le gabarit du rouleur et vous ne serez jamais un spécialiste du contre-la-montre. Par contre cela signifie également que vous avez une grosse marge de progression dans ce domaine.
• l’hiver constitue par définition la saison pour travailler le point faible et c’est de toute façon la saison durant laquelle il faut développer la force car c’est une qualité qui sonne comme un prérequis avant le travail d’intensité qui prend ses droits en janvier et en février (pour de premiers objectifs en mars). Il est donc plus que temps !
• enfin inutile de vouloir à tout prix développer le foncier et la vélocité si ces qualités sont acquises. Vous allez encore perdre en force et renforcer un effet diesel sans doute déjà installé !
Nous sommes presque dans un exemple caricatural : le fameux « je manque de puissance » signifie très clairement « je manque de force ». Au-delà des séances d’endurance, de récupération, d’explosivité et des séances plus axées « changements de rythme », osez révolutionner votre préparation avec un ratio très déséquilibré : quatre séances de force pour une séance de vélocité. Des séances comportant des séquences « allure course » à une cadence de 60 à 70tpm seront très efficaces à l’approche des premières épreuves.
La progression est à ce prix mais attention, attendez-vous à ce que les progrès ne se manifestent que lentement si vous n’avez jamais travaillé spécifiquement cette qualité.
Benoit Valque – www.rotorfrance.com