Mark Cavendish (Dimension Data), vainqueur à Utah Beach, le porteur du dossard 101 signe sa 27ème victoire d’étape et endosse le premier maillot jaune de cette 103ème édition. « C’est une victoire très spéciale. C’est la première fois que j’ai l’honneur de porter le maillot jaune. Les personnes qui m’ont permis de le faire sont très particulières à mes yeux. Trois des gars qui constituent mon train, Edvald Boasson-Hagen, Mark Renshaw et Bernhard Eisel ont presque toujours été à mes côtés durant ma carrière. Dans cette équipe, nous courrons plus que pour des sponsors, nous courrons pour promouvoir l’image de Qhubeka et pour installer 5000 enfants sur des vélos. Il n’y a pas de meilleur moyen pour le faire qu’en revêtant le plus grand symbole du cyclisme. »
Marcel Kittel (Etixx-Quick Step), 2ème à Utah Beach, ne parvient pas à répéter ses succès de Bastia et Harrogate où il avait à chaque fois endossé le premier maillot jaune. « Ça a été une rude bataille dans les 5 derniers kilomètres. Tout le monde voulait être à l’avant, y compris les gars du général. Mes coéquipiers étaient bien présents, m’ont parfaitement emmené. J’ai dû lancer mon sprint très tôt de la gauche. Cela a fait la différence puisque Mark Cavendish a lancé plus tard. Quand tu es dans le vent et que quelqu’un arrive de l’arrière, tu n’as aucune chance. Je suis bien sûr très déçu, car c’était mon objectif, mais il faut saluer Mark. Il est l’un des sprinteurs les plus rapides du monde et il n’y a pas de honte à perdre face à lui. »
Alberto Contador (Tinkoff), victime d’une chute à 80 kilomètres de l’arrivée et ralliant la ligne avec le maillot déchiré au niveau de l’épaule. « La course était très tendue et tout le monde se battait pour conserver sa position en raison du vent. Nous étions bien positionnés et très attentifs, mais des coureurs ont heurté l’îlot directionnel. J’ai glissé de la roue avant, comme d’autres, et un coureur est tombé sur mon épaule. Il faut maintenant se concentrer sur la récupération, appliquer de la glace et s’assurer que l’inflammation n’empire pas. J’ai des égratignures sur tout le côté droit du corps, de la cheville à l’épaule. Que pouvons-nous faire ? C’est le cyclisme. Tu peux te préparer pendant des mois et chuter d’entrée. »
Christophe Laporte (Cofidis), apporte la première satisfaction à l’équipe Cofidis sur ce Tour malgré l’absence de Nacer Bouhanni en prenant la 6ème place du sprint final à Utah Beach. « C’était une journée nerveuse, épuisante mentalement et physiquement. Nous avons su bien la gérer pour être présents dans le sprint final. Je suis 6ème et c’est un très bon résultat. Je suis un peu déçu de ne pas prendre le maillot blanc mais c’est de bon augure pour la suite du Tour de France. Ce sprint en appelle d’autres, sur des arrivées peut-être plus à ma convenance, car je n’affectionne pas vraiment les sprints trop véloces. Je préfère quand c’est plus difficile. Le final de Cherbourg est peut-être un peu trop dur mais je vais tenter ma chance. »
Anthony Delaplace (Fortuneo-Vital Concept), régional de l’étape et premier dossard rouge du plus combatif de cette 103ème édition. « C’est une journée inoubliable, j’ai entendu mon nom pendant 190 kilomètres. J’ai eu le temps de savourer même si les jambes me brûlaient dans les 30 derniers kilomètres. On oublie la douleur avec les encouragements. Même si l’échappée n’est pas allée au bout, j’ai pris énormément de plaisir, ce sont des moments rares dans une carrière et je remercie les gens qui y ont contribué. Nous avions convenu au briefing que je parte dans l’échappée dans l’optique du maillot à pois. Je suis tout de même récompensé de mes efforts avec le prix de la combativité, ce n’est pas anodin de monter sur le podium du Tour sur ses terres. J’aime mon département mais mon Tour ne s’arrête pas dans la Manche. Il reste de belles choses à faire en deuxième et troisième semaines. Avec l’équipe nous viserons d’autres podiums. »
Commémoration. Sur un lieu empreint d’histoire, le Tour a voulu commémorer à sa manière la mémoire des soldats tombés sur la plage d’Utah Beach le 6 juin 1944. Après le podium protocolaire, une cérémonie a donc été organisée rassemblant des coureurs américain (Tejay Van Garderen), anglais (Mark Cavendish), belge (Greg Van Avermaet), canadien (Antoine Duchesne), français (Arthur Vichot), mais aussi allemand (André Greipel), main dans la main devant le monument fédéral. Les coureurs présents à la cérémonie ont déposé une rose blanche au pied du monument, symbole de paix et de fraternité. Le jour du Débarquement, plus de 23 000 hommes ont posé le pied sur la plage de Normandie en quelques heures avant de mener les premiers combats de la contre-offensive des alliés pour libérer le village de Sainte-Marie-du-Mont.