Que la journée fût longue, avant de voir Dylan Groenewegen (LottoNL Jumbo) passer la ligne d’arrivée à Chartres en vainqueur. Mais que l’emballage final fût palpitant. Après les double victoire de Peter Sagan (Bora Hansgrohe) et Fernando Gaviria (Quick Step Floors), ils étaient nombreux à se présenter dans les derniers mètres avec l’ambition d’accrocher la victoire. Bien placé dans la roue de Kristoff (UAE Team Emirates), Groenewegen n’a fait qu’une bouchée de ses adversaires, surclassant Sagan, Gaviria et compagnie. « Le premier jour, je n’étais pas au mieux a avoué le désormais double vainqueur d’étape sur le Tour. J’ai de meilleures jambes, jour après jour. Là, j’étais bien placé. Aux 200 derniers mètres, je me suis dit : « c’est le bon timing ». Je l’ai senti. Samedi, c’est une nouvelle chance de gagner un sprint. Je me sentirais moins en pression grâce à ma victoire aujourd’hui. Mon coéquipier, Primoz Roglic est très fort. Hier il n’a pas eu de chance, on l’aide aussi à se remettre dans la course. »
Entre attentisme au sein du peloton, coups de bordure tentés par certaines équipes et une échappée qui n’aura pas réussi à se dessiner, cette septième étape entre Fougères et Chartres n’a pas été une grande réussite. La journée la plus longue des trois semaines l’a bien été, autant pour les téléspectateurs que pour les coureurs si l’on en croit les propos d’Alejandro Valverde. « Je pense que les étapes comme celle-ci sont trop longues. 231 kilomètres, 240 avec la partie neutralisée… Pour moi, ça n’a aucun sens, mais c’est comme ça. A mi-course, il y a eu des tentatives de bordures et cela a accentué la tension. Même si ça semble faux, nous avons couru à 41 km/h de moyenne, avec 2 400 mètres de dénivelé selon le Garmin. Cela semblait tranquille, mais cela ne l’a pas été » a déclaré le Mucien à l’issue de la course.
Et il n’est pas le seul à avoir fustigé l’organisation du Tour. Anthony Perez (Cofidis) a, lui aussi, déploré ce long parcours, qui, selon lui, a rebuté les baroudeurs à filer devant. « Pourquoi faire des étapes de 240 km ? Peut-être qu’une étape de 160 bornes aurait suffi aujourd’hui, il y aurait eu des attaquants, de l’envie. Sur 240 km, c’est impossible. » L’un des deux fuyards de la journée, Yoann Offredo (Wanty Groupe Gobert) a passé plus de 100 kilomètres, seul à l’avant, se faisant reprendre par le peloton après les coups de bordures réalisés par AG2R La Mondiale notamment. « Je savais que c’était une étape qui était longue et qu’il n’y aurait pas beaucoup de candidats pour aller devant. Malgré tout, être tout seul, je trouve ça un peu dommage. »
Le même dénouement pour la fête nationale ?
En ce samedi du 14 juillet, les coureurs partiront de Dreux dans l’Eure et Loir pour rejoindre Amiens. Sur les 181 kilomètres de course, le peloton va très vite aborder les deux côtes classées du parcours, avant de voir les sprinteurs se jouer les points au sprint intermédiaire à la Neuve-Grange. Le final sera dénué de difficulté, pour le plus grand bonheur des sprinteurs. Corentin Ermenault (Vital Concept) a évoqué cette huitième étape, lui qui retrouvera ses routes d’entrainement ce samedi. « Aujourd’hui, c’est très droit, très plat, hormis ces deux petites côtes de 4ème catégorie. Si cette étape était survenue plus tard dans le Tour, après la journée de repos, une échappée composée de coureurs motivés aurait pu prendre de l’avance, mais là, cela me parait compliqué. Bien sûr, deux ou trois hommes vont tenter de sortir, mais leur tentative est vouée à l’échec. Les sprinteurs n’auront plus l’occasion de sitôt et seront motivés pour l’emporter. Les 35 derniers kilomètres, sur mes routes d’entrainement, sont propices au retour du peloton. On va enchainer les traversées de village, sur une route toute plate. Le vent ne devrait pas jouer un rôle important. Après une longue traversée d’Amiens, le sprint est inévitable, sur le boulevard de Faidherbe, long et très large. Arnaud Démare aura à coeur de s’imposer dans sa Picardie natale. »
-Léo Labica