Romain Bardet. A force de courage et d’abnégation, Romain Bardet (Ag2r La Mondiale) a accroché à Saint-Jean-de-Maurienne la plus belle victoire de sa carrière. « Je savais que si je faisais le break dans le Glandon, avec mes talents de descendeur, je pouvais faire un écart, raconte l’Auvergnat de 24 ans, désormais 10ème du classement général et co-leader du classement de la montagne. Tout le monde était très fatigué, j’en ai profité. Gagner une étape était mon objectif, je n’en reviens pas… J’ai été victime d’une grosse hypoglycémie vers Pra-Loup, je n’étais vraiment pas bien. Au départ, ce n’étaient pas encore les grandes sensations mais je me suis fait violence pour m’échapper. Nous étions venus en stage dans le coin et nous avons pu rouler ici également sur le Dauphiné. Je connaissais parfaitement la descente du Glandon. »
Julien Jurdie. Le directeur sportif de l’équipe Ag2r La Mondiale Julien Jurdie a salué la performance de Romain Bardet après sa victoire à Saint-Jean-de-Maurienne. « Mercredi soir sur la table de massage, on discutait avec Romain. On se disait qu’il pourrait se retrouver dans un groupe à l’avant, qu’il pourrait attaquer dans le Glandon et faire la descente comme il sait le faire… Quand je l’ai vu partir, je me suis dit que c’était le début d’un grand numéro. Il y avait beaucoup de monde derrière mais Romain avait de super jambes et a su résister dans le final à un groupe de costauds. C’est une très belle victoire sur l’une des plus belles étapes alpestres. Et je tiens aussi à souligner le travail de Christophe Riblon et Jan Bakelants dans l’échappée. Il était important à un moment donné d’avoir des garçons comme eux, qui ont effectué un gros travail pour Romain. C’est une journée magnifique pour l’équipe, une grosse joie et une belle émotion. »
Pierre Rolland. A la veille de retrouver des terrains conquis à La Toussuire (2012) et l’Alpe d’Huez (2011), Pierre Rolland (Team Europcar) s’est illustré vers Saint-Jean-de-Maurienne en prenant la 2ème place de l’étape. « Dans le Glandon, il y a eu un petit accrochage, raconte l’Orléanais. Fuglsang a été projeté par une moto. C’est le moment que Romain a choisi pour y aller. J’ai décidé de couper mon effort, or je n’aurais pas dû. J’ai joué un peu avec mes compagnons de poursuite en prétextant ne pas vouloir rouler sur un ami, puis dans les Lacets de Montvernier on a pris nos responsabilités avec Cyril Gautier, qui a été exceptionnel. Après, je suis allé au bout de mon effort. 2ème, ce n’est pas 1er. C’est plus que décevant. Mais tant qu’à être battu je suis content que ce soit Romain qui l’ait emporté. »
Alberto Contador. Une fois encore, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) a tenté des choses sur le col du Glandon, mais l’Espagnol n’a pas su faire trembler ses adversaires et a vite retrouvé sa place dans le rang. « Je voulais essayer des choses et voir ce que ça pouvait donner mais à la fin nous ne sommes arrivés à rien en particulier, regrette le Madrilène. J’ai lâché Valverde dans le Glandon, ça donne toujours confiance, mais la seule chose sur laquelle je suis concentré pour le moment est de récupérer de cette rude journée. J’ai été en mesure d’observer quelques choses intéressantes mais il va maintenant me falloir me retaper pour les dernières étapes alpestres. »
Warren Barguil. Décidément sans le moindre complexe, Warren Barguil (Giant-Alpecin) s’est encore permis hier dans la montée du Glandon de secouer le groupe Maillot Jaune en s’extrayant momentanément avec Frank, Gesink puis Contador ! « Il y avait devant beaucoup de coureurs qui menaçaient ma position au classement général, si bien que mes coéquipiers ont dépensé beaucoup d’énergie pour contrôler l’écart avec l’échappée, précise le Breton passé 11ème du général. J’ai attaqué dans le col du Glandon. Malheureusement la coopération n’était pas optimale. C’est bien dommage que des coureurs comme Frank ou Gesink n’appuient pas davantage sur les pédales alors qu’il y avait moyen de faire basculer la course. Il reste deux étapes dans les Alpes, je donnerai tout pour retrouver ma place dans le Top 10. »
Alejandro Valverde. Toujours 3ème du classement général, Alejandro Valverde (Movistar Team) a montré des signes de faiblesse sur le haut du col du Glandon hier. Distancé par le groupe Maillot Jaune, auquel il a concédé une vingtaine de secondes au sommet, il a pu recoller dans la descente. Mais voilà qui pourrait compliquer la donne avec deux arrivées en altitude aujourd’hui et demain. « J’ai seulement dû lever un peu le pied pour reprendre un peu mon souffle, sachant que j’allais rentrer sans problème dans la descente, précise le champion d’Espagne. Quand j’ai recollé, j’ai senti que tout allait bien. Mais c’est vrai que ça a été un jour réellement dur. Il reste deux étapes très importantes, courtes mais très exigeantes, et nous verrons comment nous récupérons. Je rappelle que nous sommes venus sur le Tour pour décrocher la victoire avec Nairo, et que si je suis sur le podium dimanche à Paris, ça n’en sera que mieux. »
Joaquim Rodriguez. En quête d’un premier maillot à pois à ramener à Paris dimanche, Joaquim Rodriguez (Team Katusha) s’est échappé hier pour rafler une bonne partie des points… avant de coincer au moment crucial et de voir Romain Bardet revenir à égalité au classement de la montagne. « Je suis à la fois satisfait et triste, disait hier soir le coureur espagnol, à qui revient pour l’heure le maillot à pois au jeu des points marqués aux arrivées en altitude. J’avais pour objectif de passer en tête au Glandon et d’y prendre les 25 points, mais ça n’a pas été possible. Il a fallu contrôler les attaques, boucher sans cesse les trous, je n’ai pas pu m’alimenter et j’ai payé la facture. Maintenant, l’objectif c’est de marquer un maximum de points pour essayer de ramener le maillot à pois à Paris. Et donc de continuer à aller dans les échappées. »
Mark Renshaw. Voilà une information importante en vue du sprint massif attendu dans quarante-huit heures sur les Champs-Elysées : Mark Renshaw (Etixx-Quick Step) a abandonné le Tour de France ! Le poisson-pilote de Mark Cavendish souffrait depuis mercredi d’une migraine qui ne l’a pas quitté de la nuit, conséquence de muscles raidis dans son cou. « A chaque trou, chaque bosse, chaque portion rugueuse, je sentais cette douleur à l’arrière de ma tête, je n’avais jamais vécu cela par le passé, témoigne Mark Renshaw. J’ai su très vite qu’il me serait difficile de boucler l’étape. » Vainqueur à quatre reprises sur les Champs de 2009 à 2012, Mark Cavendish devra faire sans son poisson-pilote préféré sur la plus belle avenue du monde.