Alexandre Vinokourov. Victime d’une lourde chute dans la descente du Pas de Peyrol, Alexandre Vinokourov (Astana) a été transporté au centre hospitalier d’Aurillac. Les examens qui ont été faits ont révélé une fracture de la tête du fémur droit. Des scanners complémentaires devaient être réalisés avant de transférer le Kazakh vers le centre hospitalier de La Pitié Salpêtrière à Paris où il devait être opéré hier soir par le Professeur Yves Catonne, chef du service orthopédique et traumatologique. Tout près de devenir Maillot Jaune samedi, Vinokourov était forcément très triste hier soir. « Je n’avais jamais pensé à une fin aussi dramatique sur le Tour de France, explique-t-il. C’est une terrible déception pour moi, je suis si triste. Mais je veux me rassurer en me disant que cela aurait pu être bien plus grave. La blessure va m’arrêter pour une assez longue période et je vais devoir suivre le Tour à la télévision pour supporter toute l’équipe. Je sais que mes amis de l’équipe ne m’oublieront pas et qu’ils feront tout pour gagner au moins une étape. »
Rémi Di Gregorio. Le Français, coéquipier d’Alexandre Vinokourov dans l’équipe Astana depuis le début de la saison a été l’un des premiers sur les lieux de la chute. « Quand je suis arrivé, j’ai vraiment cru qu’Alexandre allait repartir en course, je l’espérais vraiment, je ne pouvais pas croire que cela se finirait ainsi. Mais quand nous l’avons aidé à remonter et que nous avons vu qu’il était incapable de marcher, nous avons compris. Quand nous sommes repartis, les premiers 10 kilomètres ont été difficiles, nous étions encore sous le choc. Ce genre d’événement montre que le cyclisme est vraiment un sport dangereux, je ne veux pas en rajouter, mais parfois nous risquons notre vie. C’est dommage pour l’équipe parce que nous travaillions spécialement pour lui. Et c’est triste pour Alexandre, parce que c’est une personne géniale et pour son dernier Tour, il méritait mieux que de finir anis, il n’a vraiment pas de chance. Mais nous allons continuer pour honorer l’équipe et Alexandre. »
Jérôme Coppel. Parti du Passage du Gois voilà une semaine avec pour objectif de décrocher une place parmi les 10 premiers au classement général final à paris, Jérôme Coppel (Saur-Sojasun) a connu quelques désagréments au cours de la première semaine. « Je suis cassé de partout, dit-il. J’ai mal dans le dos, j’ai mal à l’épaule, ça me tire dans la cuisse, ça me descend jusque dans la jambe : il est probable que je me sois déplacé quelque chose lors de ma chute dans le final de Châteauroux. J’ai vraiment vécu une sale journée, une des pires de ma vie sur un vélo ! Je me suis vraiment accroché pour limiter la casse. J’ai “pété” à un kilomètre de l’arrivée, mais je ne pouvais pas faire mieux dans l’état où je suis. Il va falloir reconstruire ça très vite lors de la journée de repos.” Une journée de repos qui arrive à point nommé avant d’entrer dans les Pyrénées, jeudi. Jérôme Coppel est actuellement 34ème au classement général à 6’35 » de Thomas Voeckler (Team Europcar).
Exclusion. L’image a assurément marqué la 98ème édition du Tour de France. Forcément, l’image d’un véhicule accrédité renversant deux coureurs ne peut laisser insensible. Hier soir, la direction du Tour de France et le jury des commissaires ont annoncé l’exclusion du véhicule responsable de l’accident qui a entrainé la chute de Juan Antonio Flecha et Johnny Hoogerland. « Le véhicule avait reçu la consigne de la direction de course de ne pas passer et de laisser le directeur sportif de l’équipe Europcar apporter à Thomas Voeckler le bidon qu’il réclamait », est-il précisé dans le communiqué. Le véhicule a finalement désobéi, un comportement jugé « intolérable », aussi, la direction de course a souhaité rappeler d’un ton ferme que « les véhicules des directeurs sportifs ont toute priorité sur l’ensemble des véhicules en course. Tout refus d’obtempérer aux injonctions de la direction de la course se soldera automatiquement par une mise hors course définitive du véhicule fautif. » France Télévisions dont le flocage sur la voiture en question a retenu l’attention n’a pas souhaité revenir dans le détail sur l’accident. France Télévisions s’est contenté d’un rapide communiqué via le service social Facebook avant de s’excuser plus tardivement par l’intermédiaire d’un second communiqué.
Alberto Contador. L’Espagnol Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard) a été victime dune chute à mi-course pourtant rapidement oubliée compte tenu des faits de courses suivants, bien plus lourds de conséquences. « La chute d’aujourd’hui était simplement due à un contact entre mon guidon et la selle de Vladimir Karpets, explique-t-il. Plus l’étape avançait plus je sentais la douleur dans mon genou droit et je suis un peu inquiet car ces derniers jours j’ai également ressenti cette douleur dans ce même genou. Maintenant, la douleur s’est déplacée à l’intérieur du genou. J’espère que quelques poches de glace pourront me permettre de soigner cela avant mardi. C’est un Tour de France agité avec beaucoup d’accidents et de mauvaise chance mais je suis optimiste. Il y a encore beaucoup à faire et je dois me focaliser sur la récupération et soigner le plus rapidement possible mon genou pour les Pyrénées.
Dans la roue du dossard 101 :
Hier, il fallait rester extrêmement vigilant afin de pouvoir profiter de la journée de repos en étant en bonne santé avant d’attaquer les Pyrénées en milieu de semaine. Et Nicolas Roche (Ag2r La Mondiale) ne s’y est pas trompé, il est resté concentré jusqu’au bout. « La course était très nerveuse, explique-t-il. La chute a été favorable aux échappés mais comme on dit, avantage à l’attaque ! Les coureurs présents à l’avant étaient très expérimentés. On sait très bien qu’un coureur comme Voeckler maîtrise ce genre de tactique et il y avait vraiment du client devant. Ils sont sortis en costauds dans le premier col et derrière ça a essayé de contrôler tant bien que mal. J’ai eu du mal à démarrer dans la dernière ascension. Je revenais gentiment mais j’ai finalement pris une cassure. J’ai essayé de ressortir pour boucher le trou mais je n’ai pas réussi. Je perds quelques secondes que je n’aurais pas du perdre mais globalement, compte tenu de ma chute sur le Dauphiné, les choses avancent dans le bon sens. » Le dossard 101 pointe à la 13ème place du Classement général, à 3’45 » de Thomas Voeckler.
Trois questions à … Luis-Leon Sanchez (Rabobank)
Luis-Leon, Sandy Casar vous avait battu l’an passé à Saint-Jean-de-Maurienne, pensiez-vous à une revanche à Saint-Flour ?
C’est vrai qu’il m’avait battu pour une victoire d’étape l’année dernière, mais c’était différent. C’était ma faute, je n’avais pas étudié la fin du parcours. J’ignorais comment l’étape se terminait. Ce n’était pas le cas cette année, j’avais confiance en moi et la chance était de mon côté. Je prends la 2ème place du général mais cela ne change rien à mes ambitions. Je suis venu pour aider Robert Gesink et saisir ma chance si possible pour une victoire d’étape.
Avez-vous été mis au courant de la chute qui a mis à terre Alexandre Vinokourov et Jurgen Van Den Broeck, et qui a permis à l’échappée de regagner du terrain ?
Nous ne savions pas ce qui se passait dans le peloton. On ne m’a informé de tout ça qu’à la fin de l’étape. C’est vrai qu’à un moment donné, on a vu que notre écart avait fortement augmenté. Jusqu’alors, le peloton avait contrôlé l’échappée, on a alors cru que les équipes poursuivantes avaient décidé de laisser aux autres le soin de mener la poursuite, et que l’écart augmentait pour ces raisons.
A l’avant, vous avez également été témoin d’un bien triste accident quand Juan-Antonio Flecha et Johnny Hoogerland ont été fauchés par un véhicule ?
Ce qui est arrivé à Flecha et Hoogerland est vraiment dommage. On avait fait le plus gros du travail à ce moment-là. Nous avons rencontré des routes très étroites durant toute l’étape. Beaucoup de voitures de l’organisation, avec des invités, nous ont dépassés très vite en nous frôlant de près. Nous savions que l’accident pouvait survenir : il faut que l’organisation en tienne compte. Que quelque chose comme cela arrive sur la plus grande course du monde, c’est regrettable. J’ai vu l’accident de tout près, ce qui était important, c’était qu’ils ne se soient pas blessés. Nous avons choisi de continuer, car l’étape et le maillot jaune étaient en jeu.
Propos recueillis à Saint-Flour le 10 juillet 2011.