Yoann Offredo (Wanty-Groupe Gobert), était de nouveau à l’avant hier après son échappée de la deuxième étape. L’occasion de pousser un coup de gueule après l’arrivée. « Je ressens beaucoup de frustration parce qu’on fait tout ça pour rien. On n’est que deux à partir dans l’échappée pour montrer le maillot, mais on se demande ce que font les autres à part emmener Marcel Kittel sur un plateau. Bien sûr, c’est sympa d’être devant, c’est un rêve de gamin d’être devant dans le Tour de France, mais des fois tu te demandes pourquoi tu fais tout ça. Je ne sais pas si je recommencerai dans ces conditions, à deux tu sais que c’est perdu d’avance et ça donne une étape ennuyeuse pour le public. Moi même devant ma télé je me serais ennuyé. Peut-être faudrait-il changer les règles, donner des points aux échappés, je ne sais pas… Je donne rendez-vous aux autres coureurs qui veulent venir dans l’échappée demain. Rendez-vous demain matin au bus Wanty ! »
Elie Gesbert (Fortuneo-Oscaro), benjamin de ce Tour de France, est le coureur qui a accompagné Offredo toute la journée d’hier. « Ce matin, j’avais l’autorisation d’aller dans l’échappée, alors je ne m’en suis pas privé. J’y ai cru à un seul moment, à 25 kilomètres de l’arrivée, quand on a repris du temps au peloton. Je me suis dit : « si on arrive avec 1min30 d’avance à 15 kilomètres, il y a un coup à faire. » On est repris à 6 kilomètres de la ligne… Je suis le plus jeune coureur du Tour, mais je n’ai pas de complexe. Je viens de vivre ma première échappée sur le Tour et mon premier podium. Je me changeais entre Chris Froome et Marcel Kittel, je ne me laisse pas facilement impressionner, mais j’avais des frissons sur le podium, ça donne envie d’y retourner. »
John Degenkolb (Trek-Segafredo), 2ème du sprint de Bergerac, a obtenu son meilleur résultat sur le Tour cette année. « Les derniers kilomètres étaient fous. J’étais focalisé sur le train des Lotto-Soudal parce qu’ils étaient forts et organisés. Mais ensuite j’ai perdu ma position et je me suis retrouvé loin. Heureusement, Marcel Kittel était aussi derrière et j’ai pris sa roue. Pour ensuite essayer de ne pas la lâcher. Je ressens encore des douleurs de ma chute (à Vittel lors de la 4ème étape) et sur le vélo je ne peux toujours pas lever le bras. J’ai du faire un sprint juste pour rester dans la roue de Marcel, et c’est comme ça que j’ai pu faire 2ème. Marcel était de toute façon imbattable aujourd’hui. »
Nacer Bouhanni (Cofidis), 6ème de l’étape d’hier, a tenu à remercier son poisson-pilote pour le travail effectué. « Christophe Laporte a fait un super boulot. Il m’a déposé en troisième position aux 200 mètres. Mais Marcel Kittel était le plus fort. Il est revenu de l’arrière et a fait la différence. Avec le vent de face, je voulais attendre au maximum mais je n’ai pas eu les jambes. C’est la quatrième victoire de Kittel en cinq sprints. Il n’y a pas grand chose à faire face à lui. J’espère trouver l’ouverture et pourquoi pas dès mercredi à Pau. J’avais aujourd’hui de meilleures jambes que les journées précédentes, qui ont été difficiles car j’ai été malade, sous antibiotiques pendant quatre jours. »
Dylan Groenewegen (Team LottoNL-Jumbo), 3ème derrière Kittel et Degenkolb, évoque ses regrets, mais ne perd pas espoir de lever les bras. « J’étais trop loin après le dernier virage, j’ai viré en 14ème position. J’aurais du être plus à l’avant. De là, j’ai commencé à sprinter et je termine 3ème. Je ne sais pas si ça me coûte la victoire, mais Kittel est aussi très fort. Je suis en confiance et nous savons que ma forme est bonne. Nous voulons la première place, ce n’est pas encore arrivé mais nous sommes en bonne voie. Nous allons continuer à nous battre, c’est notre objectif, et nous sommes prêts pour les jours à venir. »
Rüdiger Selig (Bora-Hansgrohe), sprinteur de la formation allemande en l’absence de Peter Sagan, a pris une belle 4ème place à Bergerac. « J’ai joué au poker aujourd’hui en essayant de venir de l’arrière. Je pensais qu’après le dernier virage, plusieurs coureurs allaient commencer leur sprint trop tôt. J’étais dans la roue de Bouhanni avant cette dernière courbe quand Quick-Step est venu sur le côté gauche. Bouhanni a essayé de les gêner un petit peu et j’ai perdu de la vitesse. J’ai du ensuite accélérer, mais je pense que j’étais dans le bon timing. Quand Kittel est venu de l’arrière et m’a dépassé, il allait tellement vite ! Il est presque imbattable. »