Greg Van Avermaet (BMC Racing Team), vainqueur d’étape au Lioran après 195 kilomètres d’échappée et nouveau porteur du maillot jaune. « Je n’avais jamais imaginé m’emparer un jour du maillot jaune mais ce rêve est devenu réalité. Ma victoire d’étape à Rodez l’année dernière m’avait déjà comblé, mais gagner une étape de moyenne montagne et prendre possession du maillot jaune, c’est quelque chose qui ne se produira qu’une fois dans ma vie. J’ai bien l’intention de profiter à fond de cet instant dans l’étape à venir. Je me sentais bien dans l’échappée. Thomas De Gendt et moi avons réalisé du bon travail au sein d’une échappée qui manquait de collaboration. Nous étions les plus forts du groupe de tête, je pense, et nous avons durci la course au point que le peloton n’a jamais pu rentrer. Finalement je me sentais suffisamment costaud pour finir seul, et c’est ce que j’ai fait dans le col du Perthus. »
Thomas De Gendt (Lotto-Soudal), 2ème au Lioran et nouveau détenteur du maillot à pois. « Je ne savais pas si je devais prendre l’échappée matinale car il faut économiser le plus de forces possibles en première semaine. Mais quand j’ai vu les très bons coureurs qui voulaient se glisser dans le coup, j’ai décidé de m’y lancer également. Nous avons reçu une grande liberté de la part du peloton car personne ne présentait de danger pour le classement général. Dans l’avant-dernière ascension, Van Avermaet est parti, il était clairement plus fort que moi. Naturellement, je suis déçu de ne pas terminer sur la plus haute marche du podium, mais je suis assez réaliste pour reconnaitre que Greg était le meilleur. J’ai vite fait des points de la montagne un objectif, cela m’a finalement réussi. Je suis passé à trois reprises au sommet et ça a été suffisant pour endosser le maillot à pois, qui était un rêve d’enfant. Je vais tenter de conserver ce maillot au moins une journée, nous verrons ensuite comment la situation évolue. »
Cyril Gautier (Ag2r La Mondiale), membre de la bonne échappée mais surpris par une attaque de Thomas De Gendt, Andriy Grivko et Greg Van Avermaet à 130 kilomètres de l’arrivée. « Ils ont attaqué au moment où je m’étais arrêté faire une pause pipi. Je savais que j’étais dans la bonne échappée mais je ne savais pas si cela irait au bout. Dommage que le groupe se soit scindé en deux, et que je n’ai pas été dans la bonne partie. Je n’ai sauté aucun relais, or un premier coureur n’a pas passé, puis un deuxième. Ça s’est un peu désorganisé et c’est le moment que j’ai choisi pour m’arrêter satisfaire un besoin naturel. Devant, ils étaient forts. On a essayé de rentrer mais j’étais cramé. J’ai trouvé plus fort que moi aujourd’hui. Maintenant le Tour n’est pas fini mais il va falloir récupérer. J’ai lâché quelques forces dans cette échappée et je suis tombé dans le final mais ma chute n’a pas été trop grave. »
Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step), toujours 2ème et meilleur jeune du classement général mais désormais à 5’11 » de Greg Van Avermaet. « On savait qu’on allait devoir faire face à de nombreuses attaques dès le départ dans une étape comme celle-là. On savait aussi qu’il y avait une bonne chance pour que l’échappée aille au bout. Beaucoup d’équipes, du fait de ma 2ème place au classement général, attendaient de nous que nous assumions la poursuite, mais notre groupe est avant tout articulée autour de Marcel Kittel. Ce n’était pas à nous de contrôler la course. Dans les 35 derniers kilomètres, l’équipe Movistar a grandement durci la course pour essayer de tester les autres coureurs. Ça n’a pas été facile de se maintenir dans l’allure, j’ai passé les cols à l’arrachée en me disant à chaque fois que l’arrivée se situait en haut. Mais je me suis bien accroché, je n’a rien lâché, et je suis allé chercher la 7ème place au Lioran. Je suis très fier de garder le maillot blanc une journée de plus. »
Romain Bardet (Ag2r La Mondiale), régional de l’étape d’hier et auteur d’une accélération dans le col de Font de Cère à 3 kilomètres de l’arrivée. « Il y a eu un joli écrémage dans le Pas de Peyrol, c’est monté très vite et nous nous sommes vite retrouvés à une grosse vingtaine de coureurs. J’avais des ambitions aujourd’hui mais avec un groupe de trois vraiment très fort devant, la victoire d’étape s’est envolée. J’ai accéléré dans les derniers kilomètres. Je connaissais bien les routes et j’ai essayé d’en tirer un peu l’avantage. Ce sont les premiers gros efforts. Les jambes ont bien répondu lorsque la course a accéléré. Tout le monde était bien employé dans les ascensions. Sur la fin il y a eu un petit marquage, le Tour est encore long et il reste beaucoup d’étapes difficiles. La chaleur et l’été arrivent. Il commence à y avoir un vrai parfum de Tour de France. »
Nairo Quintana (Movistar Team), dont les équipiers ont fait le ménage au cœur du peloton en accélérant l’allure dans l’ascension du Pas de Peyrol à une trentaine de kilomètres de l’arrivée. « C’était une journée difficile, avec des ascensions auxquelles nous ne sommes pas habitués sur le Tour de France. Il s’agissait de cols très courts qui se montaient en puissance, assez peu semblables à ceux que nous retrouverons plus tard dans les Pyrénées ou dans les Alpes. L’équipe a très bien fonctionné, nous avons toujours roulé au rythme approprié, celui qui me convenait. Dani Moreno et Alejandro Valverde m’ont accompagné jusqu’au bout au sein du gruope des favoris, ce qui est important. »
Alberto Contador (Tinkoff), distancé sur l’accélération de Romain Bardet en haut du col de Font de Cère, ce qui lui coûte 33 secondes au Lioran. « Je sens que ma condition s’améliore de jour en jour et ça va mieux en fait que ce à quoi je m’attendais. J’étais conscient que l’équipe Movistar allait rendre la course très difficile. J’étais mentalement préparé pour ça mais ma jambe gauche (touchée dans sa seconde chute dimanche) ne répond pas. J’ai perdu quelques secondes au Lioran mais je vais prendre la course au jour le jour, essayer de récupérer avant les Pyrénées, pour au pire donner tout ce que j’ai dans les Alpes. Le moral est bon. J’ai traversé des situations compliquées bien des fois. C’est sûr que c’est difficile quand vous vous préparez depuis des mois, que vous prenez soin au moindre détail pour être le plus en forme possible et que vous encaissez deux chutes coup sur coup. Mais c’est la course. »
Vincenzo Nibali (Astana), distancé dans le col du Pas de Peyrol à une trentaine de kilomètres de l’arrivée et arrivé 8’38 » après le groupe des favoris au Lioran. « L’objectif a toujours été d’aider Fabio Aru sur ce Tour de France. Nous savons que nous pouvons travailler en équipe et après ma victoire dans le Tour d’Italie, il était normal que je me mette à son service. J’ai essayé de rester à ses côtés dans les premières difficultés de ce Tour de France, mais les jambes ne marchaient pas bien et j’ai laissé tomber. Je ne suis pas venu pour jouer le classement général mais pour me préparer pour les Jeux Olympiques. Après ma victoire dans le Giro, j’ai coupé dix jours avant de reprendre graduellement ma préparation. »
Chris Froome (Team Sky), 5ème du classement général à 5’17 », dont l’équipe a pris la direction des opérations avant et après le coup de force des Movistar. « Notre intérêt était de rester devant afin d’éviter les problèmes. Les grandes étapes de montagne qui définiront le classement général sont encore à venir. Ça a été une étape sélective, mais il n’y a pas eu pour autant de grande confrontation. Je suis surpris que Vincenzo Nibali se soit laissé ainsi décrocher. Quant à Alberto Contador, il perd 33 nouvelles secondes, mais je préfère gagner du temps sur mes adversaires à la régulière que sur des souffrances occasionnées par une chute. Personne n’aime voir de telles circonstances. Ce qui lui arrive est normal étant donné les deux chutes dont il a été victime ce week-end. De mon côté je me suis tenu hors de danger. De notre point de vue tout se passe à merveille sur ce Tour de France. »