Alaphilippe-9 | © Sirotti
La prise de pouvoir de Julian Alaphilippe. Le français de la Deceuninck-Quick Step Julian Alaphilippe, numéro un mondial, avait l’ambition de faire coup double sur cette 3e étape, taillée parfaitement pour lui. En puncheur, il laisse tous ses adversaires sur place dans la côte de Mutigny, à 16 kilomètres de l’arrivée, et passe la ligne en solitaire avec une avance suffisante pour endosser le maillot jaune. Il le laissera un temps à Giulio Ciccone pour le reprendre ensuite, et passer 14 jours de bonheur.
Ca bordure fort sur cette 10ème étape | © Getty Sport
Le coup de bordure lors de la 10e étape. Il était écrit que le vent soufflait fort sur des portions dégagées à la veille de la journée de repos. Les leaders ne devaient pas se faire piéger au risque de tout perdre sur un simple coup de bordure. À ce jeu-là, c’est la formation Deceuninck-Quick Step, avec le maillot jaune Julian Alaphilipe, qui prend les choses en main. Comme prévu, le peloton casse et plusieurs leaders se font piéger à l’image de Thibaut Pinot (Groupama FDJ), qui avait pourtant fait la course parfaite jusque là. L’addition sera salée pour le français puisqu’il coupera la ligne à 1’40’’ du vainqueur, Wout Van Aert (Team Jumbo-Visma). Le belge , triple champion du monde de cyclo-cross, s’impose devant les meilleurs sprinters pour signer sa première victoire sur la grande boucle. Il permet à son équipe de continuer sur sa bonne dynamique, elle qui avait déjà remporté deux étapes au sprint ainsi que le contre-la-montre par équipe.
Alaphilippe dans le mur final du chrono | © Getty Images
Le contre-la-montre individuel autour de Pau. 27 kilomètres d’efforts solitaires étaient prévus avant d’aborder les étapes de montagne pyrénéennes. Maillot jaune sur le dos, Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) se devait de limiter la casse pour espérer garder sa tunique face à de sérieux rouleurs comme Geraint Thomas (Team Ineos). Contre toute attente, il s’est finalement imposé devant le gallois pour 14 secondes et s’offre un matelas plutôt important qui peut même lui permettre de garder le leadership jusque dans les alpes. Thibaut Pinot (Groupama FDJ) réalise lui aussi une très grosse performance en se issant dans le top 10 de l’étape. À noter, sur cette même étape, la chute de Wout Van Aert (Team Jumbo-Visma) qui voit malheureusement son Tour s’arrêter là, lui qui aurait pu dynamiter la course par la suite…
Thibaut Pinot remporte la 14ème étape | © MatchActu
L’arrivée au Tourmalet. Au lendemain du contre-la-montre, la course au classement général se poursuivait dans les pentes du Tourmalet pour une arrivée mythique. Une fois tous les échappés repris, les hommes forts pouvaient se dresser sur les pédales pour se jouer la victoire d’étape, mais aussi reprendre du temps précieux sur leurs rivaux. En costaud, c’est le français Thibaut Pinot (Groupama FDJ) qui lève les bras sur la ligne avec une poignée de secondes d’avance sur un autre français, le maillot jaune Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step). Le lendemain, Pinot frappe encore un grand coup en refaisant quasiment tout le retard qu’il avait perdu sur la bordure de la 10e étape. La France se met alors à rêver en voyant ces deux coureurs, dans leur plus grande forme, dominer la course et enfin faire trembler la Team Ineos, anciennement Sky, vainqueur de six des sept éditions précédentes. Après tout, cela fait 34 ans qu’un français n’a pas gagné le Tour…
Thibaut Pinot en pleurs dans les bras de William Bonnet | © Groupama FDJ
La 19e étape. Un Cauchemar. Voilà comment on pourrait qualifier ce deuxième volet des Alpes. Après l’étape de Valloire la veille, Alaphilippe possède encore 1’30’’ d’avance sur son dauphin au général Egan Bernal (Team Ineos), et Pinot, un peu discret la veille, est toujours dans le coup pour la gagne. À la surprise générale, ce dernier s’arrête dès les premiers kilomètres. Blessé au niveau de la cuisse, il est dans l’incapacité de continuer et monte dans la voiture de son équipe, en larmes. Toute la France se tourne donc vers le porteur du maillot jaune qui a, certes, montré des signes de faiblesse. Il craque finalement dans l’ascension de l’Iseran quand son adversaire colombien s’envole au-delà des 2 000 m d’altitude. De plus, il ne pourra jamais refaire son retard dans la descente qui suit, car la course s’arrête soudainement à cause d’une impressionnante coulée de boue sur la route suite aux récentes intempéries. Une étape de folie donc qui a fait basculer la France entière du rêve au cauchemar. Egan Bernal gardera une avance suffisante pour remporter son premier Tour et Alaphilippe terminera finalement 5e. Aucun regret tout de même, car il a donné le meilleur de lui-même et est tombé sur plus fort que lui. Une chose est sûre, ce Tour fut passionnant à suivre et on a déjà hâte d’être à l’année prochaine !
Par Nathan Malo