Peter Sagan (Tinkoff), lauréat de son troisième succès d’étape en devançant d’un boyau Alexander Kristoff à l’arrivée de la 16ème étape à Berne. « Longtemps, j’ai perdu ce genre d’étape d’un rien. Aujourd’hui, je gagne. Je crois au destin et je pense qu’il me sourit à nouveau. Il y avait beaucoup de fans venus de Slovaquie. C’est génial de les voir sur le Tour et de me donner de tels encouragements. C’était une étape très longue, très chaude et mes coéquipiers ont réalisé un travail formidable en menant le peloton toute la journée. Nous savions que le final était bon pour moi. Mais nous arrivons en troisième semaine et il est désormais impossible de désigner le coureur le plus rapide dans un final comme celui-là. Je pense qu’Alexander a commis une erreur lors de son jeté de vélo. Je ne savais pas que j’avais gagné. C’était une belle surprise. »
Alexander Kristoff (Team Katusha), deuxième d’étape pour la deuxième fois en trois jours. Battu par Mark Cavendish samedi, il est cette fois défait par Peter Sagan pour quelques centimètres. « J’étais au maximum et je n’ai vu la ligne d’arrivée que trop tardivement. C’est ce qui explique mon retard pour mon jeté de vélo. C’est ce qui a peut-être fait la différence. C’était une journée rapide. Le final était très difficile et j’étais à la limite. Je pensais avoir gagné à dix mètres de la ligne, et encore après avoir franchi la ligne, mais je n’en étais pas sûr. »
Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step), auteur d’une longue échappée en tandem avec son coéquipier Tony Martin au lendemain de sa déconvenue dans la descente du Grand Colombier où il a connu un ennui mécanique. L’offensive conjointe des deux hommes est récompensée par un double prix de la combativité. « Je voulais laisser l’étape de la veille derrière moi. Avec Tony, nous avons décidé de partir dans l’échappée. Ce n’était pas facile et j’ai beaucoup souffert. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c’était difficile mais j’étais motivé par l’allure fantastique de Tony. Je ne sais pas comment il fait. Il est simplement incroyable. Il a montré toute sa classe et à quel point il était un grand champion. J’ai beaucoup appris de lui au cours de cette étape. La victoire n’est pas au bout, mais ça a été une journée géniale. Nous sommes fiers de ce que nous avons réalisé et nous nous souviendrons longtemps de ce jour.
Fabian Cancellara (Trek-Segafredo), qui arrivait hier dans la ville où il réside mais qui n’a pas su faire mieux qu’une 6ème place. « Je savais que les 5 derniers kilomètres allaient être difficiles et c’est exactement ce qu’il s’est produit. Je manquais de ce petit quelque chose supplémentaire dans les jambes. Tout le monde était à fond et dans ces conditions, seuls les plus costauds sont devant. J’ai dû batailler avec Kristoff dans les derniers mètres pour avoir la meilleure position. J’ai pensé à lancer de loin, mais avec une arrivée aussi longue et rectiligne, il faut avoir les jambes pour attaquer au risque de tout perdre. »
Alexis Vuillermoz. L’identité du remplaçant de Thibaut Pinot pour les Jeux Olympiques est désormais connue. En ballottage avec Tony Gallopin et Pierre Rolland, c’est finalement Alexis Vuillermoz qui sera aligné sur la course en ligne de Rio. Un circuit que connaît bien le Jurassien pour avoir remporté le test olympique organisé l’été dernier. Remplaçant dans la sélection olympique en VTT à Pékin comme à Londres, le vainqueur d’étape sur le Tour à Mûr-de-Bretagne l’an dernier pensait voir le train filer sous son nez pour la troisième fois. « En passant sur la route en 2013, j’avais quasiment fait une croix sur une participation aux Jeux, confie Alexis Vuillermoz. C’est une joie immense et un honneur de représenter la France sur cet évènement planétaire. Je considère cette sélection à sa juste valeur, j’ai vraiment envie d’être là-bas et de représenter dignement les couleurs de la France. »
Prix de la Combativité. Une fois n’est pas coutume, il y aura deux dossards rouges dans le peloton mercredi matin au départ de Berne. Le jury présidé par Thierry Gouvenou n’étant pas en mesure de départager Tony Martin et Julian Alaphilippe a pris la décision exceptionnelle d’attribuer le prix de la combativité conjointement aux deux hommes. Pareille décision n’avait plus été prise depuis le Tour de France 2011 quand Juan-Antonio Flecha et Johnny Hoogerland avaient reçu le prix après avoir été projetés dans les barbelés par une voiture d’invités. « On est dans une situation exceptionnelle après une journée exceptionnelle, justifie Thierry Gouvenou. C’est rarissime de voir une échappée avec deux coureurs de la même équipe. Ils ont fait un numéro incroyable en roulant à une moyenne de 47 km/h. Le peloton était fatigué et a eu beaucoup de mal à contenir cette échappée. Tony Martin emmenait le duo à un rythme incroyable. Il était le plus fort aujourd’hui. On a voulu récompenser également Julian Alaphilippe qui a été malchanceux hier et qui est reparti à l’attaque aujourd’hui. C’est ce genre d’esprit qu’on aime saluer. »