Alberto Contador. Défilé sur les Champs-Élysées mis à part, cette étape Vaison-la-Romaine-Gap semblait la moins propice aux offensives. Seulement, à cinq jours de Paris et avec près de 4’30 » de retard sur Chris Froome, Alberto Contador (Team Saxo-Tinkoff) n’a plus de temps à perdre et a tenté sa chance dans le col de Manse, puis dans la descente de la Rochette. L’Espagnol a pris des risques, trop de risques et a chuté dans cette descente qui avait sonné le glas des espoirs de Joseba Beloki il y a dix ans. « C’est un concours de circonstances. C’est une course et tout est permis, dans les ascensions comme dans les descentes, explique El Pistolero. Nous avons essayé, et Laurens Ten Dam a été distancé. J’espère juste que les blessures sont superficielles. Le contre-la-montre sera une journée importante. »

Rui-Alberto Faria Da Costa. Sacrifié dans l’étape de Saint-Amand-Montrond pour tenter de ramener Alejandro Valverde dans le peloton, Rui-Alberto Faria Da Costa (Movistar Team) a dû mettre ses ambitions au général de côté. Un mal pour un bien puisqu’il s’est reconverti, avec brio hier, dans un rôle de chasseur d’étape. « Lors de la journée de repos, je pensais déjà tenter de prendre l’échappée, confie le Portugais. Je savais que cette étape serait bonne pour moi avec deux difficultés en début d’étape. Prendre le coup se jouait à la pédale et ne reposait pas sur de la chance. Je me suis senti bien toute la journée. Tout s’est passé comme je l’avais prévu. J’ai attaqué dans la dernière ascension, et au sommet j’avais déjà créé un écart. » Un écart qui lui permettait de savourer cette deuxième victoire d’étape sur le Tour de sa carrière, une fois dans la dernière ligne droite à Gap.

Christophe Riblon. C’est la meilleure performance signée par un Français sur ce Tour de France. Hier, Christophe Riblon (Ag2r La Mondiale) a pris la 2ème place de l’étape, réglant au sprint un petit groupe de quatre, arrivée 40 secondes après Rui-Alberto Faria Da Costa. « Je crois que je n’ai pas de regrets à avoir, juge l’ancien médaillé d’argent de l’Américaine aux Mondiaux sur piste. J’étais présent dans l’échappée et ça n’était déjà pas évident car ça a beaucoup bataillé en début d’étape. Dans la dernière montée, Costa était le plus fort, il n’y avait pas photo. On a fait tout ce qu’on a pu pour basculer le plus près possible et espérer rentrer dans la descente mais sans succès. Je termine 2ème et, honnêtement, je pense que c’est la meilleure place que je pouvais faire avec Costa dans l’échappée, car il était vraiment au-dessus du lot. »

Arnold Jeannesson. Hier, la FDJ.fr pensait se consoler de l’abandon de Thibaut Pinot en envoyant Arnold Jeannesson dans l’échappée. Mais le cyclo-crossman, comme Christophe Riblon, n’a rien pu faire face à Rui-Alberto Faria Da Costa. « Évidemment, je suis déçu, c’est une étape qui me convenait et je pense que j’aurais pu jouer la gagne sans les efforts que j’ai faits en début d’étape, explique le 14ème du Tour 2011. Rui Costa, il n’y a pas photo, c’était lui le plus fort. Il creusait, il creusait… Au sommet, on a su qu’il avait gagné. C’est un coureur que je connais bien, nous étions coéquipiers à la Caisse d’Epargne, il est très fort et se rate rarement sur le Tour. C’était du grand Rui Costa et c’est tant mieux pour lui et pour toute l’équipe Movistar ! »

Cofidis. Depuis le départ du Tour, l’équipe Cofidis doit faire face à de nombreuses critiques. Absente des débats, décevante au général malgré une composition d’équipe ayant fière allure, la formation nordiste a quelque peu déçu jusqu’ici, mais semble reprendre du poil de la bête à l’aube de la troisième semaine. « Il y a des remarques qui n’étaient pas équitables par rapport aux coureurs, accuse le manager Yvon Sanquer à notre micro. Quand un coureur est diminué par une blessure, on ne peut pas parler de contre-performance derrière. Le fait d’avoir deux de nos hommes à l’avant hier répond à une volonté que l’on avait déjà en début de Tour et que l’on avait pu noter sur le Dauphiné. Mais les choses ont été compliquées avec quatre coureurs dans la première chute à Bastia. Ce ne sont pas des excuses, c’est une explication. »

Sondage. Lorsque Christian Prudhomme présentait ce contre-la-montre autour du lac de Serre-Ponçon, tous les suiveurs en piaffaient d’impatience. Le contre-la-montre le plus difficile dessiné par Jean-François Pescheux avait de quoi faire saliver, en même temps qu’il pouvait être redouté par les coureurs. Force est de constater que l’enthousiasme est bien retombé depuis les démonstrations de force successives de Chris Froome. C’est en tout cas ce que pensent 62 % d’entre vous. L’impatience étant sans doute moindre étant donné que la victoire finale semble déjà jouée. Il n’empêche que ce chrono reste exceptionnel de par sa difficulté. Le Tour de France doit-il plus régulièrement proposer des contre-la-montre vallonnés, voire en côte, à l’instar de ce que fait le Tour d’Italie ? Répondez à notre question du jour.

L’étape du jour… 17ème étape : Embrun-Chorges (33 km CLM)