Quick Step. Après l’abandon de Tom Boonen et la sévère chute de Sylvain Chavanel, Jérôme Pineau a crevé peu de temps avant l’arrivée, hier. Mais il y a du positif, enfin, pour la formation Belge. « Je suis très satisfait de mon étape, s’exclame Dries Devenyns. Après ma chute de vendredi, je pensais que j’allais souffrir mais ça allait et mes jambes vont vraiment bien. » Même forme apparente du côté de Jérôme Pineau malgré une crevaison qui a tout gâché. « C’est vraiment dommage car mes jambes sont vraiment très bonnes. J’espère vraiment que la malchance est désormais derrière nous et que je pourrai essayer quelque chose dans les jours à venir. » Sylvain Chavanel, lui, récupère doucement de sa chute. « Dans les premières heures de course les choses n’allaient pas trop mal pour moi. Mais dans le final, j’étais fatigué et je ressentais une certaine douleur. J’ai préféré monter à mon propre rythme et sauver un peu d’une précieuse énergie. »
Christophe Riblon. Echappé toute la journée mais repris dans les derniers kilomètres, Chirstophe Riblon (Ag2r La Mondiale) dresse néanmoins un bilan positif de sa journée. « J’ai pu jouer les premiers rôles aujourd’hui et ça fait plaisir, s’enthousiasme-t-il. L’équipe dans son ensemble a fait une belle étape. Au sein de l’échappée, nous nous sommes tous bien entendus même si nous étions conscients qu’il serait difficile d’arriver devant. Ça montre bien qu’il faut toujours y croire, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Nous savions aussi que la pluie pouvait être un élément et nous y avons cru jusqu’au bout. Nous nous sommes un peu regardés dans le final car nous savions que nous nous battions pour la victoire. Maintenant, il reste encore 15 jours de course. Même s’il y a la déception de ne pas aller au bout, je retiens surtout les bonnes choses. Il faut garder ça en tête pour les deux semaines à venir. On me reverra à l’avant, c’est certain ! »
Rui Costa. Vainqueur à Super-Besse, Rui Costa (Movistar) ne réalisait pas vraiment l’ampleur de sa performance. « C’est un rêve qui devient réalité, je ne peux pas croire que j’ai gagné une étape du Tour de France, explique-t-il les yeux émerveillés. Ce matin, nous avions estimé au briefing que l’étape offrait une option aux attaquants et que je pourrais donc essayer de m’échapper. Dans la dernière ascension, j’ai accéléré avec Van Garderen parce que nous étions les deux plus forts du groupe. Deux Français sont revenus sur nous dans la descente et nous n’avons pas bien coopéré. Quand j’ai vu Vinokourov très près de moi, derrière, je savais que ce serait très difficile mais j’ai eu un surcroit d’énergie venu de nulle part qui m’a permis de gagner l’étape. C’est victoire est pour Xavi Tondo et Mauricio Soler. J’étais certain d’arriver sur le Tour en bonne condition et d’être capable de faire un bon résultat, mais gagner une étape est toujours extrêmement difficile. Mais je l’ai fait, je suis heureux, très heureux. »
Alberto Contador. Dans les derniers hectomètres de l’étape, hier, Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard) est passé à l’attaque, sans grande réussite. “Le final de l’étape n’était pas très dur en terme de dénivelé et c’était de ce fait très compliqué de créer un écart décisif, analyse-t-il après coup. Le rythme a été élevé tout au long de la journée, les montées étaient courtes et il n’était pas facile de trouver mon rythme habituel. La montée finale n’était pas idéale pour moi mais je suis content car nous sommes proches des Pyrénées et c’était important d’éviter de tomber, c’est ce qui a été fait. Je ne sais pas ce que les Pyrénées vont apporter, je pense que les Alpes peuvent faire une bien plus grande différence dans la course parce que nous devrons les traverser dans la dernière semaine, avec la fatigue accumulée. Ce qui est certain c’est que quand je sentirai que le bon moment est arrivé, je passerai à l’attaque. »
Cadel Evans. Impressionnant d’aisance depuis le départ du Tour Cadel Evans (BMC Racing Team) était encore en très grande forme, hier. Aussi, c’est son équipe qui a pris la chasse en main derrière les hommes de tête, sachant le maillot jaune à la portée de l’Australien. Leur entreprise a butté sur la résistance de Thor Hushovd mais Cadel Evans se réjouit de sa journée. « C’était un peu accidenté aujourd’hui et nous avons du faire face à des conditions météorologiques tournantes tout au long de la journée, dit-il. L’équipe Garmin-Cervélo semblait prête à perdre son maillot, sans défense, en nous laissant le contrôle du peloton. Nous ne prenons pas la maillot jaune mais ce n’est pas plus mal pour la suite. Nous sommes contents de notre journée. Je suppose que Garmin-Cervélo doit l’être aussi. Pour l’étape à venir, cela n’a pas l’air facile sur le papier. » Et Cadel Evans s’osé au petit jeu des pronostiques : « un jour pour Gilbert ? ».
Dans la roue du dossard 101 :
Classé 19ème de l’étape à 15″ du vainqueur du jour et dans le même temps que les hommes forts de ce Tour de France, Nicolas Roche (Ag2r La Mondiale) pouvait tirer un bilan globalement positif de sa journée. « Je suis satisfait d’avoir pu accrocher le premier wagon, dit-il. Ma condition est meilleure qu’en début de semaine et j’espère qu’elle sera encore meilleure dans les jours à venir ! J’avais peur d’accumuler la fatigue compte tenu de mon retard et je suis content de voir que je suis plutôt dans une dynamique de progression. Je suis de mieux en mieux et c’est de bon augure avant la montagne. » Le dossard 101 remonte à la 14ème place du classement général à 1’12 » de Thor Hushovd.
L’étape du jour :
9ème étape : Issoire-Saint-Flour (208 km). Trois Cols de 2ème catégorie, trois côtes de 3ème catégorie et une arrivée au sommet d’une côte de 4ème catégorie, l’étape du jour est promise à un costaud. A partir du kilomètre 50, aucun répit n’est permis. La route monte ou descend, en permanence. Le profil semble avoir été dessiné sur mesure pour un audacieux de la trempe d’un Thomas Voeckler (Team Europcar), par exemple. Attention à Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto), 2ème hier et qui pourrait se sentir pousser des ailes sur un tel parcours. Reste qu’il n’est pas à exclure que l’échappée formée dans les tous premiers kilomètres de course puisse être la bonne. Le tout est de savoir quelle équipe voudra prendre les choses en main et mener la chasse. A l’instar de ce qu’ils ont fait sur l’étape d’hier, ce sont les BMC de Cadel Evans qui pourraient bien vouloir contrôler et ne pas laisser prendre trop de champs à l’échappée.