Un minimum de sollicitation est aussi nécessaire afin d’éviter l’apparition de certains désordres | © licence libre
La coupure hivernale. Un rite incontournable que chaque cycliste attend comme une pause salutaire après une saison bien remplie. Le temps d’une régénération physique et mentale avant d’entamer la préparation de la nouvelle saison.
Avant, bon nombre de cyclistes posaient le vélo dans le garage durant tout l’hiver et se remettaient en selle pour les beaux jours. Mais c’était avant… Les épreuves de gentlemen et cyclo-cross s’enchaînent désormais avec celles sur route. Résultat, la saison reprend de plus en plus tôt en début d’année.
Cette période de transition hivernale semble aujourd’hui un casse-tête et nous soumet toujours aux mêmes interrogations. Une coupure, oui, mais de quelle durée ? Doit-elle être active ou passive ? Et si active, sous quelles formes ?
Personne n’a de réponse toute faite à ces questions. Le vécu, la pratique et les objectifs de chacun sont à prendre en compte. Cependant, on peut se fier à quelques principes de base incontournables.
L’organisme d’un sportif qui s’entraîne au quotidien est en recherche permanente de ce point d’équilibre où les adaptations contrebalancent les contraintes. Si l’on supprime brutalement ces contraintes, cela peut être extrêmement déstabilisant. Le phénomène est d’autant plus fort que le niveau et les années de pratique sont importants.
Un minimum de sollicitation est aussi nécessaire afin d’éviter l’apparition de certains désordres. Autrement dit, les bobos se réveillent quand le corps est au repos. L’organisme d’un sportif est fait pour le mouvement. Il a été conditionné pour ça ; ce qui lui permet aussi d’éviter de nombreux problèmes au moment de la reprise. Surtout si celle-ci se fait trop brutalement.
Régéner son corps est primordial | © licence libre
Que faut-il en conclure ? Les sportifs chevronnés retiendront qu’une coupure passive de 7 à 10 jours « sans activité sportive » est un bon compromis. La suite est une question de mesure. Il faut reprendre progressivement sur une période de 2 à 3 semaines. De préférence des activités douces comme la marche ou la natation, favorables à l’appareil musculo-articulaire. Ne pas oublier en parallèle les étirements posturaux. La position allongée sur le vélo et la contraction musculaire concentrique que l’on produit en pédalant pouvant entraîner des hypertonies.
Le rééquilibrage de la posture sera encore plus efficace si vous optez pour une préparation physique générale en salle. Ainsi vos muscles seront mieux disposés à recevoir les mouvements avec charges.
Attention aussi à la « coupure mal assumée ». Passé un certain temps, la dépendance psychologique et la crainte de perdre son niveau se font ressentir. Pas de panique ! Chez certains cyclistes expérimentés, j’ai constaté qu’après un mois sans vélo, les aptitudes étaient exactement au même niveau que lorsqu’ils arrêtaient trois semaines. En revanche, en se remettant en selle, ils y avaient gagné une bien meilleure fraîcheur mentale.
Pour ceux qui ne peuvent pas se passer de pratiquer les deux roues, il vaudra mieux envisager des phases de régénération courtes de 2 à 3 jours (passive) toutes les 6 semaines et de 5 jours (active) toutes les 12 semaines. Un bon moyen de tenir toute l’année.
Quelques recommandations pour conclure sur cette période de « mise au vert » :
- Profitez-en pour faire un bilan dentaire ou ostéo.
- Adaptez votre alimentation à vos besoins énergétiques qui diminuent.
- Autorisez-vous une prise maximale de 5% de votre poids, car à la reprise du travail foncier, 1000 km parcourus pour perdre ces 8 kilos en trop n’auront pas les mêmes effets sur le développement des qualités aérobies.
- Restez vigilants et surveillez votre équilibre alimentaire. Dans le cadre du suivi micro-nutritionnel et de diagnostic de l’état de santé cellulaire de l’organisme, j’ai souvent constaté des taux d’acidité plus importants après la période de coupure qu’en pleine saison.
Tony Josselin