Après deux journées dessinées pour les sprinteurs, le match qui les oppose aux baroudeurs va quelque peu s’équilibrer pour cette 14ème étape du 100ème Tour de France entre Saint-Pourçain-sur-Sioule et Lyon. Les attaquants trouveront un parcours escarpé qui leur sera favorable et qui les emmènera dans la capitale des Gaules. Les hommes rapides, eux, verront là l’ultime occasion de briller avant les Champs-Élysées. Ce sera surtout l’occasion de se donner du baume et cœur et du courage avant d’affronter le Ventoux le lendemain et la dernière semaine de course extrêmement difficile.
Les coureurs qui seront arrivés à Saint-Amand-Montrond la veille repartiront de Saint-Pourçain-sur-Sioule au bord de la rivière du même nom. C’est pour son vin classé AOC que la ville est réputée. Les vignes entourent cette petite commune de l’Allier. Le vin de Saint-Pourçain est cultivé depuis le Moyen-Âge et était servi à la table du roi Saint-Louis. Pour la première fois, la ville accueille une étape du Tour après avoir hébergé le départ d’une étape du Tour de l’Avenir en 2010.
Le départ de cette étape ressemble comme deux gouttes d’eau au final de la veille. De grandes lignes droites à travers la plaine céréalière sont parcourues pendant les premiers kilomètres. La Nationale 7 est empruntée, mais ce ne sera pas la route des vacances pour les coureurs. Les échappées auront certainement quelques difficultés à se dégager dans ce début d’étape. Le passage à Lapalisse pourrait être le moment de vérité pour les fuyards. C’est avec l’entrée dans le département de la Loire que le décor va changer. Terminé les longs bouts droits longuement arpentés au cours des deux derniers jours. Le peloton revient sur des routes typiques du Tour de France. Certes, le macadam ne rend pas toujours très bien sur ces routes de campagne, mais les coureurs pourraient être sensibles à la variété des paysages après deux journées relativement monotones.
Christian Prudhomme lors de la présentation de ce Tour de France exceptionnel avait voulu faire de cette Grande Boucle un hommage au territoire hexagonal. Aujourd’hui, ce sera une véritable leçon d’hydrographie ! Après la Sioule, la Saône sera traversée avant d’apercevoir les bords du Rhône en arrivant chez les Gones. Côté parcours, c’est en entrant en Saône-et-Loire que les premiers reliefs se présentent sous les roues des coureurs. La côte de Marcigny sera la première d’une longue série de cols ou de petites côtes. On est bien loin des difficultés qui attendent les rescapés de ce 100ème Tour de France en troisième semaine. Le haut de ses ascensions sont souvent constitués de faux plats montants sur de larges routes où les professionnels peuvent sans problème mettre la plaque. Attention toutefois au pied de ces côtes. Les premiers kilomètres sont souvent difficiles et obligeront les coureurs à mettre le petit plateau.
Le dernier col de la journée est situé au kilomètre 121 près d’Amplepuis. Espérons pour tout le monde que les averses ne soient pas au rendez-vous ! Les paysages sont magnifiques sous le soleil et nous vous invitons à vous en rendre compte par vous même avec la vidéo de notre reconnaissance demain. Les descentes ne présentent aucun danger. Les meilleurs acrobates pourront se faire plaisir sans prendre de risques sur les larges chaussées. C’est sur ces côtes que l’échappée pourrait prendre le large et entamer leur bras de fer avec les équipes de sprinteurs. Les difficultés s’enchaîneront avant d’entrer dans le Rhône par la Tour de Salvagny. Les paysages se font nettement plus urbains avec les dangers qui l’accompagnent. Attention donc aux rétrécissements et autres virages à angle droit qui demanderont une vigilance à chaque instant.
Dans le final, le passage dans les monts du Lyonnais pourrait être fatal aux échappées. Le parcours en toboggan épuisera les fuyards qui devront puiser dans leurs réserves s’ils veulent se disputer la victoire à proximité du Stade de Gerland. Selon nos pronostics, c’est un sprinteur qui devrait s’imposer aux abords de l’antre des protégés de Jean-Michel Aulas. Mais pour cela, ils devront s’accrocher dans la côte de la Croix Rousse située dans les quinze derniers kilomètres. Étroite, elle présente de sévères pourcentages et demandera aux meilleurs un placement irréprochable pour éviter les accrochages et les surprises. Les plus optimistes y tenteront sans doute leur chance. Mais les longs boulevards qui suivent la côte pendant une dizaine de kilomètres sont propices aux sprinteurs et à leurs équipiers. D’autant que les Cavendish, Greipel et autres voudront briller avant que la montagne ne se profile à l’horizon. C’est d’ailleurs sur les terribles pentes du Géant de Provence que se terminera l’étape du lendemain, le jour de la fête nationale.