Rafal Majka. En s’imposant à Cauterets, Rafal Majka (Tinkoff-Saxo) s’est offert sa troisième victoire d’étape sur le Tour en deux éditions. Le Polonais a réalisé un véritable raid de près de 50 bornes, commencé sur les pentes du Tourmalet. « Je n’ai attaqué qu’une fois, mais c’était le bon moment pour le faire, débriefe l’ancien Maillot à Pois. Je regardais les autres concurrents et je pouvais voir qu’ils étaient en difficulté. J’ai dit à mes directeurs sportifs que je voulais attaquer dans le Tourmalet. J’avais besoin d’une ascension difficile pour faire un écart. J’ai pris près d’1’30 ». Beaucoup m’ont demandé si je partais en quête du maillot à pois. Il n’est pas évident de courir après cet objectif en soutenant Alberto Contador. » L’an dernier, Rafal Majka avait « profité » du retrait de l’Espagnol pour conquérir le classement de la montagne.
Chris Froome. Le maillot jaune de Chris Froome (Team Sky) n’aura guère été mis en danger hier. Les autres favoris ont voulu une trêve après la démonstration du Britannique à la Pierre-Saint-Martin et à la veille de l’étape-reine des Pyrénées menant au Plateau de Beille (15,8 km à 7,9 %). « Je suis dans une position idéale et j’ai une superbe équipe autour de moi, note le vainqueur du Tour 2013. La meilleure chose à faire pour nous est de courir de manière défensive pour essayer de suivre les autres concurrents. Les autres équipes doivent attaquer. Il y aura une belle bataille pour les places au classement général. Il faut s’attendre à ce qu’elle se déclenche au Plateau de Beille. » Malgré quelques escarmouches vers Cauterets hier, notamment l’oeuvre de Bauke Mollema, Chris Froome a contenu tous ses rivaux.
Rui Costa. Comme ce fut déjà le cas l’an dernier, le Tour de France de Rui Costa (Lampre-Merida) se termine beaucoup plus tôt que prévu. Le Portugais ressent encore les conséquences de sa chute lundi dernier vers Huy et a été contraint à l’abandon. « Depuis ma chute, je ressens encore des douleurs au niveau de ma jambe gauche et au dos. Je ne peux pas pédaler de la manière dont je le voudrais. Je sens que je ne suis pas pleinement compétitif. Je sens l’écart qui me sépare des autres et cette expérience française ne se passe pas comme prévu. Ma baisse de niveau s’est empirée avec l’intensité des étapes et la chaleur, mais je suis bien conscient qu’il s’agit d’éléments caractéristiques du Tour de France. »
Steve Morabito. Thibaut Pinot étant exclu de la lutte pour le classement général, Steve Morabito (FDJ) a désormais plus de libertés. Habitué à rester aux côtés de ses leaders, le Suisse s’est glissé dans la bonne échappée partie tardivement, quand bien même il n’est pas franchement habitué à ce genre de coups. « J’ai essayé plusieurs fois, peut-être trop, et quand le bon coup est parti, j’étais déjà mort. Une fois dans l’échappée, j’ai eu du mal à donner le tour et dans le Tourmalet, j’étais cuit. Majka a voulu accélérer mais j’étais déjà à bloc. Ça montait vraiment très très fort. C’est dommage parce que les jambes sont là et j’ai apprécié l’exercice. Ça doit être la troisième ou la quatrième fois dans un Grand Tour qu’on me laisse carte blanche pour y aller. J’ai pris beaucoup de plaisir à ce que ce soit sur le Tour de France. Je me vois bien recommencer. »
Ag2r La Mondiale. Romain Bardet 30ème à 9’14 », Jean-Christophe Péraud 84ème à 21’44 », Johan Vansummeren contraint à l’abandon, Ben Gastauer victime d’une sinusite et non-partant ce matin. C’est une journée noire qu’a vécue l’équipe Ag2r La Mondiale hier. « On savait que cette journée était importante. On avait remobilisé les troupes. Les choses pouvaient basculer du bon côté, comme du mauvais. La course a été très rapide dès le départ, nous n’étions pas dans l’échappée, on a pris la course à l’envers, note le directeur sportif Julien Jurdie. On a vu dans le Tourmalet, un des cols le plus durs de France, que ça ne passerait pas. Nous avons pris une bonne claque. Il faut nous trouver d’autres objectifs. Il reste encore d’autres belles étapes. La journée a été très difficile avec l’abandon de Johan et Ben, malade. J’espère qu’on va vite se relever. »
Bora-Argon 18. L’équipe Bora-Argon 18 a perdu son leader Dominik Nerz, victime de problèmes gastriques, mais la formation allemande peut tout de même trouver des motifs de satisfaction dans l’étape d’hier. Profitant des libertés qui lui ont été accordées avec l’abandon de son leader, Emanuel Buchmann a pris une belle 3ème place derrière Rafal Majka et Dan Martin. « J’ai simplement couru à mon rythme et tout s’est bien passé, affirme le champion d’Allemagne qui effectue son premier Grand Tour. Nous avions tous la liberté de courir pour nous et nous avons tous essayé de sauter dans les échappés. Après une longue bataille, j’ai réussi à le faire. J’en suis ravi et d’autant plus heureux du résultat. »
Ivan Basso. Rentré en Italie pour soigner son cancer des testicules, Ivan Basso (Tinkoff-Saxo) a été opéré hier à Milan. L’intervention s’est bien déroulée et la tumeur lui a été retirée. L’ancien double vainqueur du Giro âgé de 37 avait annoncé lors de la journée de repos qu’il devait quitter le Tour pour se soigner.