Alberto Contador. Il n’y a pas de doute, Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard) est bel et bien de retour et n’a pas dit son dernier mot, loin de là. Hier, il est resté extrêmement vigilant aux remous du peloton. « Au départ de l’étape, j’avais un peu de difficultés mais après quelques kilomètres sur le vélo, tout est rentré dans l’ordre, analyse-t-il. C’était une nouvelle étape nerveuse et à cause de la pluie je ne pouvais pas voir grand chose. A la fin de l’étape, si je suis venu à l’avant du peloton c’est tout simplement pour éviter tout accident et non parce que je voulais passer à l’attaque. Je suis content de voir que je me sens de mieux en mieux au fur et à mesure des étapes. »
Sylvain Chavanel. Héros malheureux de ce début de Tour, Sylvain Chavanel (Quick Step) a encore perdu 12’26 », hier, submergé par la douleur. « C’est un jour dont je vais me souvenir pendant très longtemps, avoue-t-il le regard vide. Je suis encore en course et ça, je le dois à mes directeurs sportifs. Je me suis arrêté pendant l’étape, mais ils m’ont remis sur mon vélo en me rappelant que l’on est sur le Tour et que je porte le maillot de Champion de France. J’ai repris la route alors que la mobilité de mon épaule est vraiment très limitée. Je ne peux pas relancer et à chaque fois que j’essaye de me mettre en danseuse je suis arrêté par la douleur. Souffrir comme cela en roulant est très difficile, mais je veux aussi rester pour tous les fans qui m’ont supporté, encore aujourd’hui tout au long de l’étape.
Edvald Boasson-Hagen. Vainqueur de l’étape hier, le Norvégien Edvald Boasson-Hagen (Team Sky) sentait bien que son heure était enfin venue sur la Grande Boucle. « Je me sentais vraiment bien tout au long de l’étape, et je suis très heureux de remporter le sprint, dit-il. Geraint Thomas m’a très bien emmené et c’est tout simplement fantastique que cela ait si bien fonctionné. Je me sentais fort et vers le Cap Fréhel, la veille, j’ai vu que j’avais les jambes alors j’avais ma chance. C’est difficile de décrire mes émotions, je suis juste heureux. Obtenir ma première victoire sur le Tour de France est très spécial. Cela veut dire tellement pour l’équipe car c’est la plus grande course dans le Monde. Jusqu’à présent tout va bien pour nous et nous espérons que nous allons pouvoir continuer ainsi dans notre travail pour Bradley Wiggins pour le Classement Général. »
Adriano Malori. Lanterne rouge du Tour de France l’an dernier, c’est un autre rouge qu’Adriano Malori (Lampre-ISD) va connaitre aujourd’hui, celui du dossard du plus combatif de l’étape de la veille. « Au briefing avec le directeur sportif, on m’a demandé d’avoir une attention toute particulière sur les attaques au départ de l’étape jusqu’à ce que je sente qu’une bonne échappée est en train de partir, dit-il. C’est ce que j’ai fait, alors j’ai réagi et je me suis moi-même retrouvé dans l’échappée. Nous avons fait beaucoup d’efforts pour obtenir un important avantage mais, quand je me suis retrouvé seul plus tard, je savais que ce serait extrêmement compliqué d’atteindre l’arrivée en premier. Quoi qu’il en soit, je pense que cela a été une bonne journée pour moi, avec énormément d’émotions comme par exemple pendant la cérémonie du plus combatif du jour. »
Levi Leipheimer. L’Américain fait parti des sérieux outsiders de la Grande Boucle mais hier, Levi Leipheimer (RadioShack) a perdu une précieuse minute sur chute. « C’était une chute vraiment idiote, assume-t-il. C’est très dangereux quand la pluie tombe très fort, particulièrement sur les petites routes. Nous savions qu’il restait un peu plus d’un kilomètre en légère montée à quelques encablures de l’arrivée et c’était important d’être devant à ce moment là. Donc j’ai essayé de remonter mais à un moment, le peloton s’est resserré devant moi et j’ai été enfermé contre un rail de sécurité. Je pense que j’ai roulé sur le rail de sécurité pendant environ 20 mètres et heureusement car il m’a permis de ralentir et de ne pas me faire mal. Je me suis un peu égratigné le coude mais rien de comparable à la chute sur la route du Cap Fréhel pourtant j’ai quand même perdu une minute. Il n’y a rien à ajouter, il faut juste être positif. »
Exclusion. Sur la route du Tour mercredi, Nicki Sorensen (Saxo Bank-SunGard) avait eu la malchance de tomber sur une moto quelque peu dangereuse. En essayant de doubler le peloton, cette moto qui appartenait à un photographe de la Grande Boucle a éjecté le coureur Danois de son vélo. « Je roulais tranquillement sur le côté droit de la route quand une moto m’a heurté et m’a éjecté de mon vélo, explique-t-il. Elle était tellement près que mon vélo a été emmené par la moto pendant près de 200 mètres. Je suis tombé lourdement sur le sol. Heureusement, cette chute n’a pas de conséquences pour la suite de mon Tour de France. » La direction du Tour en a profité pour rappeler les consignes qui s’appliquent aux véhicules suiveurs : « nous demandons à l’ensemble de véhicules accrédités en course de redoubler de vigilance, notamment lorsqu’il s’agit de doubler les coureurs. »
Dans la roue du dossard 101 :
En bon Irlandais qu’il est, il est possible d’imaginer qu’au départ de l’étape, hier, Nicolas Roche (Ag2r La Mondiale) avait dans les oreilles la reprise du classique des Beatles par son compatriote Bono : « If the rain comes they run and hide their heads. » Et la pluie est venue, ils ont couru et ont caché leur tête. Avec réussite pour le dossard 101, qui termine 21ème de l’étape dans le même temps que le Norvégien Edvald Boasson-Hagen. « Nous savions qu’aujourd’hui le risque de chutes et de cassures serait important, développe son directeur sportif, Julien Jurdie. Il y avait du stress au départ et l’objectif pour notre équipe était d’amener nos leaders et Sébastien Hinault à bon port et sans dommages. Les coureurs ont fait bloc autour d’eux et c’est la satisfaction de la journée. Le seul petit point négatif est le déroulement du sprint final pour Sébastien Hinault. Les informations que nous avions sur le dernier virage n’étaient pas tout à fait exactes. Sébastien a anticipé et s’est retrouvé enfermé. Il n’a pas pu sprinter à 100%. » Aujourd’hui, il faudra rester vigilant avant le Massif Central, demain.
L’étape du jour :
7ème étape : Le Mans-Châteauroux (218 km). Avis aux grimpeurs : c’est une journée à rester bien au chaud au coeur du peloton. Il faut dire qu’il parait compliqué de dessiner une étape au profil plus plat. Aussi, il est difficile d’imaginer autre chose qu’un sprint pour conclure cette longue étape de 218 kilomètres à Châteauroux. Aucune côte répertoriée au classement du meilleur grimpeur, le prix du coureur le plus combatif du jour semble être la seule motivation pour pousser des hommes à l’attaque. D’autant plus que les Garmin-Cervélo de Thor Hushovd devraient rouler une dernière fois pour offrir une dernière journée en jaune au Norvégien, demain, sur la route de Super-Besse. Enfin, avant l’arrivée à Châteauroux, le sprint intermédiaire placé à 25,5 kilomètres de l’arrivée devrait avoir pour mérite d’agiter la fin d’étape.