Sylvain Chavanel. Passé à l’attaque dans les 4 derniers kilomètres de l’étape qui se finissait hier à Boulogne-sur-Mer, Sylvain Chavanel (Omega Pharma-Quick Step) a encore une fois tout tenté pour s’emparer du maillot jaune… mais a coincé dans la bosse finale, terminant au cœur du peloton pour préserver sa 3ème place au classement général. « J’ai été impliqué dans la chute à 29 kilomètres de l’arrivée. J’ai dépensé pas mal d’énergie pour revenir sur le peloton, a indiqué le meilleur Français du moment. Dans le final, j’ai attaqué. J’avais programmé d’attaquer ici exactement. Mon objectif était de gagner quelques secondes puis de mettre les gaz dans la descente pour faire le trou. Je l’ai fait, mais ce n’était pas suffisant. Quoi qu’il en soit j’ai attaqué et essayé de gagner. Mais avec Sagan au sprint, il était quasiment impossible de gagner. »
Jean-René Bernaudeau. On savait que ce ne saurait pas le Tour de Thomas Voeckler, c’est désormais confirmé. 110ème du classement général à 8’12 » de Fabian Cancellara, l’Alsacien a perdu hier toute chance de rééditer ses prouesses passées. Déjà, le manager du Team Europcar Jean-René Bernaudeau a brandi la carte Pierre Rolland, 36ème à 45 secondes. « Thomas Voeckler n’était pas à sa place, la douleur dont il se plaignait s’est réveillée, nous a-t-il rappelé. Il y a eu beaucoup de chutes, mais on savait que ça allait être nerveux. On en a eu quelques-uns qui sont allés au fossé, on fera le point au cas par cas. Désormais Pierre Rolland est notre grosse carte. Il a couru bien protégé par Davide Malacarne, qui a fait du beau boulot pour lui et dont on ne regrette pas la sélection pour le Tour de France. »
Brice Feillu. Lanterne rouge du classement général à une demi-heure de Fabian Cancellara, Brice Feillu (Saur-Sojasun) a encore traîné sa misère hier vers Boulogne-sur-Mer. Depuis deux jours, il est affaibli par une gastroentérite. « C’était légèrement mieux aujourd’hui mais pas de beaucoup. J’ai galéré autant, a confié le malheureux. D’autres coureurs sont dans un sale état à cause des chutes, moi c’est la maladie. Il faut que ça passe, j’espère que ça ne va pas durer trop longtemps. J’ai l’impression que ça se termine mais il faut que je reprenne des forces. Le problème c’est que je n’arrive pas trop à manger, ce ne sera pas facile. J’ai sauté loin de l’arrivée mais j’ai trouvé du renfort. Ça m’a permis de rallier l’arrivée en étant dans les roues et en dépensant le moins de forces possible. Il y aura des jours meilleurs, j’espère, d’ici une semaine. »
Stéphane Heulot. Le manager de l’équipe Saur-Sojasun a dressé un bilan relativement satisfaisant de la troisième étape du Tour de France. « L’essentiel a été préservé avec Jérôme Coppel, et c’était vraiment l’objectif, a déclaré le Breton, dont le leader occupe la 39ème place du classement général à 48 secondes. On savait que ce serait une journée musclée, que le final allait être tortueux, délicat, avec les chutes. C’est ce qui s’est passé. Cyril Lemoine a fait un boulot extraordinaire pour Jérôme, Guillaume Levarlet a poursuivi le travail. Jérôme n’a pas perdu de temps, c’est ce qui comptait. Il a dû mettre pied à terre au moment de la chute à 300 mètres de l’arrivée, mais le principal est qu’il ne soit pas blessé. C’est juste dommage que Julien Simon n’ait pas eu les moyens d’accompagner les meilleurs. »
Infirmerie. Le peloton du Tour de France a perdu hier ses deux premiers éléments, victimes des nombreuses chutes recensées sur la route de Boulogne-sur-Mer. Kanstantsin Siutsou (Team Sky), impliqué dans la première grosse chute massive de la journée au kilomètre 79, a été évacué avec une fracture du plateau tibial gauche. Il sera rapatrié chez lui, où une intervention chirurgicale est prévue. José-Joaquin Rojas (Movistar Team), lui, s’est cassé la clavicule gauche en tombant à 29 kilomètres de l’arrivée. L’équipe espagnole perd l’un de ses gros atouts quand la formation britannique devra se priver d’un équipier important pour Bradley Wiggins. Victime de la chute qui a marqué le final de l’étape à 300 mètres de la ligne, Marco Marcato (Vacansoleil-DCM), lui, s’est relevé avec une érosion cutanée au genou droit.
Accident. Un accident impliquant un véhicule de la caravane publicitaire s’est produit hier à Saint-Floris (Pas-de-Calais), au kilomètre 69 de l’étape tracée entre Orchies et Boulogne-sur-Mer. Le véhicule en cause a renversé un homme âgé de 56 ans. La collision a été violente, bien que la personne accidentée soit restée consciente. L’homme a été aussitôt pris en charge par le service médical de la course avant d’être transporté par le SMUR à l’hôpital de Béthune. Le bilan médical fait état d’une fracture ouverte du membre inférieur droit et d’une fracture de la clavicule. Des scanners cérébral et thoracique ont également été effectués, sans rien révéler.
3 questions à… Thomas Voeckler (Team Europcar)
Thomas, vous avez cédé 7’27 » en terminant dans un groupe attardé. Comment vous êtes-vous retrouvé là ?
J’ai eu mal au genou. Du coup j’étais mal placé. De là où j’étais dans le peloton je savais très bien qu’il y avait un très gros risque de cassure. Ça n’a pas manqué. Il y a eu la chute à une trentaine de kilomètres de l’arrivée. J’ai terminé attardé mais je ne pouvais pas faire mieux sur cette étape, je n’ai aucun regret. Je ne pouvais pas me mettre en danseuse, je ne pédalais presque que sur une jambe.
Le docteur de l’équipe Hubert Long estimait que si la douleur au genou ne se réveillait pas avant mercredi, ce serait de l’histoire ancienne. Ce n’est visiblement pas le cas…
Oui mais cette douleur n’est pas tout à fait la même. A vrai dire je n’y comprends plus grand-chose. On va essayer de voir encore avec l’ostéopathe et on verra comment ça évolue…
Est-ce une journée noire ?
Noire, ce serait exagéré. Je ne suis pas tombé non plus. On voit dans le peloton des coureurs qui roulent avec des attelles, d’autres qui sont déjà rentrés chez eux. On a eu un coureur à l’avant de la course, Giovanni Bernaudeau, c’est le troisième de chez nous qui s’échappe après Yohann Gène et Christophe Kern. Pierre Rolland marche bien et n’a pas eu de souci. Sur le plan personnel c’est très négatif mais d’un point de vue collectif ce n’est pas si mal que ça.
Propos recueillis à Boulogne-sur-Mer le 3 juillet 2012.