Tony Martin. Malmené depuis le prologue de Liège, dans lequel il avait crevé en roulant sur un tesson de verre, puis victime d’une chute qui lui a coûté une fracture du scaphoïde, Tony Martin (Omega Pharma-Quick Step) ne repartira pas ce midi. Il a pris la décision de s’arrêter à Mâcon hier au moment de la journée de repos du Tour de France. Une décision retenue afin de ne pas compromettre ses chances de bien faire aux Jeux Olympiques de Londres, pour lesquels il convoite une médaille dans le contre-la-montre. « C’est difficile pour moi de quitter le Tour et mes coéquipiers mais c’est la meilleure chose à faire, a accentué Tony Martin. Je vais maintenant rentrer à la maison et essayer de récupérer du mieux que je peux. Je ne voulais pas que les choses empirent dans la montagne. Je vais tout faire pour arriver au mieux aux Jeux Olympiques. »
Vincenzo Nibali. Porteur du dossard 51 sur ce Tour de France, un numéro qui a souvent marqué l’histoire de l’épreuve – bien que le 101 soit désormais plus en vogue – Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale) a invité à la prise d’initiatives et à un débordement de créativité pour déstabiliser Bradley Wiggins et les Sky. « J’ai fait tout ce qu’il fallait pour bien préparer ce Tour et je me sens exactement comme je le souhaitais, a déclaré le Sicilien hier. Deux hommes seulement ont prouvé être plus forts, Wiggins et Froome, on s’y attendait. Mais le meilleur de ce Tour est à venir. Les étapes alpestres peuvent causer des dégâts. Personne n’est invincible. On a besoin de conviction et d’essayer d’isoler Wiggins et Froome puis de les attaquer l’un après l’autre. Il va falloir courir avec la tête et pas simplement avec l’instinct. Ma façon de courir ne va pas changer. Je suis un attaquant, quelqu’un qui essaie des choses et c’est ce que je ferai jusqu’à Paris. »
Didier Rous. Les nouvelles n’étaient heureusement pas que moroses hier chez Cofidis. Absent exceptionnellement, le directeur sportif Didier Rous a passé la journée du côté de Toulouse, près des siens. Un aller-retour express le jour de repos du Tour pour embrasser son fils, Augustin, né le 2 juillet dernier alors que le Tour s’était déjà élancé. C’est le troisième enfant du directeur sportif montalbanais, double champion de France au cours de sa carrière, mais le premier pour lequel il ne pouvait être physiquement présent au moment de la naissance. Augustin est né alors que son papa dirigeait son groupe entre Visé et Tournai. Dès lors, Didier Rous avait convenu avec son équipe qu’il ferait le déplacement chez lui pour passer une brève journée avec sa famille le jour où le Tour marquerait sa première pause. Nous lui adressons toutes nos félicitations.
3 questions à… Stéphane Augé (directeur sportif de Cofidis)
Stéphane, les deux étapes qui viennent sont des étapes à embuscade, qu’en pensez-vous ?
C’est cela. J’ai tracé les cartes hier durant la journée de repos et on a pu voir que c’étaient de petites routes aujourd’hui, avec vent de côté au départ, vent favorable ensuite. Sur ce Tour, il va encore se passer beaucoup de choses. Les leaders vont certainement se jauger dans le Grand Colombier. Pour faire tomber Bradley Wiggins, il va falloir attaquer de bonne heure. Je pense qu’il va falloir être vigilant sur les deux jours qui arrivent.
La grande étape alpestre aura lieu demain, aujourd’hui on peut davantage penser qu’un coup parti de loin ira au bout ?
Je pense en effet qu’un coup partira de loin et ira peut-être au bout. Mais attention, il va quand même leur falloir pas mal d’avance au pied du Grand Colombier pour aller au bout. Comme il n’y a pas de bonifications aux arrivées, l’échappée aura quand même de très grandes chances d’aller au bout.
On pense entre autres à David Moncoutié, vous aussi ?
Oui, complètement. David a déjà gagné au Grand Colombier, il le connaît bien et l’aime bien. C’est une étape qu’il a cochée. C’est pareil pour Rein Taaramae. Maintenant, on va voir s’il est dans la bonne échappée et comment tout cela se passe. On a 70 kilomètres à peu près vallonnés mais pas trop durs pour que David Moncoutié se remette en jambes et qu’il voit comment il a assimilé la journée de repos.
Propos recueillis à Mâcon le 11 juillet 2012.