Une personnalité du cyclisme nous raconte son plus beau souvenir de Tour de France. Une façon de retracer l’Histoire du Tour de France et de ses 101 éditions.
Jonathan, à quand remonte votre premier souvenir de Tour de France ?
1986, l’année de la victoire de Greg LeMond, la première d’un coureur américain dans le Tour de France. J’avais 13 ans et c’était le premier Tour de France auquel je m’intéressais. Le suivant en 1987 reste toutefois pour moi celui qui m’a donné envie de me mettre au cyclisme. Ce fut un Tour de France excitant avec beaucoup de changements au classement général. Le maillot jaune est passé sur de nombreuses épaules. Un jour c’était Pedro Delgado, un autre Jean-François Bernard, un autre Stephen Roche… Il y avait beaucoup de mouvements, de belles bagarres, des courses stratégiques. Ça reste mon plus beau souvenir de Tour de France.
A cette époque, comment suiviez-vous le Tour depuis les Etats-Unis ?
A la télévision, même si aux Etats-Unis le Tour de France n’était pas diffusé en direct. On avait le droit à un résumé d’une heure à une heure et demie le samedi et le dimanche. Après, il y avait toujours des magazines qui traitaient du sujet et qui évoquaient le Tour de France en profondeur quelques semaines après le terme de l’épreuve. Moi je lisais tout ce que je pouvais trouver sur le Tour, bien qu’il n’y avait pas beaucoup de presse anglosaxonne à l’époque.
A 13 ans, vous aviez déjà pris une licence dans un club ?
Oui, j’ai commencé à cet âge-là, en 1986, l’année de la victoire de LeMond. J’ai fait mes débuts dans un petit club. L’année suivante en 1987 j’ai terminé 2ème du Championnat des Etats-Unis Cadets. Derrière un certain George Hincapie !
Pour vous qui avez connu le Tour en tant que fan, en tant que coureur et désormais en tant que manager, 1987 reste l’année marquante ?
Oui, c’est clairement le Tour que j’ai préféré. J’aime les Tours de France qui ne sont pas prévisibles. Il y avait toujours trois ou quatre coureurs à se tenir dans une marge étroite, ce qui rendait tout possible. Ça me fait penser au Giro que nous avons gagné en 2012 avec Ryder Hesjedal, quand ça s’est joué au dernier moment. J’aime beaucoup ça. Bien entendu j’ai également beaucoup aimé le Tour 1989 quand Greg LeMond s’est imposé pour 8 secondes face à Laurent Fignon. Mais pour moi 1987 restera toujours au-dessus, c’est mon édition favorite.
Plus que lorsque vous y avez participé ?
Oui, toujours plus. Le cyclisme a beaucoup changé. Aujourd’hui des tactiques comme on en voyait en 1987 ne sont plus possibles. Les courses vont plus vite, toutes les équipes sont plus fortes, mieux organisées. Mais j’aime la stratégie, et en cela 1987 reste un modèle.