Alberto Contador. L’Espagnol a de nouveau perdu du temps sur ses rivaux, hier mais Alberto Contador (Saxo Bank Sun-Gard) n’est pas inquiet. “Je suis vraiment content du résultat parce que je sais que dans les jours à venir je serai meilleur et c’est la chose la plus importante. Comme je l’avais dit au départ, mon objectif était de suivre et d’être sur la défensive pour la première étape de montagne, je devais être prudent et ne pas risquer quoi que ce soit. Depuis le départ du Tour, les frères Schleck jouent leurs deux cartes et attaquent successivement. Peut-être que j’ai dépensé plus d’énergie que ce que j’avais prévu et que mon genou me gênait encore un peu mais je suis content de l’issue. Je n’ai pas eu mes meilleures sensations et mon coup de pédale n’était pas naturel. Les deux frères Schleck sont une grande menace au classement général mais Frank semble être le plus fort pour le moment. Ma force est ma capacité à récupérer et cela jouera un rôle plus tard dans la course. »
Jérôme Coppel. Le Français Jérôme Coppel (Saur-Sojasun) retrouve petit à petit ses sensations avec l’arrivée dans la haute montagne. “Le gros point positif, c’est la belle journée de Saur-Sojasun : tout le monde a bien bossé dans la plaine et ensuite, derrière Laurent Mangel qui était devant, Yannick Talabardon et Jonathan Hivert ont été excellents. On nous a un peu critiqué, mais on a répondu sur le terrain. Le point gênant, c’est que malheureusement j’ai été victime d’un problème mécanique qui m’a contraint à un changement de vélo. Nous avons hésité en haut du Tourmalet et finalement, nous avons décidé d’effectuer ce changement au pied de la montée de Luz-Ardiden. Ensuite, j’ai fait une bonne remontée, c’est vrai. Je suis forcément un peu déçu, parce que je perds un peu de temps, mais après 10 jours les sensations sont là. Et il reste 10 jours.”
Cadel Evans. Bien calé dans les roues, l’Australien Cadel Evans (BMC Racing Team) est une nouvelle fois arrivé en compagnie des meilleurs à Luz-Ardiden. « C’était de la vraie montagne, et 211 kilomètres par vraiment faciles. La course a été rapide, avec de grands changements d’altitude et donc des changements climatiques difficiles. Un climat chaud et humide dans les ascensions, froid et humide en redescendant. Tout cela avec de mauvaises routes et un vent variable, une veste n’était pas de trop. Dans le final, Samuel Sanchez a attaqué de manière impressionnante pour regagner un peu de temps au classement général et gagner devant ses supporters basques. Pour ceux qui étaient un peu plus proches au classement général, c’était beaucoup de tests et un peu de contrôle. D’où j’étais, Sanchez avait l’air très fort, Frank Schleck et Basso ont été bons aussi. Cela va être forcément intéressant de voir l’évolution du classement général dan les prochains jours. »
Blel Kadri. Blessé au mollet sur le Dauphiné, Blel Kadri (Ag2r La Mondiale) s’était glissé dans l’échappée, hier. « La consigne était de prendre l’échappée, dit-il. Nous étions quatre coureurs au sein de l’équipe à être désignés pour tenter de l’accrocher. Nous nous sommes bien positionnés au départ et j’ai réussi à sortir avec les six. Nous nous sommes tout de suite bien entendus et nous avons rapidement creusé l’écart. Dans les cols, tout s’est fait à la pédale et j’ai sauté dans le Tourmalet. J’ai basculé en troisième position et j’ai fait la descente à fond mais je n’avais plus qu’une minute d’avance sur le groupe derrière moi au pied de la dernière bosse. J’ai vu Christophe (Riblon) et j’ai essayé de faire le maximum pour le ramener sur un petit groupe devant. J’ai fait l’effort puis je me suis écarté et j’ai fini en roue libre. Une étape de montagne, un 14 Juillet, départ à la maison, pour mon premier Tour de France je ne vois pas ce que je pouvais demander de mieux. »
Leopard-Trek. Des deux Schleck, c’est Frank qui a réussi à tirer le mieux son épingle du jeu, hier. “Le plan était de rendre la course très difficile dans le Tourmalet, explique-t-il. Toute l’équipe était devant et emmenait le peloton à un train d’enfer, ils ont fait un incroyable travail aujourd’hui. Je voulais gagner l’étape mais il y aura d’autres opportunités. » Andy, lui, a contrôlé les autres favoris. « Nous avions un plan pour rendre la course aussi dure que possible, nous voulions voir ce qui se passerait avec les prétendants et voir quel genre de sélection nous pourrions créer. Frank était très fort, il a attaqué au moment opportun. Nous savions que si nous attaquions l’un après l’autre, les autres finiraient bien par en laisser un de nous deux partir. C’était le plan et c’est exactement comme cela que la course s’est passée. Le temps que Contador a perdu aujourd’hui n’aura aucune importance à Paris. C’est un grand champion et il sait que demain est un autre jour. Il peut revenir et avoir un jour extraordinaire pour reprendre du temps sur ses rivaux. »
Quick Step. Kevin De Weert a de nouveau réalisé une belle prestation, hier. « Je suis très content de ma course, s’enthousiasme-t-il. Dans le Tourmalet je me suis senti vraiment très bien. Je souhaite également remercier l’équipe pour tout le travail fourni. Dans la montée vers Luz Ardiden, le groupée tête a eu un moment d’hésitation et tout le monde a baissé d’un ton. J’ai préféré grader mon rythme et j’ai eu quelques seconds d’avance. Je savais que je ne serais pas capable de rester avec les meilleurs couriers quand la bataille pour la victoire d’étape se déclencherait. » De son côté, Sylvain Chavanel a tenté une attaque, comme un devoir un 14 juillet avec le maillot tricolore sur le dos. « Au départ de l’étape, je me sentais mieux que je ne l’ai été ces derniers jours, même si je n’avais pas non plus le coup de pédale des meilleurs jours. Quand j’en ai eu l’opportunité, j’ai sauté dans la roue d’Hoogerland, dans la première ascension. Kreuziger nous a ensuite rejoint. Nous avons fait un bon bout de chemin ensemble, mais pour être honnête, je pédalais plus avec ma tête qu’avec mes jambes. Cela voulait dire beaucoup pour moi que de montrer le maillot tricolore le 14 juillet. J’espère que mes fans ont apprécié cela. Dans les jours qui viennent je vais de nouveau essayer si j’en ai l’opportunité. Félicitations à mon coéquipier De Weert qui a fait une très belle course aujourd’hui. »
Dans la roue du dossard 101 :
Cette première étape de haute montagne entre Cugnaux et Luz-Ardiden devait servir de test à Nicolas Roche (Ag2r La Mondiale). Malheureusement, l’Irlandais a cédé dans l’ascension finale. Distancé par le groupe des favoris, le dossard 101 est monté à son rythme, sans jamais se mettre dans le rouge afin de limiter les dégâts. Bien aidé par Hubert Dupont, Nicolas Roche termine finalement 17ème de l’étape à 2’10 » de Samuel Sanchez. Au classement général, s’il perd inévitablement du temps sur les prétendants à la victoire finale à Paris, il se positionne à la 10ème place, à 22″ de la 9ème place occupée par Tom Danielson (Garmin-Cervélo) et à 4’57 » du Maillot Jaune, Thomas Voeckler (Team Europcar). Aujourd’hui, l’objectif sera identique à celui d’hier, il lui faudra rester dans les roues le plus longtemps possible en attendant que la grande forme arrive, dans les Alpes, sûrement.
L’étape du jour :
13ème étape : Pau-Lourdes (152,5 km). Si hier le parcours proposé aux coureurs était propice à une grande bagarre, aujourd’hui, il ne faut pas s’attendre à de grandes offensives. Sur 152,5 kilomètres entre Pau et Lourdes, la route monte et descend en permanence avec comme point d’orgue de la journée, le Col d’Aubisque, 16,4 kilomètres à 7,1%, et son sommet situé à 42,5 kilomètres de l’arrivée. Cette difficulté devrait faire l’écrémage au sein d’un groupe d’hommes échappés. Si un groupe d’hommes forts arrive à Lourdes, il n’est pas à exclure qu’un coureur comme Gilbert (Omega Pharma-Lotto) puisse en faire partie. Cette étape lui convenir comme elle peut convenir aux baroudeurs capables de franchir les cols.