Nairo-Alexander Quintana. Comme lors de la première étape de montagne, dans les Pyrénées, c’est Nairo-Alexander Quintana (Movistar Team) qui a mis le feu aux poudres hier. « J’ai vu que beaucoup de coureurs étaient en difficulté et je savais que c’était un endroit où beaucoup luttaient pour maintenir un rythme élevé, explique le nouveau Maillot Blanc, passé à l’attaque à 11 kilomètres du sommet du Ventoux. Je savais que le maillot blanc viendrait avec cette attaque et je rêvais de remporter cette étape. Malheureusement, Froome m’a rattrapé, il était au-dessus de tout le monde. Il pensait que j’étais plus fort et c’est pour cela qu’il m’a parlé, me disant que si je l’aidais à distancer Contador, il me laisserait gagner l’étape. » La suite, on la connait. Bien plus fort, le Maillot Jaune distance le Colombien pour remporter cette étape mythique. »
Alberto Contador. Le temps de quelques instants, Alberto Contador (Team Saxo-Tinkoff) a fait illusion. L’Espagnol a pu suivre le rythme infernal de Christopher Froome pendant quelques hectomètres avant de devoir laisser le Britannique s’envoler. « L’étape était dure surtout avec la vitesse à laquelle on a roulé durant la première partie. Avec ce rythme, je n’avais plus beaucoup de force en attaquant le Ventoux, confie El Pistolero. J’ai essayé de suivre Froome parce que je savais qu’il devait surveiller Quintana. J’avais déjà beaucoup de mal à monter au rythme où on était, alors bravo à lui. Je ne peux rien dire de plus. Froome est très fort. Je ne pense pas que quelqu’un puisse le battre sur une arrivée au sommet, mais attendons les Alpes où plusieurs ascensions successives peuvent faire du mal à son équipe. »
Jean-Christophe Péraud. Parmi les bonnes surprises du Ventoux, on notera la présence de Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale) dans le Top 10 de l’étape. L’ancien vététiste confirme aussi sa place dans les dix premiers du général grâce à cette performance. « J’ai vraiment souffert et j’avais limite des crampes en fin d’étape, confie le Toulousain. J’ai fait tout ce que j’ai pu, j’essayais de m’accrocher et de me mettre à l’abri du vent, mais j’ai fini par lâcher. La montée du Ventoux est déjà dure en elle-même, mais l’approche qu’on en a eue aujourd’hui l’a rendue encore plus difficile. 240 kilomètres de course, une échappée à laquelle on laisse peu de champ, Europcar et Movistar qui roulent pour la victoire d’étape, résultat : on a tous vraiment souffert ! »
Cadel Evans. Le Mont Ventoux n’a fait que confirmer ce que l’on avait déjà vu dans les Pyrénées concernant Cadel Evans (BMC Racing Team) : l’Australien n’est pas au niveau pour être un prétendant au podium à Paris. « Que dire ? Je n’ai jamais été là où je voulais être et j’ai rencontré de nombreuses difficultés, reconnaît le 3ème du dernier Tour d’Italie. Je me sentais bien au départ, un peu fatigué après avoir commencé et épuisé avant même d’avoir démarré l’ascension. C’est difficile d’y aller avec de grandes attentes lorsque l’on est épuisé et que l’ascension n’a même pas commencé. Dans l’ascension, je me sentais de plus en plus mal. Lorsque vous êtes lâché, ce n’est pas bon pour la motivation. »
Sondage. Mont Ventoux, Alpe d’Huez, Madeleine et Peyresourde, et c’est à peu près tout en ce qui concerne les ascensions mythiques de cette 100ème édition de la Grande Boucle. C’est tout le paradoxe : si ce Tour de France est très montagneux, il ne rend pas visite aux géants tels que Galibier, Tourmalet, Izoard et consorts. Le moins que l’on puisse écrire, c’est que vous êtes partagés lorsque l’on vous demande si cette Grande Boucle manque de sommets mythiques. Vous êtes cependant 55 % à répondre par la négative, estimant sans doute que ce Tour de France est suffisamment difficile tel qu’il est dessiné. Vous l’aurez certainement constaté hier, Chris Froome a une nouvelle fois frappé fort sur la Grande Boucle. Croyez-vous en un retournement de situation d’ici Paris ? C’est notre question du jour.