Fabio Aru (Astana), vainqueur à la Planche des Belles Filles après une attaque portée à moins de 3 kilomètres du sommet. « C’est plus ou moins l’endroit où j’avais prévu d’attaquer, et c’était le bon moment pour le faire. Je me sentais vraiment bien, et quand nous sommes arrivés à ce point avec un peloton réduit, j’ai décidé d’y aller. J’ai tout donné jusqu’à la ligne et ça a marché, mais je n’ai commencé à y croire que dans le dernier kilomètre. Après m’être imposé sur des étapes du Giro et de la Vuelta, mon rêve de gagner une étape du Tour s’est réalisé. C’est sans doute ce dont je rêvais le plus. J’ai beaucoup appris de ma première expérience l’année dernière et aujourd’hui ça m’a aidé. Maintenant la course est encore longue, j’occupe la 3ème place du général à 14 secondes, mais j’avancerai au jour le jour. »
Chris Froome (Team Sky), en jaune à la Planche des Belles Filles, où le leader du classement général en 2012 (Wiggins) comme en 2014 (Nibali) a toujours ramené le maillot jaune à Paris. « C’est un sentiment incroyable que d’être à nouveau en jaune (c’est son 45ème jour en jaune depuis 2013). Mais en disant cela je sais que la course est loin d’être terminée. Pour moi il ne fait que commencer. Je pense qu’en tant qu’équipe nous avons fait belle impression. Et Geraint Thomas reste 2ème. Ça nous donne confiance en nous et la possibilité de courir avec deux cartes nous permet d’aller de l’avant. J’ai pu me tenir à l’écart des problèmes puis marquer le rythme de cette première vraie difficulté. Nous avons peut-être commis une petite erreur en laissant de la marge à Fabio Aru mais avec la difficulté du final, je pense que personne ne voulait vraiment hausser le ton quand il a démarré. »
Richie Porte (BMC Racing Team), arrivé dans la roue de Chris Froome à la Planche des Belles Filles (4ème), ce qui le confirme comme un candidat au podium (actuellement 5ème à 39 secondes). « Chris Froome est à l’évidence bien plus fort qu’il ne l’était au Dauphiné mais je crois après cette première étape qu’on ne verra pas une équipe Sky aussi imperturbable que l’an dernier. Ils vont avoir beaucoup de pression à gérer dans les jours à venir. Personnellement je suis satisfait de la façon dont j’ai géré cette première étape de montagne. J’espérais être un poil mieux mais il y a encore beaucoup de chemin à faire. L’équipe BMC a fait la course et a vraiment démontré sa force. »
Romain Bardet (Ag2r La Mondiale), 5ème de l’étape à 4 secondes du duo Froome-Porte et 7ème du général à 47 secondes. « C’est monté très violemment. Je redoutais la première étape de montagne, avec la chaleur, mais je m’en sors bien. J’étais même plutôt bien quand Chris Froome a attaqué avec Richie Porte. Un petit groupe est alors revenu, et ça c’est joué sur 200 mètres. Je pense que Fabio Aru était le plus fort aujourd’hui, c’est le seul qui a pu attaquer et créer un gros écart (Romain Bardet lui abandonne 24 secondes en moins de 3 kilomètres). Chapeau à lui. D’une manière générale, je suis content de mon entrée en matière. Il fallait être costaud pour tenir sur la Planche des Belles Filles, je me sens au niveau, c’était une bonne mise en jambes, à voir maintenant sur trois semaines. »
Alberto Contador (Trek-Segafredo), distancé à la Planche des Belles Filles sur un démarrage de Chris Froome, à qui il lâche 6 secondes. « C’était encore long quand ça a attaqué à 2 kilomètres du but et j’ai préféré y aller à mon rythme. J’ai néanmoins continué à rouler avec des watts très élevés et je suis revenu tout près sur la fin, c’est signe que je vais bien. J’ai perdu quelques secondes mais globalement je sors sauf de cette journée. Les différences au général ne sont pas très significatives (Contador est 8ème à 52 secondes de Froome). Le Tour, c’est long, et il va encore se passer beaucoup de choses. Ça a été un bon test, mais ce sera plus dur encore ce week-end. Il va falloir être régulier jusqu’à Paris, et j’essaierai de l’être. »
Nairo Quintana (Movistar Team), en retrait sur la Planche des Belles Filles, où il cède 14 secondes – plus 4 secondes de bonification – à Chris Froome. « Ça a été une journée assez difficile, avec une vitesse élevée et une forte chaleur, ce qui n’est finalement pas ce que je préfère. L’objectif était de perdre le moins de temps dans le final, même si j’en ai cédé un peu. Nous ne sommes qu’au début du Tour et j’espère pouvoir m’améliorer dans les jours à venir, car je sens que le corps récupère encore du Giro. En tout cas Fabio Aru m’a impressionné. Je le savais très fort à l’approche du Tour et il est clairement devenu un candidat à la victoire. »
Mark Cavendish (Dimension Data), forcé d’abandonner le Tour de France après la chute dont il a été victime mardi à Vittel, et qui lui a coûté une fracture de l’omoplate droite, ce qui ne nécessitera pas d’intervention chirurgicale. « Je suis évidemment extrêmement déçu d’être victime d’une nouvelle fracture. L’équipe était incroyable jusqu’alors et les gars avaient exécuté à la perfection ce que nous voulions faire au briefing. Je sentais mardi que j’étais en bonne position pour gagner mais j’ai tout perdu. Je dois quitter le Tour de France, une course sur laquelle j’ai vraiment construit ma carrière, et c’est vraiment triste. » Trente fois vainqueur d’étape sur le Tour de France, ce qui en fait le second coureur de l’Histoire le plus victorieux après Eddy Merckx, Mark Cavendish venait tout juste de reprendre la compétition après avoir soigné une mononucléose.