L’étape du jour : Saint-Dié-des-Vosges – Colmar (175,5 km)profil étape 5 tdf 2019 | © ASO
Aujourd’hui la route du Tour s’élève ! Non pas vers les cieux comme dans les grands massifs alpin et pyrénéen, mais au sein des côtes des Vosges alsaciennes. Cette cinquième étape propose donc un parcours beaucoup plus ardu que celui des quatre précédentes, pour dessiner un véritable contraste vis-à-vis de celle de la veille.
Pas de sprint massif aujourd’hui, c’est une certitude ! Et peut-être pas de sprint tout court d’ailleurs, ou alors au sein d’un groupe très réduit issu d’une échappée. En effet, ce tracé, trop dur pour les sprinteurs et trop facile pour les grimpeurs peut profiter aux baroudeurs, qui se voient là offrir une occasion en or d’exploiter leurs capacités. L’échappée du jour possède donc de réelles chances de voir (enfin) le bout en tête de la course après le passage dans le final du col du Haut-Koenigsbourg (5,9 km à 5,9%) et des côtes des Trois-Epis ( 5 km à 6,7%) et des Cinq-Châteaux (4,6 km à 6,1%) où la sélection des meilleurs s’opérera naturellement.
Toutefois, si quelques sprinteurs à l’aise sur de tels profils croient en leurs chances et qu’un échappé menace le maillot jaune de Julian Alaphilippe, dans un Tour de France où les écarts entre les coureurs sont encore très resserrés, pourquoi ne pas voir un groupe d’une soixantaine d’hommes se disputer la victoire à Colmar ?
Bref, aujourd’hui sur les routes alsaciennes, tout est possible !
La Grosse Cote du Jour : Thomas De Gendt
Pour l’instant, on ne l’a pas vu, juste aperçu ce mardi à la queue d’un peloton au sein duquel il n’aime pas frotter. Les trois premières échappées de cette 106e édition de la Grande Boucle se sont dessinées sans lui, empochant les quelques points de la montagne proposés jusque-là par le parcours qu’il aimait d’ordinaire grapiller. Bref, Thomas De Gendt se fait particulièrement discret en ce début de Tour.
Mais il pourrait bien sortir de la cage aux fauves sur les routes alsaciennes pour aller rugir sa rage de vaincre sur la ligne d’arrivée. On l’a vu tant de fois broyer un à un ses adversaires, tel un véritable rouleau compresseur, pour s’offrir en costaud des victoires de prestige sur les trois grands tours du circuit cycliste professionnel. S’il se rappelle du raid solitaire de 60 kilomètres de Tony Martin lors du dernier passage de la Grande Boucle en Alsace, en 2014, il devrait avoir envie de l’imiter, tout en souhaitant accentuer l’aspect prodigieux d’un tel succès.
Également friand des pois rouges du meilleur grimpeur, il pourrait par la même occasion partir glaner les points offerts par les premiers cols de ce Tour de France 2019, pour revêtir une tunique qu’il a tant porté les années précédentes, et qu’il a déjà rapporté cette année du Tour de Catalogne (où il a également remporté une étape) et de Paris-Nice.
Alors devant de tels enjeux et face à une étape enfin favorable à l’échappée, gardez un œil sur Thomas De Gendt !
L’œil sur le dossard 101
Journée tranquille pour notre dossard 101 ! Après trois journées de Tour hautes en émotions et riches en stress, cette quatrième étape a offert à Adam Yates un peu de repos (façon de parler sur la Grande Boucle), en ne lui opposant aucune difficulté ou pépin majeur. Seules les bourrasques de vent à près de 50 km/h auront légèrement dérangé sa longue procession en Lorraine, mais sans dégâts à mentionner.
Désormais, le britannique a le regardé tourné sur la première étape de moyenne montagne proposée ce mercredi dans les Vosges par les organisateurs !
Le beau geste de la veille : le soda de Yoann Offredo
Jour après jour il fait parler de lui à l’avant de la course… et dans notre rubrique « beau geste » ! Après son sympathique « check » à ses compagnons de galère lors de la troisième étape, le coureur francilien a une nouvelle fois fait preuve d’une belle solidarité sur la route de Nancy lors du ravitaillement. En effet, alors que Michael Schär, son compère d’un jour, venait de manquer la musette tendue par un soigneur de son équipe, le coureur de la formation belge Wanty Groupe-Gobert a volontiers partagé la sienne avec lui, lui filant une petite canette d’une boisson gazeuse américaine bien connue. Sympa !
Une Histoire du Maillot Jaune : L’euphorie de Tony Gallopin
Un baiser comme un symbole de la grandeur de l’évènement. En ce dimanche 13 juillet 2014, dans les rues de Mulhouse, la fierté illumine les yeux de Marion Rousse, qui embrasse avec passion le héros du jour. Il n’a pas gagné, il n’est même pas dans le top 10 de l’étape, mais qu’importe, il est en jaune ! Son visage rayonne d’un bonheur incommensurable, brille d’une joie béate et étincelle d’un sourire éclatant. A travers ce baiser se libère tous les sacrifices d’une vie mise au service du vélo et surgit l’aboutissement d’une carrière construite en famille, des parents à l’oncle en passant par la compagne. Au même titre que les Bobet, les Anquetil, les Hinault, il a également droit à sa toison d’or ! Lui, qui n’a jamais été véritablement leader de sa formation, qui enchainait les places d’honneur sans jamais battre les ténors, pouvait d’une manière assez irréelle placer son nom à côté de telles légendes dans la longue frise des porteurs tricolore du maillot jaune.
Ce n’était vraisemblablement que pour un jour, mais le symbole était là. L’icone mythique de la plus belle course du monde allait pouvoir orner fièrement les murs de son salon en rappelant aux visiteurs que lui aussi avait pris part au mythe de la tunique dorée, que lui aussi avait connu au moins une journée où la fantastique ferveur populaire qui accompagne le passage du peloton vous pousse à vous dépasser, décuple vos capacités, annihile la douleur de l’effort. En embrassant sa compagne, il sentait déjà le goût de ces journées qui ne s’effacent jamais de votre mémoire, qui résonnent à jamais dans votre esprit comme le paroxysme de votre vie. Oui, il en était sûr, il venait d’atteindre le summum de son existence de coureur cycliste, celui qui braque les yeux d’un pays entier sur vous, qui vous hisse le temps de quelques heures au sein des conversations, des pancartes et des unes médiatiques. En ces quelques secondes de baiser, Tony Gallopin venait d’illustrer d’une manière flamboyante le sourire ouvert par le jaune, l’extase procuré par la tunique sacrée, le mythe de la toison d’or.
La spécialité du coin : Les Bretzels d’AlsaceBretzel | © Marmiton
Véritable emblème alsacien, notre spécialité culinaire du jour est nationalement (voire internationalement) réputée ! Immédiatement reconnaissable à sa forme très caractéristique, où les branches se lient entre elles et s’entremêlent, le bretzel est une icône incontournable des terres rhénanes. Mi-pain mi-brioche, il offre aux papilles une texture particulièrement moelleuse et agréable, idéale pour l’apéritif ! Si l’original est agrémenté de gros sel, il peut également est décliné en de multiples variétés, notamment avec du fromage. Accompagnez-le d’une bière locale, et ce sera un véritable délice !