Alberto Contador (ESP, Tinkoff)
Ce devait être son dernier Tour de France, il semble maintenant acquis qu’Alberto Contador ne terminera pas l’histoire mouvementée qui le lie à la Grande Boucle dans trois semaines. Son début de saison, vainqueur du Tour du Pays Basque, 2ème de Paris-Nice, 2ème du Tour de Catalogne, l’a poussé à reconsidérer sa décision et le place comme un candidat plus que crédible à la victoire finale. Mais les derniers succès du Madrilène sur le Tour commencent à dater. Alberto Contador n’a plus porté le maillot jaune depuis 2010 (avant d’en être déchu) et ne s’est plus imposé sur le Tour, au général comme pour une victoire d’étape, depuis 2009. Même s’il a retrouvé son mordant en début de saison, l’Espagnol a une nouvelle fois affiché ses limites face à Chris Froome au Dauphiné. Mais la vérité de juin n’est pas toujours celle de juillet…
• 33 ans, né le 6 décembre 1982 à Pinto (Espagne)
• 1,76 m ; 62 kg
• Professionnel depuis 2003
• Passé dans le Tour : 8 participations (31ème en 2005, 1er en 2007, 1er en 2009, déchu en 2010, déchu en 2011, 4ème en 2013, abandon en 2014, 5ème en 2015), 3 étapes
• Saison 2016 : 1er du Tour du Pays Basque, 2ème de Paris-Nice, 2ème du Tour de Catalogne, 3ème du Tour d’Algarve, 5ème du Critérium du Dauphiné
• La fiche complète d’Alberto Contador
Chris Froome (GBR, Team Sky)
Chaque victoire de Chris Froome au Critérium du Dauphiné a été suivie d’une victoire finale au Tour de France quelques semaines plus tard. Et comme le Britannique s’est emparé d’une troisième victoire sur l’épreuve préparatoire de référence à la Grande Boucle au début du mois, les statistiques font de lui un vainqueur en puissance le 24 juillet prochain. Sa victoire au Dauphiné est arrivée à point nommé après une première partie de saison mitigée. Sa rentrée tardive en Europe s’est soldée par une triste 8ème place au Tour de Catalogne. Un bon mois plus tard, Chris Froome n’a jamais paru dans le coup au Tour de Romandie malgré sa victoire d’étape acquise avec panache. Le Dauphiné a donc montré que le vainqueur sortant était sur la bonne voie. Le retour d’un kilométrage décent face à la montre (54,5 contre 13 l’an dernier) n’est pas pour lui déplaire.
• 31 ans, né le 20 mai 1985 à Nairobi (Kenya)
• 1,86 m ; 69 kg
• Professionnel depuis 2007
• Passé dans le Tour : 4 participations (84ème en 2008, 2ème en 2012, 1er en 2013, abandon en 2014, 1er en 2015), 5 victoires d’étape
• Saison 2016 : 1er du Critérium du Dauphiné, 1er de l’Herald Sun Tour, 8ème du Tour de Catalogne
• La fiche complète de Chris Froome
Nairo Quintana (COL, Movistar Team)
La première semaine du Tour reprendra cette année une forme plus classique et Nairo Quintana ne s’en plaindra pas, lui qui s’est présenté au pied des montagnes pyrénéennes avec un débours de près de 2 minutes. C’est pour la gagne que le Colombien, 2ème des deux Tours auxquels il a participé, revient sur la Grande Boucle. Fidèle à ses habitudes, le coureur de l’équipe Movistar a passé beaucoup de temps chez lui, mais a toutefois mis à profit les six semaines qu’il a passées en Europe au printemps pour garnir son palmarès d’un Tour de Catalogne face à tous ses concurrents pour la Grande Boucle et d’un Tour de Romandie devenue l’une des références pour le Tour. Son retour victorieux à la compétition sur la Route du Sud le confirme. Nairo Quintana est prêt à s’offrir son deuxième Grand Tour, deux ans après sa victoire sur le Giro.
• 26 ans, né le 4 février 1990 à Combita-Boyaca (Colombie)
• 1,67 m ; 59 kg
• Professionnel depuis 2011
• Passé dans le Tour : 2 participations (2ème en 2013, 2ème en 2015), 1 victoire d’étape
• Saison 2016 : 1er du Tour de Catalogne, 1er du Tour de Romandie, 1er de la Route du Sud, 3ème du Tour du Pays Basque, 3ème du Tour de San Luis
• La fiche complète de Nairo Quintana
Thibaut Pinot (FRA, FDJ)
Un an après un Tour de France en forme de montagnes russes, Thibaut Pinot revient sur la Grande Boucle, armé d’un nouveau statut. Les progrès du Franc-Comtois dans l’exercice chronométré entrevus l’an dernier ont été brillamment confirmés cette année avec à la clé une victoire sur le chrono du Tour de Romandie et surtout un maillot tricolore remporté sur ses terres à Vesoul. Régulier sur les épreuves WorldTour depuis le début de la saison, 2ème en Romandie, 4ème au Pays Basque, 5ème d’un Tirreno amputé de son étape de montagne, le grimpeur de l’équipe FDJ peut négocier sereinement le retour en force de l’exercice chronométré. D’autant que le coureur n’a rien perdu de ses qualités en montagne. Sa victoire à Méribel sur le Critérium du Dauphiné est venue le confirmer, même si le Franc-Comtois est resté en retrait au général.
• 26 ans, né le 29 mai 1990 à Lure (France)
• 1,80 m ; 63 kg
• Professionnel depuis 2010
• Passé dans le Tour : 4 participations (10ème en 2012, abandon en 2013, 3ème en 2014, 16ème en 2015), 2 victoires d’étape
• Saison 2016 : 1er du Critérium International, 2ème du Tour de Romandie, 3ème de l’Etoile de Bessèges, 4ème du Tour du Pays Basque, 4ème du Tour d’Algarve, 5ème de Tirreno-Adriatico, 16ème du Critérium du Dauphiné
• La fiche complète de Thibaut Pinot
Richie Porte (AUS, BMC Racing Team)
Affranchi de Chris Froome, Richie Porte doit confirmer que l’élève est en mesure de dépasser le maître. Si son passé ne plaide pas à sa faveur – il n’a jamais fait mieux qu’une 19ème place sur le Tour, sa meilleure place sur un Grand Tour reste sa 7ème place sur le Giro 2010 – plusieurs indices laissent à penser que l’Australien a les moyens de ses ambitions. Le coureur de 31 ans s’est montré régulier sur les courses WorldTour en terminant systématiquement dans les Top 5 des courses auxquelles il a participé à l’exception du Tour de Romandie qu’il a quitté malade. Rappelons aussi que Richie Porte fut le seul à résister au démarrage de son ancien leader à Vaujany sur le Dauphiné. Mais son irrégularité sur les Grands Tours et son manque d’expérience en tant que leader pourraient le rattraper au cours des trois prochaines semaines.
• 31 ans, né le 30 janvier 1985 à Tasmanie
• 1,72 m ; 62 kg
• Professionnel depuis 2010
• Passé dans le Tour : 5 participations (72ème en 2011, 34ème en 2012, 19ème en 2013, 23ème en 2014, 48ème en 2015)
• Saison 2016 : 2ème du Tour Down Under, 3ème de Paris-Nice, 4ème du Tour de Catalogne, 4ème du Critérium du Dauphiné
• La fiche complète de Richie Porte
Tejay Van Garderen (USA, BMC Racing Team)
Le BMC Racing Team devra résoudre ses problèmes de riches. Car Richie Porte devra partager le leadership avec Tejay Van Garderen et inversement. Si l’Australien présente plus de garanties au regard de la première partie de saison, l’Américain affiche quant à lui une plus grande maîtrise des grands événements. Deux fois 5ème du Tour, le natif de l’état de Washington était encore sur le podium provisoire du Tour l’an dernier lors de la deuxième journée de repos. Rattrapé par la maladie, le coureur était contraint à l’abandon, mais avait montré qu’il avait le Top 3 dans les jambes. D’autant que depuis le début de la saison, Tejay Van Garderen semble monter en puissance. 10ème du Tour de Romandie dans l’anonymat, il s’est ressaisi au Tour de Suisse, s’imposant à Sölden malgré sa défaillance de la veille et terminant 6ème du général.
• 27 ans, né le 12 août 1988 à Tacoma (États-Unis)
• 1,86 m ; 72 kg
• Professionnel depuis 2010
• Passé dans le Tour : 5 participations (82ème en 2011, 5ème en 2012, 45ème en 2013, 5ème en 2014, abandon en 2015)
• Saison 2016 : 2ème de la Ruta del Sol, 5ème du Tour de Catalogne, 6ème du Tour de Suisse, 10ème du Tour de Romandie
• La fiche complète de Tejay Van Garderen
Fabio Aru (ITA, Astana)
Vainqueur de la Vuelta l’an dernier, Fabio Aru fait sa découverte de la Grande Boucle cet été. Pour vivre heureux, vivons cachés : tel semble être le credo du grimpeur sarde, discret comme toujours à l’approche des grands rendez-vous. Il abordera le Tour avec pour seules références une 6ème place au Tour de Valence, une 9ème place au Tour d’Algarve et une 14ème place au Tour de Catalogne. C’est peu. Trop peu ? Sa victoire d’étape au Critérium du Dauphiné n’est pas venue cacher une condition encore perfectible. Car si son tempérament offensif l’a poussé à suivre Romain Bardet dans l’étape de Méribel, le grimpeur d’Astana fut décroché par l’Auvergnat dès que la route s’est élevée.
Romain Bardet (FRA, Ag2r La Mondiale)
C’est fort d’un premier podium sur une course WorldTour que Romain Bardet se présentera au départ du Tour au Mont-Saint-Michel. L’Auvergnat a bien failli créer la sensation au Critérium du Dauphiné en ratant la victoire finale pour 12 secondes au lendemain de sa démonstration en chemin vers Méribel. Désormais leader unique là où il composait avec Jean-Christophe Péraud les années précédentes, Romain Bardet a pris conscience de ses nouvelles responsabilités. Régulier depuis le début de la saison, même si la fin du mois d’avril n’a pas répondu à ses attentes (13ème à Liège, malade au Tour de Romandie), l’Auvergnat sait qu’il peut mieux faire qu’en 2015 où il a pourtant terminé 9ème du Tour avec une victoire d’étape en poche.
Warren Barguil (FRA, Giant-Alpecin)
Warren Barguil le dit lui même, il a franchi une étape dans son développement cette année. Le Tour de Suisse a concrétisé les espoirs du grimpeur breton dont la préparation a été perturbée par une fracture du scaphoïde survenue sur l’incident collectif qui a l’a frappé à Calpe fin janvier avec cinq de ses coéquipiers. Pour la première fois, Warren Barguil a pris les commandes d’un classement général d’une course WorldTour. Pour la première fois, il a pris place sur le podium d’un événement de cette ampleur, deux mois après sa 6ème place à Liège. 14ème de son premier Tour de France qu’il a terminé avec une rotule fracturée, le Breton peut viser nettement mieux cette année et le maillot blanc en prime.
Vincenzo Nibali (ITA, Astana)
Le cas de Vincenzo Nibali pose question. Lauréat d’un Giro entré directement dans les livres d’histoire, le Sicilien a-t-il conservé suffisamment d’énergie pour tenter un doublé sur lequel Alberto Contador s’est cassé les dents à deux reprises ? Surtout, respectera-t-il la hiérarchie imaginée par Alexander Vinokourov qui a fait de Fabio Aru le leader de l’équipe Astana sur le Tour ? Le tempérament du champion italien et les performances de son jeune coéquipier cette saison laissent à penser qu’il ne se soumettra pas si facilement. Enfin, avant des Jeux Olympiques qui pourraient lui sourire, dans quel état d’esprit abordera-t-il le Tour ? Les réponses à ces questions concernant Vincenzo Nibali ne devraient pas être laissées sans réponse bien longtemps.
Julian Alaphilippe (FRA, Etixx-Quick Step)
Vainqueur du Tour de Californie et 6ème du Critérium du Dauphiné, Julian Alaphilippe fera sa découverte d’une course de trois semaines sur le Tour. Au-delà d’une bonne place au général, il visera également le maillot blanc du meilleur jeune.
Mathias Frank (SUI, IAM Cycling)
8ème du Tour l’an dernier, Mathias Frank aborde la Grande Boucle cette année avec la ferme intention de répéter un Top 10. Mais la formation suisse pour son dernier Tour préférera volontiers une victoire d’étape, comme elle l’a fait sur le Giro grâce à Roger Kluge.
Wilco Kelderman (PBS, Team LottoNL-Jumbo)
En l’absence de Robert Gesink et alors que Steven Kruijswijk récupère encore de son Giro éprouvant, le Team LottoNL-Jumbo comptera sur Wilco Kelderman pour signer un nouveau Top 10 sur le Tour. Le Néerlandais, 8ème du Tour de Suisse, en a les moyens, lui qui avait intégré le Top 10 du Giro en 2014 (7ème).
Daniel Martin (IRL, Etixx-Quick Step)
Longtemps Dan Martin a semblé courir après les étapes quitte à négliger les classements généraux des Grands Tours. Le début de saison de l’Irlandais laisse à penser qu’il a changé son approche depuis son arrivée dans la formation belge en montant sur le podium des Tours de Catalogne et du Critérium du Dauphiné. Reste à régler son problème de régularité sur trois semaines (seulement deux Tops 20 – à chaque fois sur la Vuelta – en dix Grands Tours).
Bauke Mollema (PBS, Trek-Segafredo)
Trois Tops 10 sur le Tour en autant d’années, Bauke Mollema ne compte pas arrêter la belle série qu’il connaît depuis 2013. Le Néerlandais a beau ne pas faire de vague, il reste régulièrement présent aux avant-postes. Cette année encore, celui qui emmènera l’équipe Trek-Segafredo s’est classé 9ème de Tirreno-Adriatico et du Tour de Romandie et 18ème du Tour du Pays Basque.
Pierre Rolland (FRA, Cannondale)
Nouvelle équipe, nouvelle préparation pour Pierre Rolland qui a commencé à pointer le bout du nez au meilleur moment, au Critérium du Dauphiné, après un début de saison perturbé par une bronchite sévère à Paris-Nice. Avec une 15ème place au Tour de Romandie pour seule référence avant l’épreuve rhônalpine, les débuts de l’Orléanais dans la formation américaine sont poussifs, mais Pierre Rolland sait se transcender sur la Grande Boucle.
Alejandro Valverde (ESP, Movistar Team)
Contrairement à chez Astana, la hiérarchie semble claire dans l’équipe Movistar où Alejandro Valverde se mettra au service de Nairo Quintana. Sa découverte du Tour d’Italie réussie (3ème), l’Espagnol a laissé entendre qu’il laissera ses intérêts personnels de côté tout en souhaitant jouer les victoires d’étape si les circonstances le permettent.
Adam Yates (GBR, Orica-GreenEdge)
C’est peut-être le plus sérieux adversaire de Warren Barguil et Julian Alaphilippe dans la lutte pour le maillot blanc. Adam Yates avait d’ailleurs lutté jusqu’au bout pour l’obtenir sur le Dauphiné avant de terminer 7ème, un rang derrière le Berrichon. Le Britannique, vainqueur de la Clasica San Sebastian l’an dernier, semble enfin prêt à lutter pour le général après une Vuelta et un Tour terminés dans l’anonymat.
Tony Gallopin (FRA, Lotto-Soudal)
Le début de Tour réalisé par Tony Gallopin l’an dernier (8ème du général après les Pyrénées) lui a donné des idées et l’a poussé à mener une préparation spécifique aux Grands Tours. Le Francilien s’est donc fait plus discret qu’à l’accoutumée en début de saison (8ème de Paris-Nice tout de même). Mais son retour en puissance aux Championnats de France (2ème de la course en ligne, 3ème du chrono) laisse augurer de belles choses pour juillet.
Daniel Navarro (ESP, Cofidis)
Remis sur pied après une saison blanche l’an dernier, Daniel Navarro semble s’être rapproché de son meilleur niveau. Très actif sur le Dauphiné qu’il a terminé à la 11ème place, l’Espagnol sera esseulé dans une formation Cofidis qui mise tout sur Nacer Bouhanni. Même en montagne, l’ancien lieutenant d’Alberto Contador n’aura pas totalement les coudées franches puisqu’il partagera le leadership avec Arnold Jeannesson.
Rui Costa (POR, Lampre-Merida)
Sans faire de bruit, Rui Costa vient de réaliser une première partie de saison remarquable de régularité. Son moins bon résultat sur une course par étapes ? 12ème du Tour de Dubaï. Son moins bon résultat sur une classique ? 20ème du GP du Canton d’Argovie. Mais il lui manque toujours ce petit quelque chose pour s’installer durablement dans les meilleures positions. Il devra composer dans l’équipe Lampre-Merida avec Louis Meintjes, 9ème du Dauphiné.
Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale)
A 33 ans, Domenico Pozzovivo fera partie des plus vieux néophytes de la Grande Boucle. Au service de Romain Bardet, difficile de savoir ce que l’Italien pourra espérer, un mois après une fin de Giro compliquée. Habitué des Tops 10, Domenico Pozzovivo a terminé à la 20ème place, vaincu par la maladie dans la traversée des Alpes.
Joaquim Rodriguez (ESP, Team Katusha)
Les années passent et Joaquim Rodriguez semble être logiquement moins tranchant que par le passé. 2ème de la Vuelta l’an dernier, le Catalan court toujours après une première victoire sur un Grand Tour. Pas sûr qu’elle intervienne à 37 ans alors que le Tour lui a rarement réussi par le passé, hormis en 2013 quand il est monté sur le podium à Paris.
Eduardo Sepulveda (ARG, Fortuneo-Vital Concept)
Il avait quitté le Tour l’an dernier par la petite porte, mis hors course pour avoir parcouru une centaine de mètres dans la voiture d’un Vincent Lavenu médusé à la suite d’un bris de chaîne. Eduardo Sepulveda aura à cœur de se racheter à la suite de cet incident et d’une première partie de saison tronquée après une fracture du scaphoïde sur la Drôme Classic.