Alberto Contador. Hier encore, l’Espagnol Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard) est passé à l’attaque. “La descente, c’est la même pour tout le monde, dit-il. Je n’ai pas pris beaucoup de risques. C’était une descente dangereuse mais j’avais le contrôle de la situation. C’était vraiment difficile de gagner du temps car beaucoup de coureurs étaient juste derrière en chasse et c’était facile pour eux mais le plus important c’est de tenter tous les jours. C’était très très important de gagner du temps sur Voeckler car c’est un grand coureur qui s’est extrêmement bien défendu dans les Pyrénées et chaque seconde que je peux gagner sur lui est importante. Reste deux étapes, je pense que la 18ème est la plus difficile mais le final avec le Galibier n’est pas très difficile et très exposé au vent. Tout dépendra de l’orientation du vent. Et puis les autres coureurs sont très forts et nous avons tous la même motivation. Ce sera très dur. »
Cadel Evans. L’Australien Cadel Evans (BMC Racing Team) reste le solide dauphin de Thomas Voeckler (Team Europcar). « Encore une journée dans les montagnes et un final compliqué vers Pinerolo, reconnait-il. Avec une descente de 5 kilomètres très étroite dans les 8 derniers kilomètres, certains ont pris beaucoup de risques pour gagner peu de temps. Il y avait des nids de poule et des virages en dévers, les murs et autres sur le bord de la route ne laisser qu’une toute petite marge à l’erreur alors que le road-book présentait une toute autre route. Ce n’est pas exactement ce dont le Tour s’enorgueillit pas le passé. Au classement général, le seul changement majeur étant la perte de 27 secondes de Voeckler qui est sorti de la route par deux fois. La première fois, je l’ai vu sortir et je l’ai ensuite laissé passer devant moi et j’ai entendu qu’il avait eu de la chance en sortant de la route et en retombant sur un parking. Place maintenant aux grandes montagnes et apparemment, il n’y a pas de neige. »
Edvald Boasson-Hagen. Le Norvégien Edvald Boasson-Hagen (Team Sky) a remporté hier sa deuxième victoire sur la Grande Boucle cette année. « C’était vraiment une super journée aujourd’hui, dit-il. J’étais un peu déçu hier de ne pas gagner. Je voulais vraiment gagner aujourd’hui et pour se faire, je voulais vraiment prendre la bonne échappée. Mes équipiers ont fait un super travail pour m’aider à intégrer le bon groupe. C’était vraiment dur de s’échapper. Finalement nous y sommes parvenu. J’avais un plan et tout a été parfait. C’était vraiment génial de faire la dernière ascension seul devant. Avoir fait la descente à l’entrainement m’a permis de terminer comme si je faisais un contre-la-montre jusqu’à l’arrivée. C’était assez technique mais je n’ai pas trouvé cela dangereux en roulant seul devant. Je vais maintenant essayer de préserver mes jambes pour le contre-la-montre de samedi. »
Sylvain Chavanel. Présent dans la bonne échappée, Sylvain Chavanel (Quick Step) n’est passé loin de la victoire d’étape. « Aujourd’hui j’ai vraiment cru que je pourrais apporter la première victoire à l’équipe sur le Tour cette année, explique-t-il. Dans l’échappée nous avons vraiment bien collaboré. Quand De Weert a attaqué derrière j’ai arrêté de rouler aussi activement devant, en espérant qu’il puisse revenir. Pendant l’étape, j’ai vu que Boasson-Hagen m’observait beaucoup et je savais qu’il était le plus fort du groupe. Personnellement j’ai donné tout ce que j’avais. C’était sympa de passer une étape dans le groupe de tête. C’était certainement ma dernière chance sur le Tour pour cette année. Après quelques jours vraiment très difficiles, au cours des dernières étapes je me suis vraiment amélioré. Je vais essayer d’être utile pour De Weert dans les prochaines étapes.
Dans la roue du dossard 101 :
Contrairement aux jours précédents, le bilan de la 17ème étape est plutôt positif pour Nicolas Roche (Ag2r La Mondiale). En effet, l’Irlandais a pris l’initiative d’attaquer dans la montée vers Sestrières avant de terminer la journée intercalé dans un entre le groupe de tête et le peloton des favoris. Car le problème, c’est que l’Irlandais s’est fait accompagner de deux hommes parmi lesquels De Weert (Quick Step), un coureur dangereux au classement général pour son coéquipier Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale). Le point positif de la situation c’est sûrement que Nicolas Roche n’a pas eu à faire trop d’efforts dans la roue du Belge. Aussi, le dossard 101 a pu garder de précieuses forces avant d’affronter la terrible trilogie alpestre. Il se retrouve par ailleurs 21ème au classement général à 14’06 » de Thomas Voeckler.
L’étape du jour :
18ème étape : Pinerolo-Galibier Serre-Chevalier (200,5 km). Depuis la présentation du Tour de France en octobre dernier, ils ne parlent que de ça, de la trilogie alpestre. Il faut dire que pour célébrer le centenaire du premier passage de la Grande Boucle sur les pentes du Col du Galibier, les organisateurs n’ont pas fait dans la demi-mesure. Aussi, avant une arrivée au sommet de ce col mythique, la plus haute de l’histoire du Tour à 2645 mètres d’altitude, il faudra affronter le Col d’Agnel par son versant le plus compliqué soit 23,7 kilomètres à 6,5% puis le Col d’Izoard et sa célébre Casse déserte, 14,1 kilomètres à 7,3%. Si l’ascension du Galibier par le Lautaret n’est pas la plus difficile (22,8 kilomètres à 4,9%), l’ensemble des trois ascensions devrait offrir un superbe spectacle. Si le Tour ne se joue pas aujourd’hui il pourra se perdre. D’autant plus qu’il parait inimaginable de voir les favoris se neutraliser sur un tel parcours.