Jean-Christophe Péraud. Un bref moment d’inattention et Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale) s’en est allé râper le sol de tout son long hier entre Muret et Rodez. « Je regardais derrière, tout bêtement, raconte le malheureux. C’était monté un peu fort, il y avait une petite cassure, et je me demandais où était Alexis Vuillermoz. Et puis quelqu’un s’est décalé et a accroché ma roue avant. » Le 2ème du Tour 2014, repoussé à 47’57 » au classement général (33ème), souffre de multiples plaies au niveau des deux membres supérieurs, jambes, coudes et aux mains ainsi qu’à la hanche gauche. Il a également subi un traumatisme au cinquième doigt de la main gauche dont la peau a été entièrement arrachée. Il repartira aujourd’hui, le corps bandé et le moral en berne. « Les plaies, les contre-performances, ça fait beaucoup… »
Greg Van Avermaet. En dépit des soupçons de dopage qui l’ont miné tout le printemps, Greg Van Avermaet (BMC Racing Team) accomplit à 30 ans la plus belle saison de sa carrière, 3ème du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix, vainqueur du Tour de Belgique et hier d’une étape du Tour de France. « C’était une arrivée idéale pour moi, et j’ai démarré tôt pour ne pas me faire avoir comme tout le monde l’avait été au Havre, dit-il. J’ai essayé de partir dès le pied de la bosse. Ça a été vraiment long, vraiment serré aussi avec Sagan. Je ne savais pas que c’était lui. J’ai seulement vu une roue derrière moi, mais je ne savais pas qui était là. J’étais concentré sur la ligne. » 6ème en Zélande, 4ème à Cambrai, 10ème à Amiens, 5ème au Havre et 6ème à Mûr-de-Bretagne, Greg Van Avermaet tournait autour depuis le départ.
Peter Sagan. Encore 2ème ! Peter Sagan (Tinkoff-Saxo) va finir par croire qu’il est maudit, lui qui n’a plus gagné sur le Tour depuis deux ans et cumule les places de 2, au nombre de neuf désormais depuis son ultime victoire d’étape à Albi. Pourtant, l’arrivée de Rodez semblait taillée pour lui. « C’est de ma faute, a reconnu le Slovaque bien parti pour ramener son quatrième maillot vert à Paris. J’ai trop attendu. Quand on est arrivés en haut j’étais dans la roue de Van Avermaet mais j’aurais dû poursuivre mon effort. J’aurais pu gagner mais j’aurais dû insister pour le passer dès que je suis rentré sur lui. C’était une arrivée très difficile. Je suis resté dans la roue de Greg or dans les derniers mètres j’ai manqué de puissance pour le déborder. J’ai pris des points pour le maillot vert mais je veux plus que tout gagner une étape. »
Cyril Gautier. Dernier attaquant rejoint dans la montée vers Rodez, Cyril Gautier (Team Europcar) n’est pas passé loin d’une victoire d’étape sur le Tour de France. « J’ai un peu coincé à 600 mètres de l’arrivée, il fallait être costaud, reconnaît le Breton. J’avais sauté quelques relais dans la dernière bosse, ce n’est pas tellement mon genre, c’était un signe que je n’étais pas au mieux. De Gendt et Kelderman étaient plus nerveux que moi. Mais dans la bosse Greg Van Avermaet nous a passés à pleine vitesse et là c’était fini pour nous. Maintenant il n’y a que la victoire qui compte, et là ce n’est pas encore la gagne. Le Tour n’est pas fini. Je n’ai pas d’aussi bonnes jambes que l’an dernier, j’espère que ça va venir. »
Alexandre Geniez. Echappé sur ses routes, l’Aveyronnais Alexandre Geniez (FDJ) a vécu hier l’une des plus belles journées de sa vie sur un vélo. « J’étais super motivé à l’idée d’être devant, raconte-t-il. Ce n’est pas tous les jours que le Tour arrive chez moi. En plus, toutes les conditions étaient favorables pour que je parte dans l’échappée. Nous n’étions pas trop nombreux, je n’ai pas eu à batailler beaucoup pour y être, c’était intéressant. J’ai cru que le groupe pouvait aller au bout jusqu’à ce que ça attaque. Il aurait fallu réussir à s’entendre jusqu’à la dernière montée parce qu’après, à six sur les faux-plats descendants, je pense que nous n’aurions pas perdu beaucoup de temps. Avec la chaleur, mes jambes n’étaient de toute façon pas au mieux. Malgré la petite déception, je me suis fait vraiment plaisir devant mes supporters. »