Que restera-t-il du Tour de France 2017 dans le cœur des Français ? Probablement un bon sentiment, entretenu jusqu’au bout par l’espoir de voir Romain Bardet (Ag2r La Mondiale) ravir la première place du classement général. La sensation aussi d’un Tour réussi pour les Bleus avec cinq victoires d’étapes, soit le score des années fastes de l’époque contemporaine. Et si Tony Gallopin demeure le dernier Français à avoir porté le maillot jaune il y a trois ans, la 3ème place de Romain Bardet à Paris et le maillot à pois de Warren Barguil (Team Sunweb) font de ce cru 2017 une édition au moins aussi savoureuse que celle de 2014.
Les victoires d’étapes par nations sur le Tour 2017 et les performances françaises depuis dix ans :
Trente-deux nations étaient représentées au départ du Tour de France à Düsseldorf. Mais deux d’entre elles auront conquis la moitié des bouquets puisque l’Allemagne (avec le seul Marcel Kittel) et la France repartent chacune avec cinq victoires. Derrière ce nombre, il faut surtout retenir la manière. Si gagner en baroudeur comme l’a fait Lilian Calmejane (Direct Energie) aux Rousses reste un sacré numéro, c’est à la pédale et face aux meilleurs spécialistes du monde que l’ont emporté les autres. Qu’il s’agisse d’Arnaud Démare (FDJ) dans le sprint de Vittel – plus aucun sprinteur français ne s’était imposé depuis Jimmy Casper en 2006 –, de Warren Barguil échappé vers Foix et sorti du groupe Maillot Jaune dans l’Izoard, ou de Romain Bardet parvenu à battre le groupe royal qui en terminait à Peyragudes.
Cinq victoires magistrales qui hissent la France au niveau de 2012 mais la laissent à une longueur du bilan de 2010 (six étapes). Si le maillot jaune manque à l’appel depuis trois ans, on retrouve deux Français dans les dix à Paris (Bardet 3ème, Barguil 10ème), ce qui est dans la moyenne haute des dix dernières éditions. Et à nouveau un Français sur le podium, ce qui est presque devenu monnaie courante depuis 2014 (Jean-Christophe Péraud 2ème, Thibaut Pinot 3ème), une performance rééditée en 2016 avec la 2ème place de Romain Bardet.
Surtout, avec 2’20 » de débours sur Chris Froome au terme du Tour de France, plus aucun coureur français ne s’était approché aussi près de la victoire finale dans la Grande Boucle depuis Laurent Fignon et ses 8 malheureuses secondes en 1989.
Au total, onze nations repartent avec au moins une victoire d’étape en poche. Parmi les nations fortes du cyclisme, il faut retenir que ni la Belgique ni l’Espagne ne seront parvenues à l’emporter cette année sur les routes du Tour.