Tony Martin. Il y a eu de la casse du côté de Tony Martin (Omega Pharma-Quick Step) dimanche. C’est une fracture du scaphoïde de la main gauche qu’ont mis en avant les rayons X. « Je ne me suis pas senti trop mal, même si j’ai parfois eu mal, a raconté le champion du monde du contre-la-montre hier soir à Tournai. J’ai surtout souffert quand les routes étaient mauvaises et que le vélo vibrait. Ça me lançait de petits pics dans la main. Ça a été un peu dur de contrôler le vélo comme je le voulais, de préserver une position stable. On va dire que j’ai survécu mais je m’inquiète déjà quant à l’étape à venir. Je vais sans doute devoir apporter quelques modifications à ma position. » De son côté, Jérôme Pineau se plaint de l’épaule après avoir heurté un spectateur dimanche également. Une douleur qui ne devrait guère le handicaper trop longtemps.
Fabian Cancellara. Après l’étape de Tournai, Fabian Cancellara (RadioShack-Nissan), toujours en jaune, a admis avoir souffert dans le final, à l’issue pourtant d’une étape qui ne présentait pas de difficulté particulière. Le Suisse se ressent en fait des deux premières étapes très intenses du Tour de France, qui l’ont vu terminer 1er à Liège samedi, 2ème à Seraing dimanche. « Je suis content d’arriver en France avec le maillot jaune. J’ai souffert de la fatigue à la fin de l’étape, après l’intensité des deux premiers jours, en course et en dehors de la course. J’ai perdu beaucoup d’énergie. Heureusement l’étape s’est bien passée. Maintenant, cap sur Boulogne-sur-Mer. Là, ce sera dur, mais nous en avons beaucoup parlé avec Alain Gallopin. On fera en sorte d’être là dans le final, je m’en pense capable. »
Peter Sagan. Vainqueur à Seraing dimanche, Peter Sagan (Liquigas-Cannondale) ne s’est pas montré aussi impressionnant au moment de se frotter aux sprinteurs les plus rapides du peloton à Tournai. 6ème, le jeune homme de 22 ans s’est néanmoins emparé du maillot vert, porté par procuration hier mais dont il est à présent le détenteur officiel. « Je suis fier de prendre possession de ce maillot, a affirmé Peter Sagan. Et je souhaite le porter le plus longtemps possible. Je sais que ce ne sera pas facile. Aujourd’hui ce n’était pas facile d’être compétitif en raison du stress et des dangers de la route. C’était le premier sprint massif de ce Tour et beaucoup de coureurs voulaient être à l’avant du peloton. Malgré tout, ça a été une très bonne expérience qui me servira pour les prochains sprints. Je suis aussi là pour ça, pour apprendre. »
Brice Feillu. Il s’en est fallu de peu que Brice Feillu (Saur-Sojasun) soit hier le premier à quitter le peloton du Tour de France. Tombé malade, il a vécu une vraie galère, s’accrochant toute la journée dans le paquet avant de se laisser décrocher dans les 15 derniers kilomètres, quand le rythme s’est accentué, pour rallier l’arrivée en dernière position, seul, 9’55 » après Mark Cavendish. « Dimanche soir, j’ai passé une très mauvaise nuit, a-t-il expliqué au bout de son calvaire. Le médecin de l’équipe a décelé une gastro. Je n’étais vraiment pas bien, limite à me demander s’il fallait que je prenne le départ ou non. Ma foi, c’est parti tranquille, et heureusement, mais ça a été quand même la galère. J’ai eu des renvois toute la journée, c’est rare qu’on passe une journée aussi dure sur un vélo. Le principal c’est d’avoir passé cette journée, terminé l’étape, et que je pourrai repartir demain. En espérant que ça aille beaucoup mieux. »
Yauheni Hutarovich. Déjà placé dans les sprints du Tour de France, 3ème à Saint-Fargeau et 5ème sur les Champs-Elysées en 2009, le champion de Biélorussie Yauheni Hutarovich (FDJ-BigMat) a obtenu hier un nouvel accessit, 7ème, qui lui laisse l’espoir de faire bien mieux très vite. « Des sprints comme ça, sur le Tour ou dans des épreuves du WorldTour, ce n’est jamais facile, pas évident du tout, a commenté à chaud le sprinteur unique de l’équipe FDJ-BigMat sur ce Tour de France. Ça va vite, ça frotte. Tout le monde veut gagner. Le Tour, c’est une course unique au monde. Ça frottait à bloc et il n’est pas facile d’aller au contact quand une équipe lance le sprint. J’ai essayé de me placer, je n’étais pas trop mal. Mais il m’a manqué la réussite. J’ai été un peu enfermé. Les sensations sont bonnes, le niveau pas mal, une petite réussite et ça va venir ! »
Valérie Fourneyron. La ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative, Valérie Fourneyron, se rendra sur le Tour de France demain et après-demain. Elle a d’abord prévu d’assister à l’arrivée de la quatrième étape entre Abbeville et Rouen. La ministre nouvellement nommée sera prise en charge par l’organisation du Tour de France à compter de Fécamp. Elle embarquera alors dans la voiture de Christian Prudhomme pour un premier bain de foule qui la conduira jusqu’à Rouen, où elle félicitera les animateurs du jour depuis le podium protocolaire. Jeudi, Valérie Fourneyron assistera au départ de la cinquième étape à Rouen avant de laisser filer le peloton pour Saint-Quentin. Elle sera ensuite l’invitée de Laurent Luyat sur le plateau de l’émission Village Départ sur France 3.
3 questions à… Anthony Roux (FDJ-BigMat)
Anthony, vous avez accompli 170 kilomètres devant, hier, vers Tournai, qu’est-ce qui a motivé cette attaque ?
En début de course, j’ai vu que c’était un peu galère dans le peloton, avec tous les giratoires et aménagements urbains. Il fallait être constamment vigilant. Je souffrais de la main, c’était un peu difficile de tenir le guidon, et je me suis dit qu’il fallait mieux souffrir devant. Je savais que m’échapper me permettrait de choisir mes trajectoires, de ne pas trop faire l’élastique. Ça ne roulait pas bien vite, j’ai démarré et c’est parti. Sur ce coup-là je n’ai pas eu trop de mérite.
Comment avez-vous encaissé votre blessure à l’auriculaire ?
J’ai pris un gros coup au moral en me blessant dès la première étape en ligne. Ça aurait pu être cassé, alors je m’en sors bien. Dimanche soir, ça me trottait quand même dans la tête de rentrer à la maison. On espère maintenant que ça se rétablira rapidement afin d’être efficace à 100 %.
Avez-vous souffert durant votre échappée ?
C’est sûr que j’ai plus bouffé devant que dans le peloton mais les relances ont été plus faciles. J’ai lutté dans la montée de la Citadelle de Namur, sur du petit pavé. J’ai fait toute l’ascension avec la main droite car ça me faisait mal quand ça tapait. Ce n’est pas une échappée comme ça, une échappée qui ne sert à rien, que je voulais faire, mais elle m’a permis de rester en course.
Propos recueillis à Tournai le 2 juillet 2012.