Jack Bauer. On peut s’appeler Jack Bauer (Garmin-Sharp) et être le héros malheureux d’un scénario à suspense. Hier vers Nîmes, le Néo-Zélandais a tenu en haleine tous les suiveurs, semblant capable de faire un joli pied de nez aux sprinteurs avant de s’écrouler dans les cent derniers mètres. Un exploit qui a largement été salué par ses coéquipiers sur Twitter. « Jack Bauer a montré tout l’état d’esprit de l’équipe Garmin-Sharp, salue son ancien leader qui a quitté le Tour cette semaine, Andrew Talansky. On peut puiser de l’inspiration dans tout le cœur qu’il a mis à l’ouvrage. » Pas sûr que de telles paroles parviennent à consoler le Kiwi, qui a franchi la ligne complètement épuisé et abattu, en ayant conscience d’être passé tout près d’un exploit retentissant. Il serait rentré dans l’histoire en devenant le premier Néo-Zélandais vainqueur d’une étape du Tour.
Heinrich Haussler. Même si Martin Elmiger a été repris peu avant la ligne, l’équipe IAM Cycling peut se satisfaire de cette 15ème étape du Tour. D’abord parce que le Suisse a hérité du dossard rouge du plus combatif qu’il portera lors de la première étape pyrénéenne. Mais aussi parce qu’elle a retrouvé son sprinteur Heinrich Haussler. L’Australien a échoué à quelques longueurs d’Alexander Kristoff. « Il ne s’en est pas fallu de grand-chose. Gagner un sprint à ce niveau nécessite aussi un petit coup de pouce. Aujourd’hui, tout s’est déroulé à la perfection dans la préparation du sprint grâce au travail dans le final de Reto Hollenstein et Roger Kluge. J’avais de bonnes sensations et je me suis trouvé en position idéale. Je n’ai pas perdu, mais gagné une 2ème place et nous ne sommes pas arrivés à Paris. »
Alexander Kristoff. L’arrivée à deux pas des arènes de Nîmes a sacré un guerrier venu du nord. Alexander Kristoff (Team Katusha) a écrit une nouvelle page de sa saison de rêve après une victoire à Milan-San Remo au début du printemps, et une autre sur le Tour à Saint-Étienne jeudi. « C’était moins une, soupire le Norvégien. L’échappée a été formidable. Pendant l’étape, j’étais sûr que nous allions les reprendre, mais je n’en étais plus du tout sûr dans les derniers kilomètres. Ces gars-là ont réalisé une course fantastique. Grand bravo à eux ! Sous la flamme rouge, j’ai vu que l’échappée avançait toujours très rapidement. J’ai alors réalisé que nous ne pourrions les reprendre qu’à environ 200 mètres de la ligne. Tous les meilleurs sprinteurs étaient là. Peut-être suis-je parvenu à conserver plus d’énergie durant la traversée des Alpes. »
24 heures avec le dossard 101. On n’avait plus l’habitude de voir Marcel Kittel (Giant-Shimano) être en dehors du Top 10 d’un sprint massif du Tour de France. Le sprinteur d’outre-Rhin avait une belle occasion à Nîmes de remporter une quatrième victoire d’étape de la Grande Boucle. Mais l’Allemand n’avait simplement pas les jambes. « C’était un peu chaotique sur la fin, note le porteur du dossard 101, 11ème hier. Dans une situation comme celle-là, c’est presque du chacun pour soi. C’est presque impossible de voir qui sera en position. Tu dois simplement te concentrer sur la bonne roue à prendre. L’équipe a fait du bon travail pour bien me placer. Mais au final, cela n’a pas fonctionné aujourd’hui. Cela dit, je me sens bien après être tombé l’autre jour. C’est prometteur pour la dernière semaine. »