Quand ce n’est pas Fernando Gaviria (Quick-Step Floors), c’est Peter Sagan (Bora-Hansgrohe). Depuis le début du Tour, le Colombien et le Slovaque se partagent les étapes avec une insolente supériorité. Les sprints purs ? Ils semblent promis à Gaviria. Mais pour ce qui est des sprints sur terrains bosselés ou les côtes viennent pimenter l’arrivée, Sagan se montre intouchable. Mercredi, sur la cinquième étape, le Champion du monde a dominé les Sonny Colbrelli (Bahrain Merida), Philippe Gilbert (Quick-Step Floors), Alejandro Valverde (Movistar) et Julian Alaphilippe (Quick-Step Floors) pour s’offrir sa deuxième victoire d’étape et enfiler, pour la quatre-vingt-dixième fois, un record, le maillot vert du meilleur sprinteur.
« Je remercie tous mes coéquipiers qui ont encore fait du bon boulot, se félicitait le Slovaque à l’arrivée. Nous avons contrôlé l’étape à partir de la moitié avec la BMC. Et dans le final, les gars m’ont placé dans une excellente position à l’avant, pour pouvoir être plein gaz en bas de la dernière montée. J’attendais que quelqu’un attaque et Philippe Gilbert l’a fait. Nous ne l’avons pas laissé partir. Une fois rattrapé, Greg Van Avermaet a lancé son sprint et cela m’a donné un train parfait pour Colbrelli et moi-même jusqu’à la fin. »
Alaphilippe prêt à passer la sixième ?
Jeudi, la sixième étape, reliant Brest à Mûr-de-Bretagne (181 km), pourrait sourire à un Français : Julian Alaphilippe. Relégué à seulement six secondes de Greg Van Avermaet (BMC Racing Team) au général, le natif de Saint-Amand-Montrond pourrait en profiter pour faire coup double en remportant l’étape et en enfilant le maillot jaune, sur une côte finale (2km, à 6,9 %) qui semble taillée pour lui et ses qualités de puncheur. « Mon favori pour la victoire d’étape à Mûr-de-Bretagne ? s’interrogeait Van Avermaet. C’est Julian Alaphilippe. » Le message est clair.
L’avis du local de l’étape, Valentin Madouas (Groupama-FDJ) :
« C’est la journée la plus dure en Bretagne et la plus compliqué de ce début de Tour de France. Il peut y avoir des surprises. Une étape très tendue, usante, avec des montées et des descentes sur des routes typiques de la région : granuleuses, au rendement pas optimal. Avec la succession des bosses, les coureurs auront mal aux pattes avant même l’entrée sur le circuit final, où ça risque de frotter. C’est une très bonne idée de proposer à deux reprises le Mûr-de-Bretagne. Il y aura du spectacle. Le Tour ne va pas se jouer aujourd’hui, mais un favori en rodage peut se faire surprendre et perdre une trentaine de secondes. Les puncheurs et spécialistes des Ardennaises vont se faire plaisir. Pour la victoire d’étape, je vois bien un match retour de la Flèche Wallonne entre Valverde et Alaphilippe ! »
Romain Boisaubert