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« Y a-t-il une période limite pour travailler la force ? Combien de temps après les efforts consentis en ce sens sont-ils bénéfiques ? »
Ce n’est pas tout à fait ainsi que se pose le problème. Il n’y a pas à proprement parler de limite de temps pour travailler la force car l’entraînement n’est pas cloisonné. Ainsi, le développement d’une qualité ne se fait pas sur un mode on/off. Il ne faut pas faire l’erreur de développer uniquement l’endurance puis uniquement l’intensité ou encore uniquement la vélocité puis uniquement la force.
Pour imager nos propos : la planification annuelle n’est pas un long couloir dans lequel il s’agit de fermer une porte pour en ouvrir une autre et ainsi de suite. Non, l’entraînement fonctionne par dominantes. Théoriquement, la préparation fonctionne ainsi : une dominante vélocité en phase de reprise, une dominante foncière avec développement de la force en phase hivernale et une dominante intensité en phase précompétitive. Seulement, aucune qualité n’est jamais abandonnée !
En effet, l’arrêt du développement d’une qualité physique engendrerait rapidement des désadaptations pour celle-ci. Autrement dit, si vous arrêtez de travailler la force, vous allez perdre en force, donc de la puissance. La force est une qualité qui se travaille toute l’année mais selon plusieurs phases : un entretien à l’automne, un développement durant l’hiver, un rappel au printemps et durant l’été.
Il faut également tenir compte de vos points forts et faibles. Si vous manquez de force (difficultés sur le plat, par vent de face), alors vous axerez davantage votre entraînement sur cette qualité, et plus tôt dans la préparation.
Tout cela étant dit, votre question reste approximative. En effet, tout dépend de ce que vous entendez par « travail de force ». Nous avons ici évoqué l’endurance de force (car compris comme tel dans votre message) mais il convient d’aborder également la force sous maximale (cadence basse, allure proche du « seuil anaérobie ») et la force maximale ou force explosive (cadence basse, temps de soutien quelques secondes, effort au maximum de vos possibilités durant ce laps de temps type sprint). Ces qualités vont être développées au printemps et durant la phase de compétition, donc chronologiquement après l’endurance de force.
Benoît Valque – www.rotorfrance.com