Cadel Evans. Grand gagnant de l’offensive d’hier, Cadel Evans (BMC Racing Team) avance l’esprit tranquille. « Je crois que la bonne échappée est partie après 94 kilomètres de course à la moyenne de 48,2 km/h. Pas la moyenne la plus rapide que l’on ait connue mais cela montait presque en permanence. Nous avons essayé de rester calmes dans le peloton mais quand la pluie s’est mise à tomber avant et pendant la longue descente avant le final, nous, ou plus précisément Burghardt a essayé d’emmener George Hincapie, Amaël Moinard, Michael Schär, Ivan Santaromita et moi dans les meilleures dispositions au pied du Col. Et puis cela a attaqué à droite, à gauche, la plupart du temps par l’intermédiaire de Contador. Il a réussi à mettre quelques gars dans les cordes. Cela c’est passé comme d’habitude avec les routes qui mènent à Gap, pas les plus sûres, sèches ou mouillées. Vers Pinerolo, cela sera plus ou moins la même chose mais avec de plus longues ascensions, un meilleur temps et un peloton plus fatigué. »
Garmin-Cervélo. A Gap, Thor Hushovd s’est félicité du travail de son équipe. « L’équipe a parfaitement couru aujourd’hui, dit-il. Ryder Hesjedal a eu sa chance dans l’ascension finale et il est parti seul. Je pensais vraiment qu’il avait une grande chance de gagner la victoire d’étape. Et puis Edvald Boasson-Hagen est parti en chasse derrière lui et je suis resté dans sa roue. Après, j’ai été capable de faire le sprint pour gagner l’étape. Je souhaite dire un très grand merci à Ryder de m’avoir aidé et je suis désolé pour lui, désolé qu’il n’ait pas pu gagner l’étape. » Ryder Hesjedal, justement, qui rajoute : »cela a pris un long moment pour que l’échappée se forme aujourd’hui. C’est déjà presque une victoire d’en faire parti. Nous avons couru parfaitement. Nous voulions attaquer dans l’ascension pour écarter quelques coureurs de l’échappée. J’ai attaqué fort mais Boasson-Hagen est revenu de derrière. Thor était fort pour le suivre, c’était vraiment super. Je suis juste très heureux d’avoir pu permettre à l’équipe de remporter une nouvelle victoire d’étape. »
Leopard-Trek. Ils savaient qu’avec de difficiles conditions météorologiques les autres favoris auraient vite fait de les piéger. Frank Schleck est celui qui s’en sort le mieux des deux frères Schleck. “Nous avons été un peu surpris par l’attaque de Contador, dit-il. Nous n’avions pas écarté la possibilité qu’il attaque, bien sûr. Nous savions qu’il est un coureur qui attaque, quand il a de bonnes jambes, mais nous pensions qu’il attendrait les Alpes. Contador sait aussi bien que les autres que nous, les Schleck, nous ne sommes pas à notre meilleur niveau lorsqu’il pleut et qu’il fait froid. Cela fait aussi parti du jeu que de connaitre ses adversaires et leurs faiblesses. Nous savions que les conditions du jour additionnées à une descente dangereuse ne seraient pas notre point fort. » Andy Schleck a de son côté ajouté : « Je suis déçu, bien sûr, d’avoir perdu du temps aujourd’hui. Mais ce n’est pas la fin du Tour. C’est important mais il y a d’autres chances de reprendre du temps. Je suis déçu mais optimiste. »
Décès. Patrick Guay était un véritable passionné de cyclisme en général et de Tour de France plus particulièrement. Coureur cycliste dans les années 70, il participait cette année à son 27ème Tour de France. Employé du prestataire informatique Alimage, « le corps de Patrick Guay a été retrouvé sans vie près de son camping car aux abords de la ligne d’arrivée de Gap en début de matinée », lundi, a précise l’organisation dans un communiqué. Rémy Avon, substitut du Procureur de la République de Gap, s’est rendu sur les lieux et a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire pour tenter de déterminer les causes et les circonstances de ce décès. L’enquête a été confiée à la Brigade de Sûreté urbaine du Commissariat de Gap. « Un obstacle médico-légal à l’inhumation du corps a été posé », précise le communiqué. Cette obstacle pourrait ouvrir la voie à une autopsie, a précisé Monsieur Avon. Patrick Guay était l’oncle de Jérôme Pineau (Quick Step).
Dans la roue du dossard 101 :
Nicolas Roche (Ag2r La Mondiale) a malheureusement pour lui perdu de nouveau beaucoup de temps hier sur les pentes du Col de Manse. Un bilan moyen que partage l’ensemble de son équipe. « L’étape a été difficile pour l’équipe Ag2r La Mondiale, explique Vincent Lavenu. Nous perdons du temps au classement par équipes et nous ne faisons pas de place sur l’étape. Nous n’avons quasiment raté aucune tentative d’échappée sauf la bonne ! Ça fait deux fois que cela nous arrive et c’est frustrant. Au titre des satisfactions, nous pouvons relever la place gagnée par Jean-Christophe Péraud au classement général. Hubert Dupont, comme à son habitude, a fait un travail exemplaire. Je ne peux rien reprocher aux coureurs car ils ont tout essayé pour prendre l’échappée mais nous manquons à chaque fois d’un peu de réussite. Ce n’est certainement pas un problème d’état d’esprit parce que les garçons se battent avec le cœur. » Nicolas Roche est désormais 22ème au classement général à 14’59 » de Thomas Voeckler et il ne serait pas étonnant de le voir se glisser dans une échappée.
L’étape du jour :
17ème étape : Gap-Pinerolo (179 kilomètres). Après l’attaque surprise d’Alberto Contador hier, il ne serait pas surprenant de voir l’Espagnol passer de nouveau à l’offensive aujourd’hui. Le profil le permet même si comme hier, une échappée devrait pouvoir aller au bout. La montée vers Sestrières est encore trop loin de l’arrivée pour engendrer une vraie explication mais la Côte de Pramartino avec son sommet situé à 8 kilomètres de l’arrivée devrait être le théâtre de grandes manoeuvres. Les 8 kilomètres de descente sont techniques et devraient convenir à un Cadel Evans ou un Thomas Voeckler, des deux là pourraient s’associer à Alberto Contador et Samuel Sanchez afin de distancer définitivement les frères Schleck.