Cadel Evans. Hier, Lance Armstrong a une nouvelle fois fait parler de lui en accordant une interview au journal Le Monde. Le Texan affirmait qu’il était « impossible de gagner le Tour sans dopage ». En tant qu’ancien vainqueur de la Grande Boucle, Cadel Evans (BMC Racing Team) a été amené à réagir aux propos de l’Américain en conférence de presse hier. « Je pense le contraire, je suis la preuve que ce n’est pas vrai. J’en suis sûr, car je l’ai fait, affirme sans trembler l’Australien. J’ai toujours cherché à être un exemple pour mes concurrents, pour les jeunes qui regardent le sport, pour tous les gens qui regardent le sport. Je veux juste être un bon exemple, c’est le mieux que je peux faire pour mon sport. »
Dopage. Une fois de plus, la question du dopage resurgit juste avant le départ du Tour. Les accusations de l’Equipe sur Laurent Jalabert et l’interview de Lance Armstrong au Monde ont quelque peu éclipsé, pour certains médias, la grande fête liée au Grand Départ de Corse. Les coureurs eux-mêmes ont exprimé leur ras-le-bol via leur association, les Coureurs Professionnels Associés. « Il est déshonorant de se faire systématiquement traîner dans la boue et dénigrer par certains qui cherchent, soit à gagner de l’argent sur nous soit à rechercher de la notoriété. Trop, c’est trop, peut-on lire dans le communiqué du CPA. Nous avons depuis de nombreuses années démontré notre bonne volonté en direction d’une lutte antidopage sans faille. Si la culture du dopage avait lieu dans les années 90, depuis 15 ans notre sport combat seul ce fléau du dopage. Nous en sommes même aujourd’hui les précurseurs au regard de beaucoup. »
André Greipel. Le rendez-vous de cet après-midi à Bastia est attendu depuis le mois d’octobre par tous les sprinteurs : depuis que le parcours du Tour a été révélé, il ne fait aucun doute que ce sont eux qui se disputeront le premier maillot jaune sauf coup de théâtre. Parmi les prétendants à la victoire, le tout récent champion d’Allemagne, André Greipel (Lotto-Belisol) pour qui le port de la tunique de leader ce soir est un objectif à part entière. « L’année dernière, j’ai terminé à 141 points de Peter Sagan pour le maillot vert, rappelle Greipel. Je vise une ou plusieurs victoires étapes. Comme j’aimerais rouler en jaune jusqu’aux premières montées, je ferai tout pour m’imposer à Bastia. Ce maillot jaune est un véritable rêve et il engendre naturellement la nervosité. »
Jean-Christophe Péraud. Parmi les Français à pouvoir prétendre à un Top 10, Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale) figure en bonne position. L’ancien champion de France du contre-la-montre a déjà réussi cette prouesse en 2011. Cette année, la chose s’annoncera très compliquée au vu du nombre de prétendants. « On est nombreux à prétendre au Top 10, on est une vingtaine de coureurs à pouvoir réaliser ça, les places seront chères, annonce le médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de Pékin en cross-country. Une course d’usure comme le fait le Team Sky me convient, mais pour le sport, l’intérêt du Tour, ce serait mieux d’avoir un autre scénario. »
Alexis Vuillermoz. C’est un beau cadeau qu’a offert Stéphane Heulot à Alexis Vuillermoz (Sojasun). Pour sa première année sur la route, l’ancien vététiste fait partie des neuf sélectionnés de la formation bretonne pour le Tour. « J’ai appris ma sélection au soir du Championnat de France dimanche dernier, même si on m’avait déjà parlé de la possibilité que j’y sois dès le mois de mai, nous explique-t-il. Le Tour de France, c’est un rêve de gamin. Le disputer en première année chez les pros, je ne m’y attendais pas. J’espère bien saisir la chance qu’on m’offre aujourd’hui. Différents rôles vont m’être affectés mais l’objectif principal sera de prendre des échappées et d’essayer d’être à l’avant de la course chaque jour pour montrer le maillot Sojasun au maximum. »
Jean-René Bernaudeau. Depuis qu’elle se nomme Europcar, l’équipe de Jean-René Bernaudeau a réalisé deux Tours de France exceptionnels. Mais l’accord qui lie la structure à l’entreprise de location de véhicules prend fin au terme de la saison. En quête d’un éventuel repreneur, le patron de la formation vendéenne s’est montré rassurant hier. « On sera là l’an prochain, c’est sûr, a déclaré à l’AFP Jean-René Bernaudeau. J’espérais trouver avant le départ du Tour. J’ai cinq ou six contacts et on va voir pendant le Tour. En audience, une étape du Tour c’est deux fois Roland-Garros. Il n’y a pas de meilleur vecteur. »
Sondage. Tous les jours pendant le Tour, vous pourrez retrouver en page d’accueil, notre question du jour. Aujourd’hui, première arrivée pour les sprinteurs oblige, nous vous demandons lequel d’entre eux comptabilisera le plus de victoires d’étapes au soir de l’arrivée finale, selon vous. Vous avez jusqu’à demain matin pour vous prononcer et vous pourrez retrouver les résultats dans notre actu du Tour demain. Durant toute la semaine dernière, notre question était simple : qui remportera le Tour selon vous ? Vous étiez plus de 1600 à répondre, et les résultats étaient relativement serrés. Si vous vous attendez à plus de 75 % à assister à un duel entre Chris Froome et Alberto Contador, vous ne donnez qu’un léger avantage au premier (38 % pour le Britannique contre 36 % pour l’Espagnol). Le troisième est loin derrière. La fibre patriotique a parlé puisque c’est Thibaut Pinot que vous placez en troisième position avec 6 % des voix.
3 questions à… Philippe Gilbert (BMC Racing Team)
Philippe, vous avez étudié le Grand Départ en Corse. Que pouvez-vous nous en dire ?
La première étape va être très nerveuse mais on peut imaginer une arrivée au sprint. Le final tortueux sera dangereux. Quand on connaît la nervosité qui existe sur le Tour de France, on peut imaginer ce que ça va donner. La deuxième étape est aussi dangereuse par les cols et le nombre de petits virages. Ça va être casse-pattes. La troisième étape sera la plus adaptée à mes caractéristiques, j’espère y jouer un rôle. La Corse c’est déjà une belle destination. C’est grandiose, c’est très beau. Et les gens qui ne s’intéressent pas nécessairement au sport vont être servis cette année et vont trouver de l’intérêt à regarder le Tour de France.
Vous ne serez donc pas uniquement équipier sur ce Tour de France ?
En Corse pas forcément, je vais avoir une petite liberté et c’est déjà bien, mais une fois sur le continent je redeviendrai équipier. Je sais dans quelles conditions je suis venu ici. Il faut les accepter et respecter les désirs de l’équipe. Je connais mon rôle, qui consiste à soutenir l’équipe, à être à son service, et je l’accepte.
Une victoire d’étape redresserait-elle un printemps un peu compliqué ?
Une étape au Tour de France, c’est quelque chose de disproportionné par rapport au reste de la saison. J’ai pu en mesurer l’impact en 2011. Si j’ai la chance d’en gagner à nouveau une, publicitairement ça a énormément de retombées. On va avancer au jour le jour, calmement et professionnellement et on verra.
L’étape du jour… 1ère étape : Porto Vecchio-Bastia (213 km)