Après quatre jours de course, le peloton du Tour de France ne lâche toujours pas la Méditerranée. Le tracé de cette cinquième étape joint deux villes côtières : Cagnes-sur-Mer et Marseille. Cependant, les coureurs ne longeront pas la côte par Fréjus, Sainte-Maxime et Toulon et couperont par l’intérieur des terres. Malgré tout, l’étape sera longue, très longue. 219 kilomètres au compteur, soit le deuxième total le plus élevé de cette centième édition, juste derrière l’étape Givors-Mont Ventoux. Christian Prudhomme et Jean-François Pescheux ont concocté un parcours qui fera de nombreux clins d’œil aux épreuves du début de saison. Cette étape sera également placée sous le signe du cheval. Le départ se fera près de l’hippodrome de Cagnes pour rejoindre celui de Borély dans la cité phocéenne.
Ce sera d’abord un nouvel hommage à Paris-Nice. Peu après avoir quitté Cagnes-sur-Mer, le peloton prendra la direction de Biot et de Sophia Antipolis où Rémy Di Grégorio s’est imposé sous le déluge en 2011 sur la « course au soleil ». Ensuite, le Tour empruntera le temps d’une étape les routes traditionnelles du Tour Méditerranéen et du Tour du Haut-Var. Cependant, les difficultés habituellement au programme de ces épreuves comme le Tanneron, le Mur de Callian ou celui de Montauroux, seront soigneusement évitées pour offrir un parcours sans vrai relief. Malgré tout, quelques portions de faux-plat viendront agrémenter le menu. Quelques routes escarpées dans les soixante premiers kilomètres permettront à l’échappée de se dessiner. Les fuyards auront l’occasion de creuser leur avantage avec la traversée de Grasse.
Après avoir passé la capitale mondiale du parfum, les routes changeront quelque peu. Fini les faux-plats montants, place aux très longs bouts droits en direction de Draguignan, puis de Brignoles, là où Mark Cavendish s’était imposé en 2009. Le peloton aura une vue imprenable sur les vignobles de la région. Les nombreuses portions boisées donneront un peu de répit aux coureurs si la chaleur est au rendez-vous. La course devrait soudainement s’emballer près de Signes. Les équipes de sprinteurs se porteront à l’avant du peloton et mettront certainement les gros moteurs en marche près du circuit automobile du Castellet. Il restera alors une soixantaine de kilomètres à parcourir.
D’abord en direction de Cassis. Les clins d’oeil continueront à se multiplier. Les coureurs emprunteront d’abord les routes des Bosses du 13 avant de franchir le col de la Gineste, juge de paix du GP La Marseillaise. Situé à quelques kilomètres de l’arrivée, celui-ci ne devrait pas poser de problèmes aux meilleurs sprinteurs. Les derniers fuyards devraient se faire rejoindre à cet endroit et les plus courageux y tenteront sans doute une ultime offensive. La Gineste sera rendue difficile par les 200 kilomètres de course et le vent qui peut souffler au sommet, mais les hommes les plus rapides du peloton devraient avoir le dernier mot à Marseille. En bas de la descente, les coureurs passeront devant le Stade Vélodrome avant de se diriger vers la gauche sur l’avenue du Prado. L’artère est d’ailleurs actuellement en travaux pour accueillir dans les meilleures conditions les bolides du peloton.
Mark Cavendish, Tyler Farrar, André Greipel et consorts trouveront un terrain de jeu idéal avec une dernière ligne droite de 1,7 kilomètre de long. Selon nos pronostics, nous devrions assister le 3 juillet prochain au troisième emballage massif de ce centième Tour de France dans la cité phocéenne. Difficile de prédire autre chose sur un parcours sans difficulté majeure. La première semaine du Tour, comme à son habitude, sourira aux meilleurs sprinteurs. Au général, les choses n’évolueront sans doute pas. Celui qui endossera le maillot jaune à Nice la veille, reviendra plus que probablement sur le podium protocolaire de Marseille. Dès demain, vous pourrez retrouver cette reconnaissance en vidéo.