Orica-GreenEdge. 2000. Cela aurait pu être notre chiffre du jour dans notre rubrique 101 DéTours. C’est en francs suisses l’amende qu’a reçue Orica-GreenEdge dont le bus est resté bloqué de longues minutes sur la ligne et provoquant la panique générale hier. Le jury des commissaires invoque un « non-respect des horaires prévus par l’organisation pour les véhicules d’équipes auxiliaires, pour les arrivées d’étapes. » En revanche, le conducteur du bus ne sera pas sanctionné. « Notre chauffeur est anéanti, a expliqué Brian Nygaard, l’ancien manager de Leopard-Trek, désormais responsable de la communication de la formation australienne. C’est un super gars et, contrairement à moi, un excellent chauffeur. On lui a dit de continuer à avancer. »
Marc Madiot. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce bus a provoqué une réelle panique dans l’organisation. Voyant que le car était toujours encastré à dix kilomètres de la ligne, les commissaires ont d’abord décidé de placer l’arrivée sous la banderole des 3 kilomètres avant de revenir sur leur décision une fois que le bus s’est dégagé du portique. Un revirement de situation qui a pour le moins énervé le manager de FDJ.fr, Marc Madiot. « Qu’on nous dise qu’on avance l’arrivée de trois kilomètres, pas de problème, on a l’oreillette, on le dit aux coureurs, on prend nos dispositions. Mais qu’on ne change pas d’avis ensuite deux kilomètres plus loin ! C’est quoi ça ? C’est ridicule, s’est importé l’ancien vainqueur de Paris-Roubaix. Quand nous, coureurs et équipes, on fait une connerie, on nous met des amendes. Le président du jury des commissaires en a fait une grosse ! Il n’a pas été à la hauteur. »
Alberto Contador. S’il y en a bien un qui peut remercier la décision des commissaires, c’est Alberto Contador (Team Saxo-Tinkoff). L’Espagnol a été impliqué dans la chute survenue dans le final de la 1ère étape et a même été au sol. « El Pistolero » aurait pu perdre gros hier, mais les commissaires ont décidé de classer tous les coureurs dans le même temps. Reste à savoir la gravité des blessures du Madrilène. « Je n’ai pas eu de chance, explique Contador. J’espère qu’il n’y a rien de grave. Je pense que les contusions sont superficielles. Il est temps de mettre de la glace et de récupérer pour les étapes suivantes, et pour le contre-la-montre par équipes mardi. J’espère que je n’aurai pas de problème pour mettre les coudes sur les prolongateurs. »
Sondage. Vous l’aurez compris, la décision du jury des commissaires fait débat. Et vous, qu’en pensez-vous ? Nous vous invitons à répondre à notre question du jour : les commissaires ont-ils pris la bonne décision ? Retrouvez notre sondage en page d’accueil. Hier, nous vous demandions quel sprinteur allait selon vous arriver sur les Champs Elysées avec le plus de victoires d’étapes. Il n’y a pas photo, pas besoin de photo-finish : c’est Mark Cavendish que vous placez largement en tête avec 56 % des suffrages. Peter Sagan est loin derrière avec 21 % des voix. Troisième, André Greipel, avec un peu plus de 8 % des suffrages. Le Maillot Jaune Marcel Kittel ne vient qu’en quatrième position.
André Greipel. S’il n’est pas directement impliqué, André Greipel (Lotto-Belisol) est une victime collatérale de la chute survenue hier dans les derniers kilomètres avant l’arrivée à Bastia. L’Allemand n’est pas allé au sol, mais a vu ses espoirs anéantis par un ennui mécanique. « Bien entendu, je suis énormément déçu, je n’aurai certainement plus jamais cette possibilité de porter le maillot jaune. C’était la chance de ma vie. Six kilomètres avant l’arrivée, nous avons reçu l’information qu’elle allait se trouver trois kilomètres plus tôt et qu’il y avait un incident avec un bus à l’arrivée. Nous nous sommes en tant qu’équipe directement mis au travail pour faire un beau sprint, mais à ce moment-là, j’ai été accroché et l’histoire était finie pour moi. »
Tony Martin. Omega Pharma-Quick Step s’était sans doute préparé à fêter la prise du maillot jaune par Mark Cavendish, mais hier à Bastia, les sourires n’étaient pas de rigueur dans le camp belge, bien au contraire. De l’inquiétude s’est lue sur les visages du staff de Patrick Lefevere. Tony Martin et Gert Steegmans sont les deux hommes les plus touchés par la chute. Le champion du monde du contre-la-montre a même perdu connaissance une fois monté dans le bus hier soir. L’Allemand ne souffre d’aucune fracture, mais les examens menés à l’hôpital de Bastia ont fait état d’une commotion cérébrale et d’une contusion au poumon gauche. Il en faut plus pour voir Tony Martin abandonner. En dépit de ses blessures, il prendra le départ ce matin.
Cyril Lemoine. Il n’a peut-être pas lancé la première échappée du 100ème Tour de France, cet honneur revenant à Jérôme Cousin, mais Cyril Lemoine (Sojasun) faisait partie du bon coup de la journée d’hier. Le Tourangeau avait une petite idée derrière la tête et se serait bien vu attraper la rougeole le temps d’une journée. S’il a lancé les hostilités, il n’est pas parvenu à couper la ligne le premier. « Le maillot à pois était l’objectif, nous confie le protégé de Stéphane Heulot. Je suis déçu pour moi et pour Sojasun. Lars Boom ramène tout le monde sur moi, mais ce n’est pas lui qui fait le grimpeur. Il aurait fallu qu’il compte sur les autres. Il y aurait eu un petit temps de réaction. J’avais bien giclé. Lui a fait l’effort, il s’est mis à fond pour revenir sur moi. Quand ils sont revenus sur moi, j’avais déjà fait mon effort et j’avais déjà insisté. »
3 questions à… Christian Guiberteau (directeur sportif d’Argos-Shimano)
Christian, l’an dernier le Tour avait mal commencé pour Argos-Shimano. Cette année, c’est tout l’inverse…
L’année dernière on avait été malchanceux avec Marcel qui avait été malade. Il n’avait pas pu se montrer à la hauteur de ses espérances. Cette victoire est, je pense, une libération pour lui. Ça libère aussi l’équipe de gagner dès le premier jour, évidemment.
Comment avez-vous transmis à vous coureurs les informations sur les déplacements successifs de la ligne d’arrivée ?
On a passé les infos grâce à l’oreillette même si parfois on ne sait pas s’ils nous entendent. On leur a donné les deux changements dès que Jean-François Pescheux nous les a indiqués sur radio tour. Les gars sont restés bien ensemble, ils ont su éviter les chutes et ont su faire preuve d’une certaine intuition. Ils se connaissent très bien. Finalement, ça a marché. C’était tendu, dangereux, mais ça s’est bien passé.
La stratégie sera-t-elle encore la même pour la 2ème étape : tout pour Marcel Kittel ?
Non, c’est très dur en milieu d’étape. Certaines équipes peuvent adopter une tactique pour éviter que les sprinteurs passent. On va voir cela, mais ça risque d’être difficile, il y a tout de même trois cols. Pour la 3ème étape, l’échappée pourrait aller au bout. Ça peut être davantage destiné aux baroudeurs, mais John Degenkolb sera dans le final, quoiqu’il arrive. La dernière montée est assez raide, avec de gros pourcentages. Ça pourrait être difficile pour John aussi.
L’étape du jour… 2ème étae : Bastia-Ajaccio (156 km)