Arthur, vous étiez dans la bonne échappée, mais sans la victoire au bout, êtes-vous déçu ?
Oui, je suis très frustré. Je m’en veux surtout à moi-même parce que je pense avoir mal joué le coup dans le final. J’aurai dû jouer sur la confiance, sur le fait d’être champion de France, en faire le moins possible, comme l’a fait Matteo Trentin. C’est lui qui a eu raison, j’aurai dû faire comme cela. J’étais trop devant dans les cinq derniers kilomètres, je subissais les à-coups. Une étape du Tour, ce n’est pas tous les jours que ça se présente. C’est dur.
Qu’est-ce qui vous a manqué ?
Un peu de vista. Dans le Tour, il faut de la réussite, surtout dans une échappée comme cela, à dix-huit. Je pense que j’avais les jambes. Parfois ça rigole, parfois ça ne rigole pas.
Vous êtes pourtant généralement plutôt habile dans ce genre de coups…
C’est vrai que, quand je suis devant, généralement, ça se passe pas mal. Aujourd’hui, on était tout de même dix-huit, sur le Tour de France, avec de beaux noms. En plus, on avait fait un raid avec Jens Voigt, Lars-Ytting Bak et Blel Kadri. Quand les quatorze sont rentrés sur nous, j’avais déjà craché mon venin. J’ai eu du mal à m’en remettre. Dans le final, ça allait un peu mieux, mais finalement ça a pesé dans les jambes. C’est dommage.
Tout n’est pourtant pas à jeter dans cette journée…
C’est vrai que c’était une belle journée, en plus sur des routes que je connais parce que je suis passé à côté de mon ancien club amateur, le CR4C Roanne. Donc j’avais du monde sur le bord de la route. C’était vraiment une journée agréable, mais il a manqué la conclusion.
Demain, 14 juillet, allez-vous tenter votre chance avec le maillot de champion de France ?
Je pense surtout à bien récupérer parce que je suis bien fané. Je veux surtout passer une bonne nuit de sommeil. Demain, il y a 240 bornes. Ça va partir aussi vite. On verra. Pourquoi ne pas se glisser dans une échappée ?Mais il faudra avant tout digérer cette défaite.
Propos recueillis à Lyon, le 13 juillet 2013.