Dylan Groenewegen a doublé la mise ce samedi sur la huitième étape du Tour de France. Le Néerlandais a parfaitement abordé la dernière ligne droite pour devancer André Greipel (Lotto Soudal) et Fernando Gaviria (Quick Step Floors). Ces deux derniers ont finalement été déclassés. « Ma forme s’améliore chaque jour a indiqué le sprinteur de 23 ans au micro de France Télévision. J’ai pu encore m’imposer et donc je suis très fier. Le sprint a été lancé assez tôt. À 400 mètres, il y a eu une vague. J’ai pu surgir, j’ai saisi l’opportunité et j’ai filé vers la victoire. Je me sens encore mieux sur le final quand les étapes sont douces comme aujourd’hui et hier. » Troisième victoire sur le Tour pour Groenewegen, après celle de la veille et celle en 2017 sur les Champs Elysées.
Comme souvent depuis le départ du Tour de France, les étapes sont émaillées par de nombreuses chutes. Dans le final près de la métropole amiénoise, nombre de coureurs se sont retrouvés à terre, à 15 kilomètres de la ligne d’arrivée. Parmi les leaders de formation pour le général, Dan Martin (UAE Team Emirates) a perdu gros. D’après Mikel Landa, « la nervosité dans les 20 derniers kilomètres » au sein du peloton est la cause de cette chute massive. « C’est triste de voir Dan Martin tomber, même si ça augmente nos chances, ce n’est jamais bon de voir un rival perdre du temps sur un incident » a expliqué l’un des leader de la Movistar, qui est passé entre les gouttes sur ce fait de course. L’Espagnol s’est projeté sur la prochaine étape, qu’il juge décisive pour la suite de la compétition. « L’étape de Roubaix sera cruciale. On a fait une reconnaissance des secteurs pavés en avril, et on a une équipe avec plein de coureurs d’expérience sur les pavés, ils nous aideront au maximum dès qu’ils le pourront. On fera de notre mieux pour arriver en un seul morceau, en espérant ne pas perdre de temps. »
Pour sa 105ème édition, le Tour abordera les secteurs pavés du Nord de la France, pour le plus grand bonheur des amateurs de vélo. Une étape qui s’annonce stressante et rugueuse pour tous les prétendants à la victoire finale, à Paris. Richie Porte, leader de la formation BMC s’est d’ailleurs exprimé concernant ce neuvième acte, qui finira dans le vélodrome de Roubaix. « Je pense que le Tour commence vraiment demain a déclaré l’Australien. On a fait des reconnaissances sur les pavés et même une course. Je ne suis pas sûr que les gars du classement général soient vraiment prêts pour ce qui nous attend. » Si Richie Porte tentera le tout pour le tout dans les prochaines étapes de montagne pour s’adjuger le maillot jaune, cette tunique reste pour l’instant sur les épaules de Greg Van Avermaet, son coéquipier. Et pour Porte, le Belge a toutes les chances de conserver le maillot sur ses épaules à l’arrivée à Roubaix. « Greg a tous les droits d’avoir de l’ambition. Je pense que tous les autres gars seront avec moi. On a une équipe très forte et ce sera un combat sur les pavés demain quoi qu’il arrive. »
Le Tour à l’épreuve des pavés
En ce jour de finale de Coupe du Monde, les yeux ne seront pas rivés que sur l’équipe de France. Car le Tour propose, cette année, une étape palpitante. Au programme, 156 kilomètres entre Arras et Roubaix, avec pas moins de 15 secteurs pavés. Après 47 kilomètres de course, le peloton abordera le premier, avant d’enchainer jusqu’à l’arrivée dans le vélodrome de Roubaix. Adrien Petit (Direct Energie), spécialiste des classiques du nord et local de l’étape est revenu sur la journée qui attend les coureurs.
« Cette année, on ne va pas seulement faire trois ou quatre tronçons pavés. Ce sont carrément quinze secteurs qui attendent les concurrents. Les équipes auront forcément reconnu le parcours. Cette précaution ne suffit pas toujours. Sur ce terrain, on s’expose à la chute, à la crevaison au mauvais moment. Au terme des 156 kilomètres, certains leaders seront loin au général. Une journée qui fait peur, donc, avec un déroulement très nerveux. A mon avis, aucune échappée n’aura le temps de se former, car on attaque les pavés très vite et les équipiers vont rouler à bloc pour placer au mieux leur chef de file. Les pavés vont charger d’éparpiller les coureurs, il y en aura de partout. Si la pluie s’invite, les choses se compliqueront encore pour ceux qui n’aiment pas l’exercice. Sur le sec, on arrive toujours à limiter la casse, mais sur chaussée mouillée, l’addition peut être salée pour les néophytes. La victoire peut revenir à un spécialiste, même si l’étape ne se disputera pas comme une classique. Chez les cadors du Tour, Vincenzo Nibali a prouvé qu’il négociait au mieux ce genre d’obstacle. »
-LL