Rémi Cavagna en interview | © Vélo 101
Avez-vous une importance qui va crescendo dans l’intégration des 11 nouveaux coureurs de l’équipe Deceuninck – Quick Step pour 2020 ?
Oui c’est vrai, je suis un peu au milieu entre les coureurs d’expérience et les nouveaux qui arrivent. Je prends de l’âge, ça fait 4 ans que je suis dans l’équipe et j’ai passé un palier supérieur. Ça me confirme et je prends une place dans l’équipe, c’est intéressant.
C’est un challenge que vous utilisez avec le fait qu’on dise que chaque année l’équipe s’est affaiblie et que les résultats seront moindres que l’année dernière ?
Oui on dit ça à chaque fois mais on prouve à chaque fois le contraire. L’an prochain ça peut marcher comme ça ne peut pas marcher mais on est une famille, on a la faim de victoire. On sait pourquoi on court, c’est pour gagner.
Pour déclencher tout ça c’est important d’aller chercher des victoires dès le début de la saison ?
Oui c’est sûr c’est important de gagner tôt dans la saison pour la confiance personnelle de celui qui gagne et pour la confiance de l’équipe.
L’intersaison ça a été un changement d’entraîneur avec l’intégration de Franck Alaphilippe, comment ça se passe ?
J’étais avec un entraîneur Belge depuis que je suis arrivé chez les professionnels il y a 4 ans. On vient juste de commencer avec Franck, c’est pratique déjà car il habite à 1h30 de chez moi et c’est bien de pouvoir parler sa langue maternelle. C’est important d’avoir une personne compétente et de confiance. J’espère qu’on va pouvoir bien travailler et je n’en doute pas. Avant c’était plus au feeling, j’aime bien m’entraîner seul alors ça ne sera qu’un plus.
Ça vous arrive encore de vous entraîner à la maison sur home-trainer ou c’est plutôt à l’extérieur ?
Je m’entraîne toujours à l’extérieur, sauf si y a de l’orage ou qu’il pleut 3 centimètres d’eau je vais faire du home-trainer. Surtout qu’il y a de superbes machines qui sont sorties, comme Zwift où ça passe plus vite, c’est comme un jeu.
Quels seront vos objectifs cette année ?
J’aurais des objectifs en début de saison, avec Paris-Nice notamment pour gagner une étape ensuite j’aimerais participer au Tour de France pour aider Julian et l’équipe. Puis je ne priverais pas de jouer ma carte personnelle sur une ou deux étapes en prenant l’échappée.
Avez-vous votre programme de début de saison ?
Je commence au Tour de Valence, après il y aura le Tour de la Provence puis les Classiques Drôme et Ardèche. Et ça arrivera vite Paris-Nice, le Tour du Pays-Basque et les classiques ardennaises.
Cavagna vainqueur sur la Vuelta 2019 | © Sigfrid Eggers
Pensez-vous qu’il y a des limites sur des chronos plats au niveau du braquet ?
Oui avec le vent, la position, beaucoup de coureurs mettent plus gros mais je ne pense pas que ce soit très pertinent. Je tourne bien les jambes alors peu m’importe.
La grosse nouvelle c’est votre ambition de participer au Tour. Un autre Auvergnat célèbre ne sera pas présent alors le but c’est de représenter l’Auvergne ?
Oui même bien plus que ça. Romain ne le fera pas c’est vrai… J’espère pouvoir y participer surtout avec un départ à Clermont-Ferrand, je connais parfaitement toute l’étape. C’est le rêve d’un coureur, j’ai couru en France mais je n’ai pas encore fait d’exploit sur des courses françaises. Je suis vraiment motivé pour.
Ce sera un Tour où l’équipe chassera les étapes, vous vous plaisez plus dans un schéma comme celui-là plutôt que de défendre un maillot ?
De mon côté j’adore les deux, j’ai des qualités de rouleur alors j’aime bien rouler, réduire l’écart et même emmener les sprints. Cette année on sera là pour gagner le plus d’étapes possible avec Julian et notre sprinteur.
Est-ce jouable de garder un pic de forme sur 3 semaines ?
Oui c’est possible mais il faut une équipe très forte autour. Je ne pense pas que ce soit conseillé de prendre le maillot dès le début, c’est jouable mais trois semaines ça reste long.
Le décalage horaire, l’humidité… sont des facteurs qui pourront jouer aux Jeux Olympiques de Tokyo, juste après le Tour ?
Oui ça va jouer, c’est très rapproché il y a que six jours entre le Tour et les JO. C’est à double tranchant je pense… Ce serait pour moi je finirais le Tour avant de faire 3-4 jours vraiment déconnectés pour être en pleine forme mais ce n’est pas facile après 3 semaines de courses à haute intensité et à volume énorme.