André Greipel. Privé dans le sprint de Valence de Greg Henderson (qui a abandonné) et Marcel Sieberg (dans le gruppetto), André Greipel (Lotto-Soudal) ne s’est pas laissé intimider pour autant. Il a raflé son troisième succès d’étape sur cette édition, le neuvième de sa carrière. « Sans Henderson et Sieberg, c’était différent mais Jens Debusschere et les autres ont parfaitement fait les choses, reconnaît l’Allemand. Le plus dur était de se maintenir dans le peloton au cours des premiers kilomètres. Je savais que si je tenais bon j’avais une chance de disputer la victoire d’étape. J’ai souffert toute la journée et je ressentais encore une douleur au niveau du genou. Mais à la vue de la ligne d’arrivée, je peux toujours passer outre cela ! Ce rush était le plus difficile de toutes les étapes qui ont mené à un sprint. »
Peter Sagan. Peter Sagan (Tinkoff-Saxo) est décidément de tous les coups ! Déjà échappé samedi (5ème à Mende), il a remis cela dimanche pour ravir à nouveau les points du sprint intermédiaire avant de soigner son résultat sur la ligne (4ème). Toujours pas de victoire pour celui qui n’a de cesse de tourner autour, mais des points en plus au classement par points et un maillot vert qu’il devrait pouvoir ramener pour la quatrième fois à Paris dimanche. « L’objectif encore une fois était de gagner, admet le Slovaque. Mais un sprint, avec tous les mouvements, c’est parfois un peu une loterie. J’ai donc essayé d’aller dans l’échappée parce qu’il y avait une chance qu’elle maintienne une différence sur le peloton sur un parcours aussi difficile au départ. Au final, ça se conclut par un sprint fou. J’ai pris le dernier virage un peu loin et avec le vent de face il m’a été impossible de remonter. Surtout face à Greipel, qui est difficile à battre. »
Alexander Kristoff. Double vainqueur d’étape l’an passé sur le Tour et victorieux à dix-huit reprises cette saison, Alexander Kristoff (Team Katusha) bute sur plus forts que lui. 4ème à Amiens, 5ème à Fougères, il a pris hier la 3ème place à Valence après avoir fait travailler son équipe une bonne partie de la journée. « Greipel a un très bon jump et il y avait un peu de vent de face dans la dernière ligne droite, explique le Norvégien. J’ai eu une belle pointe de vitesse dans ce sprint mais ce n’était pas suffisant pour rivaliser avec Greipel et Degenkolb, qui étaient juste plus forts. Quand Greipel a produit son effort à 250 mètres de la ligne, je n’ai pas pu répondre. Il reste une chance pour les sprinteurs sur les Champs-Elysées dimanche, mais si Greipel continue de sprinter comme ça il sera difficile de le battre à Paris. »
Bryan Coquard. Au coude à coude avec les meilleurs au moment où se déclenchait le sprint de Valence, Bryan Coquard (Team Europcar) a bien failli aller dans le décor et entraîner une partie du peloton avec lui quand il a été accroché par Peter Sagan à quelques encablures de la ligne d’arrivée. « Je me suis fait violence dans le grimpeur pour être présent dans ce sprint, j’étais en train de produire mon effort pour revenir en injection sur Alexander Kristoff, je venais juste de regarder la ligne, il restait 250 mètres, et je me fais toucher le coude par Sagan, s’est lamenté le Nazairien. Je déraille, je ne suis pas tombé, mais au final il n’y a pas de résultat, même pas un Top 10 pour l’équipe. »
Thibaut Pinot. Vingt-quatre heures après la déconvenue de Mende, Thibaut Pinot (FDJ) est reparti de l’avant sur les routes du Tour de France, s’échappant hier entre Mende et Valence. « La tactique au départ était de travailler pour Arnaud Démare, précise le Franc-Comtois. Malheureusement, on n’imaginait pas un départ aussi musclé. Je me suis retrouvé à l’avant dans un groupe de costauds. Pas par hasard mais plutôt parce que j’avais la bonne patte. J’ai décidé de suivre. A un moment, je me suis un peu demandé ce que je faisais là mais d’un autre côté je n’ai plus grand-chose à perdre. Je prends du plaisir, je ne calcule pas, je n’ai plus besoin, je suis loin au général (17ème à 30’57 »). Les jambes sont de mieux en mieux chaque jour. Je recommence à me faire plaisir sur le vélo. Je suis prêt à retenter des choses dans les Alpes ! »
Sean Yates. Le directeur sportif de l’équipe Tinkoff-Saxo Sean Yates a été suspendu pour un jour après avoir jeté un bidon sur une caméra de France Télévisions au moment où Peter Sagan troquait son Specialized Tarmac pour un Venge en vue du sprint. « Je voulais changer de vélo pour une monture plus rapide mais une moto de la télévision s’est intercalée entre moi et la voiture de mon DS, ce qui a ralenti la manœuvre à un moment où le peloton roulait plein gaz », précise Peter Sagan. Et le directeur sportif principal de Tinkoff-Saxo Steven De Jongh de rajouter : « Peter a demandé par trois fois à la moto de s’avancer pour procéder à son changement de vélo mais il n’a obtenu aucune réponse en retour. Sean s’est emporté. C’est la décision du jury et nous devons la respecter, mais il est impératif que chaque équipe puisse faire son travail. Les motos doivent rester à gauche pour laisser le bon côté de la route aux coureurs. »
Mark Cavendish. Mark Cavendish (Etixx-Quick Step) a manqué une occasion d’alourdir la note hier à Valence, décroché dès le départ et repoussé toute la journée dans un lointain gruppetto. « J’ai veillé toute la nuit avec des problèmes d’estomac, a fait savoir le sprinteur le plus victorieux de l’Histoire du Tour. On a prié pour que ça parte mollo mais je me suis senti vidé dès le départ. C’est dommage parce que je me sentais bien ces derniers jours. Avec Mark Renshaw et Michal Golas autour de moi, on a pensé qu’il y avait une chance de rentrer sur le peloton. Mais étant donné le rythme imposé par les Katusha, on a su que ce serait une longue journée pour nous. Après 30 kilomètres, ce n’était déjà plus qu’une question de survie. Ça a été une journée difficile mais je suis toujours sur le Tour et je me tourne maintenant vers Paris. »
Chris Froome. Une présence policière renforcée a été relevée hier autour du porteur du maillot jaune et de ses coéquipiers avant le départ de Mende, vingt-quatre heures après que Chris Froome (Team Sky) se soit plaint d’avoir reçu un verre d’urine en cours d’étape. « Nous n’avons rien demandé au niveau d’une escorte spéciale pour les derniers jours du Tour, précise le directeur sportif de Sky Nicolas Portal. Il se trouve qu’ils étaient plus nombreux au départ de Mende et on a toujours eu un ou deux motards avec nous. J’imagine qu’ASO a dû avoir des retours des coureurs, pas forcément de notre équipe, sur certains incidents. Il y a peut-être une prise de conscience, c’est bien. »