Romain Bardet. Malade sur les deux premières étapes pyrénéennes, Romain Bardet (Ag2r La Mondiale) a retrouvé ses sensations. Elles n’ont pas permis à l’Auvergnat de rivaliser avec Joaquim Rodriguez pour la victoire d’étape au Plateau de Beille, mais la prestation est suffisamment rassurante pour espérer de belles choses dans les Alpes. « Je reviens de loin, j’étais au fond du trou, révèle le 6ème de la dernière édition. Je n’arrivais pas à suivre le peloton les derniers jours. Je retrouve des couleurs, tout comme l’équipe. J’ai pris un gros coup au moral sur ce Tour de France, je venais pour jouer un Top 5. C’est une grosse déception. Cette étape remet en confiance pour la semaine alpestre. J’ai fait une belle montée vers le Plateau de Beille. Mon meilleur ami Mikaël Cherel a fait un boulot incroyable mais Rodriguez était le plus fort. »
Joaquim Rodriguez. 24 heures après avoir concédé plus de dix minutes aux autres favoris à Cauterets, Joaquim Rodriguez (Team Katusha) a retrouvé des couleurs pour s’imposer au Plateau de Beille. Purito avait coché cette étape depuis longtemps. « C’est un miracle, tout le monde voulait gagner cette étape, se félicite le Catalan. Le Plateau de Beille est une montée que j’aime beaucoup. Je vis à 50 kilomètres et je suis habitué à grimper ici. J’ai ma famille et mes amis qui ne sont pas très loin et j’ai vu beaucoup de gens avec des t-shirts Purito pour me soutenir. Ça m’a énormément aidé. J’en ai oublié la souffrance dans les 5 derniers kilomètres. J’ai maintenu mon rythme et je savais que je pouvais gagner. Après mes deux mauvais jours, aller dans l’échappée était finalement une bonne idée. »
Michal Kwiatkowski. Équipier modèle depuis le départ du Tour, Michal Kwiatkowski (Etixx-Quick Step) a enfin laissé entrapercevoir son vrai niveau. Le Polonais a choisi d’anticiper l’explication entre grimpeurs en prenant la poudre d’escampette avec Sep Vanmarcke dans la descente du Port de Lers. « C’est dommage de ne pas avoir pu maintenir la puissance nécessaire dans la montée finale, déplore le champion du monde. Elle était trop raide après une journée à l’avant. Pour moi c’était finalement assez inattendu d’être dans l’échappée matinale. Il y avait pas mal de coureurs et de bons grimpeurs. Avec Sep Vanmarcke, nous avons choisi la meilleure tactique possible au vu de nos qualités. C’est dommage que nous n’ayons pu avoir un écart suffisamment conséquent pour rester à l’avant et nous battre pour la victoire. »
Vincenzo Nibali. Les performances en demi-teinte de Vincenzo Nibali (Astana) depuis le départ du Tour ont donné lieu à d’étranges rumeurs. Le quotidien espagnol AS affirmait qu’Alexandre Vinokourov voulait se séparer du Sicilien dès la fin de la saison. Le manager d’Astana a clarifié la situation. « Il n’a jamais été question d’un départ de Vincenzo Nibali à la fin de la saison, il se plaît dans l’équipe, affirme le dirigeant kazakh. Bien sûr, quand nous ne gagnons pas, je ne suis pas content, comme tous les managers peuvent l’être. Mais je crois que Vincenzo n’est pas à son meilleur niveau sur ce Tour. Il a le potentiel pour faire bien mieux. Nous allons mener des examens pour tenter d’expliquer pourquoi il n’est pas à son niveau. Nous voudrions aussi qu’il dispute la Vuelta pour remporter un Grand Tour cette saison. »
Nairo Quintana. Tous les adversaires de Chris Froome sont passés à l’attaque dans le Plateau de Beille hier, mais aucun d’entre eux n’est parvenu à enrayer la mécanique Sky. « Le Team Sky a réussi à contrôler toutes les attaques, les nôtres comme celles d’Alberto Contador et de Vincenzo Nibali, note Nairo Quintana (Movistar Team). Ils ont parfaitement dominé la situation et se sont montrés très forts. Nous allons continuer de rêver et d’essayer. Il reste encore de nombreuses étapes et rien ne sera décidé avant la dernière étape de montagne. »
Chris Froome. Dans un autre registre qu’à la Pierre-Saint-Martin, le Team Sky et Chris Froome ont encore un peu plus écrasé le Tour. Fidèles à la tactique défensive qu’ils avaient annoncée, le Maillot Jaune et ses coéquipiers ont gardé sous contrôle leurs adversaires. Dernier étage de la fusée, le Gallois Geraint Thomas s’est montré encore impressionnant. « Geraint Thomas s’est montré très fort, constate le Britannique. Il avait déjà montré à quel point il était fort en première semaine et il a été fantastique dans les Pyrénées. Il pourrait très bien être encore là au final. Il effectue un travail fantastique pour moi et il se pourrait qu’il lutte pour un podium ou un Top 5. Les autres favoris devraient le garder à l’oeil. En attaquant, j’ai voulu voir qui était en mesure de répondre et qui avait encore les jambes à ce moment précis de la course. »
Thibaut Pinot. A la peine depuis que le peloton est entré dans les Pyrénées après sa première semaine catastrophique, Thibaut Pinot (FDJ) a retrouvé ses sensations hier. Le Franc-Comtois est resté aux côtés de ceux qui auraient dû être ses adversaires au sein du Top 10. « Je suis très satisfait de cette journée, se réjouit l’ancien Maillot Blanc. Maintenant, je comprends mieux pourquoi ça ne marchait pas. C’est la chaleur qui me pénalisait, j’en ai la confirmation. J’ai retrouvé des jambes dès qu’il a commencé à pleuvoir. Maintenant, j’attends les Alpes et la pluie avec impatience. Cette journée m’a fait du bien, car depuis le début du Tour, je n’avais quasiment jamais pu exploiter mon potentiel. Pour le moral, c’est bon! »