Vincenzo Nibali en descente | © Giro
Vincenzo Nibali (Barhain-Merida). Le requin de Messine, déjà vainqueur de l’édition 2014, est probablement dans l’une de ses dernières saisons en tant que prétendant à la victoire sur un grand tour. Rappelons tout de même qu’il vient de terminer le Giro à la deuxième place et qu’il sera un peu limite sur le Tour étant donné qu’il n’a plus les jambes qu’il avait lors de ses meilleures années. Cependant, il sera le leader de l’équipe Barhain Merida et on connaît le tempérament de l’Italien. S’il voit qu’il n’est pas dans le coup dès la montée de la Planche des belles filles (6e étape), il n’hésitera pas à se lancer dans des échappées de loin pour aller chercher des étapes et pourquoi pas le maillot à pois.
Arrivée de Bernal | © Sirotti
Egan Bernal (Team Ineos). C’est tout simplement l’homme à battre sur cette édition 2019. Excellent en montagne, bon en contre-la-montre, il arrive avec la meilleure équipe sur le papier. Le seul problème est peut-être son propre coéquipier et tenant du titre Geraint Thomas avec qui il va devoir partager le leadership, mais sa forme est largement supérieure à celle du Gallois, en atteste sa victoire sur le Tour de Suisse. Il n’a qu’à le prouver en se dévoilant dès les premières arrivées au sommet pour gagner la confiance de son équipe, à moins qu’il se sacrifie encore une fois pour son coéquipier comme il l’a annoncé dans les médias…
Geraint Thomas abandonne le Tour de Suisse | © Getty Images
Geraint Thomas (Team Ineos). Le Gallois, tenant du titre, n’a pas réalisé son meilleur début de saison. Victime d’une chute sur le récent Tour de Suisse, on a d’abord cru qu’il allait déclarer forfait pour le Tour avant qu’il annonce qu’il sera bien au départ. Cependant, il risque d’être diminué et va devoir assurer sa place de leader convoitée par Egan Bernal, qui lui, monte en puissance. De plus, contrairement au jeune colombien, il n’est pas sûr qu’il ait envie de se sacrifier pour un coéquipier d’autant plus qu’il est meilleur en contre-la-montre. Un problème de riche pour le Team Ineos donc, mais ils devraient quand même occuper les premières places du général.
Thibaut Pinot s’impose sur le Tour de Lombardie | © Sirotti
Thibaut Pinot (Groupama FDJ). Pour beaucoup, c’est la meilleure chance française. Auteur d’un bon début de saison, il semble en forme avant d’aborder les 3 semaines. Attention toutefois à ne pas connaître un pic de forme trop tôt et connaître une défaillance en 3e semaine. On sait qu’il n’aime pas la pression, mais cela fait 34 ans qu’un Français n’a pas gagné son Tour national et le public du Tour de France le voit comme un potentiel vainqueur. Il va falloir qu’il assume ce statut, lui qui devrait perdre du temps dans les chronos, mais qui n’hésitera pas à dynamiter la course lorsque la route s’élèvera. Affaire à suivre…
Romain Bardet_03 | © Sirotti
Romain Bardet (Ag2r La Mondiale). Le leader de l’équipe « terre et ciel » est déjà monté à deux reprises sur le podium (2016 et 2017) et nous avons tous les droits d’y croire à nouveau. Il a encore fait de la Grande Boucle son objectif cette saison, et, en l’absence de Chris Froome, on pourrait penser que cette année est la bonne. Contrairement à son compatriote Thibaut Pinot, il a choisi de ne pas disputer les championnats de France pour peaufiner sa préparation, lui qui avait un peu de retard sur le Dauphiné. Cependant, on sait qu’il n’excelle pas sur l’exercice chronométré et il devrait perdre du temps précieux dès le chrono par équipe de dimanche. Il va falloir qu’il prenne des risques dans la dernière semaine s’il souhaite avoir une chance de monter sur la boîte.
Dan Martin a été très offensif sur le Tour | © ASO
Daniel Martin (UAE Team Emirates). L’Irlandais, ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, n’a pas fait un très gros début de saison, mais on connaît ses qualités dans les ascensions et il devrait être au rendez-vous. Dans un même registre que Nibali, il pourrait jouer les chasseurs d’étape s’il perd trop de temps dès la première semaine. D’autant plus qu’il sera bien entouré avec ses coéquipiers Fabio Aru et Rui Costa qui devraient, eux aussi, faire très mal dans les échappées en montagne.
Jakob Fuglsang gagne sur le Tour de Romandie | © Sirotti
Jakob Fuglsang (Astana). Auteur d’un excellent début de saison, le danois a remporté Liège-Bastogne-Liège et le récent Dauphiné, entre autres. Nul doute qu’il est dans la forme de sa vie et il faudra le surveiller de près pour le classement général, surtout qu’il est leader d’une équipe très forte qui peut se permettre d’attaquer de loin ou de faire exploser le peloton lorsque l’opportunité se présente. Âgé de 34 ans, il se connaît parfaitement ce qui est un avantage par rapport à des coureurs plus jeunes surtout sur des courses de trois semaines, même s’il n’a jamais terminé sur le podium de l’une d’entre elles.
Quintana TDF 2018 #2 | © AFP
Nairo Quintana (Movistar). Le Colombien a déjà remporté le Giro et la Vuelta, il ne manque plus que le Tour. Plusieurs fois sur le podium derrière Chris Froome, ce dernier n’est pas au départ ce qui peut lui ouvrir des portes. Cependant, il semble moins aérien en montagne ces dernières années et beaucoup pensent que sa carrière est derrière lui. Il est tout de même en forme, car il a terminé 2e de Paris-Nice, derrière son jeune compatriote Egan Bernal, et 9e du Dauphiné le mois dernier. De plus, il dispose d’une des meilleures équipes sur cette édition avec le champion du monde Alejandro Valverde, l’espagnol Mikel Landa, ou encore le jeune prometteur Marc Soler. Une formation qui a fière allure donc et qui pourrait jouer les troubles fêtes en haute montagne.
Par Nathan Malo