L’étape du jour : Albertville – Val Thorens (130 km)
profil modifié de la 20e étape du Tour de France 2019 | © ASO
Une 20ème étape escamotée sera proposée aux coureurs aujourd’hui. En effet, suite aux violents orages qui se sont abattus, des glissements de terrain ont eu lien dans le Cormet de Roselend et ont amené les organisateurs à raccourcir le parcours à 59 km. Aujourd’hui le Département est en vigilance orange.
Les organisateurs proposent et ce sont les coureurs qui font la course, dit-on; on peut même rajouter que c’est la nature qui propose avant l’organisation. La sagesse a prévalu, comme hier à Val d’Isère, dommage pour tous les spectateurs déja massés sur le splendide Cormet de Roselend ou la côte de Longefoy.
La bataille n’en sera que plus intense sur les 30 km de montée vers Val Thorens que les coureurs effectueront après avoir effectué les 29 km en Albertville et Moutiers par la route large.
Ne ratez pas le départ donné à 14h30, à tous les niveaux: général, maillot à pois, et bien sûr victoire d’étape sur la station de ski la plus haute d’Europe à 2365 mètres, à Val Tho. Attention au dernier km, avec 500 mètres de descente rapide avant une mini planche des belles filles, un final pour un grimpeur tonique comme Warren Barguil.
Après la prise de pouvoir d’Egan Bernal de la veille, devant son coéquipier Gerraint Thomas, on peut imaginer que le Team INEOS s’y efforcera de contrôler les velléités de leurs rivaux les plus proches, avant un nouveau triomphe sur les Champs-Elysées.
Profil de la montée de Val-Thorens | © ASO
La Grosse Cote du Jour : David Gaudu
Il y a deux types de réactions après la défaillance de son leader : une plongée dans l’inaction ou un sursaut d’orgueil. On espère que c’est la deuxième qui animera aujourd’hui David Gaudu sur la route de Val Thorens. Vaillant lieutenant de Thibaut Pinot jusqu’à l’abandon du franc-comtois, le breton est désormais libre dans sa course. Ainsi, avec la carte blanche qu’il devrait posséder cette après-midi pour se glisser dans l’échappée du jour, il pourrait bien faire bonne figure parmi les prétendants à la victoire d’étape. Ses impressionnantes performances en tête du groupe maillot jaune, notamment dans le col du Tourmalet où il avait été un grand artisan de la victoire de Thibaut Pinot, ont confirmé les espoirs placés en lui depuis sa victoire au Tour de l’Avenir en 2016. Auteur d’une saison de très haut niveau, avec une 3e place au classement général du UAE Tour, 6e de Liege-Bastogne-Liege et 5e du Tour de Romandie, y glanant au passage une victoire d’étape, le jeune coureur de la Groupama-FDJ pourrait faire parler les diamants qu’il a dans les jambes lors de cette 20e étape pour aller chercher de quoi réconforter une formation française encore sous le choc des évènements de la veille. On y croit !
Le beau geste de la veille : le réconfort de William Bonnet
Si la surréaliste 19e étape d’hier a regorgé de geste de sympathie et de solidarité envers un Julian Alaphilippe en train de voir son maillot jaune s’effilocher progressivement, cette journée tragique restera également marquée par la scène vécue entre Thibaut Pinot et William Bonnet juste avant l’abandon du franc-comtois. En effet, alors que le leader de la Groupama-FDJ était effondré sur son vélo, presque à l’arrêt, les larmes aux yeux, son fidèle et valeureux capitaine de route s’est glissé à sa hauteur pour tenter de le réconforter. Juste quelques mots à la valeur inestimable pour lui expliquer que s’il fallait poser pied à terre sur la route de ce 106e Tour de France, c’était pour revenir plus fort sur le 107e. Des paroles qui mêlaient espoir et empathie, compassion et tristesse, s’avérant salvatrice pour la souffrance de Thibaut Pinot. Dans des instants aussi difficiles, où ce n’est pas moins qu’une année de préparation aveugle qui s’écroule en la fraction de seconde où la douleur pique le muscle à vif et entrave tout mouvement supplémentaire, rare sont les hommes qui possèdent le don de parler juste. William Bonnet en est un, et la splendide image de son accolade finale avec son leader le symbolise bien.
Une Histoire du Maillot Jaune : 12 juillet 2005 : Lance Armstrong s’empare du pouvoir tout en maîtrise
Au cours de cette 20e et dernière étape de montagne, les coureurs du 106e Tour de France emprunteront le Cormet de Roselend, là où l’US Postal avait commencé à user les organismes pour préparer le triomphe de Lance Armstrong à Courchevel 14 ans plus tôt.
Les premières arrivées au sommet du Tour, le « boss » avait l’habitude de frapper fort. Vainqueur en jaune à Sestrières en 1999, maillot jaune à Hautacam en 2000, triomphateur de l’Alpe d’Huez en 2001, auteur d’un coup double à la Mongie en 2002, à nouveau maillot jaune à l’Alpe d’Huez en 2003 et second à La Mongie en 2004, l’américain n’aime pas faire durer le suspense. Et il compte bien renouveler l’opération « blitzkrieg » lors de la première grande étape de montagne de l’édition 2005.
Dans cette optique, il fait mener bon train à ses équipiers dans la montée de Courchevel, après quelques hésitations lors de l’ascension précédente. Les équipiers bleus et blancs de l’US Postal écrasent alors la course, imposant un rythme infernal en tête du groupe des favoris, d’où le maillot jaune Jens Voigt avait rapidement disparu, et empêchant la moindre attaque des adversaires. Dans un schéma similaire à celui adopté par le Team Sky sur la Grande Boucle dans ses grandes années, les « boys » du « boss » effectuent un travail herculéen face au vent, avant de s’écarter et de se relever un à un, une fois l’effort terminé. Un dévouement envers leur leader poussé à l’extrême, au bord du mécanisme, de l’automatisme. En chaque équipier se forme l’engrenage d’une monstrueuse machine prête à broyer la course, d’un titan insubmersible et invulnérable aux offensives adverses, d’une véritable garde rapprochée d’un impitoyable tyran accaparant la toison d’or. Une fois la ligne franchie, en zone mixte, leur leader leur décernera d’ailleurs une mention spéciale pour leur héroïsme.
A l’orée des dix kilomètres avant l’arrivée, c’est au tour du bras droit de « Big Tex » d’imposer la cadence, Yaroslav Popovych. L’ukrainien accélère encore le rythme d’un cran pour mettre tous les organismes dans le rouge, les asphyxier dans l’effort, les épuiser avant la bataille. Alors, après que son fidèle lieutenant eut vicieusement rongé les dernières forces qu’il restait à ses rivaux, Lance Armstrong se lance à l’attaque.
Seuls trois hommes parviennent à le suivre, non sans mal, souffrant le martyr pour pouvoir rester dans sa roue. Si Alejandro Valverde, Michael Rasmussen et Francisco Mancebo font figure de caïds dans la plupart des épreuves de la saison, ils redeviennent là des coureurs de seconds rangs face à la force démesurée du « boss ». Celui-ci fait alors preuve d’une puissance et d’une maîtrise tactique inégalable. Incitant les survivants dans sa roue à collaborer pour distancer le reste de leurs rivaux, à l’agonie en retrait de la course, il permet au groupe de favoris d’atteindre une vitesse sensationnelle dans l’ascension, l’obligeant même à freiner dans un virage pour garder la bonne trajectoire !
Mais un roi parfait sait aussi faire grâce : plutôt que de disputer la victoire au jeune Alejandro Valverde, le « boss » lui laisse remporter sa première victoire sur la Grande Boucle, et le félicite même chaleureusement une fois la ligne d’arrivée franchie. De toute manière, l’américain a obtenu l’essentiel : il endosse le maillot jaune pour la septième année consécutive, pour ne plus jamais le rendre avant l’arrivée sur les Champs-Elysées.
*Tous les coureurs cités dans ce récit ont été mêlés à des affaires de dopage, Lance Armstrong perdant même le bénéfice de ses sept succès sur le Tour de France. Une période noire pour le cyclisme mondial.
La spécialité du coin : La Raclette
Emmental de Savoie | © Fromages et Vins de Savoie
Troisième jour en Savoir et troisième spécialité culinaire liée au fromage ! Affinage traditionnel, lait de vache cru, 75 jours d’affinage minimum, 850 litres de lait pour faire une meule, 1% de la production d’Emmental française avec 3 000 tonnes produites par an, vous avez reconnu ? Il s’agit de l’Emmental de Savoie bien-sûr ! Alliant qualité et authenticité, il se distingue parmi la multitude de variétés d’Emmental françaises ! Plus gros fromage de l’hexagone, son origine réside dans le savoir-faire d’artisans suisses venus travailler de l’autre-côté de la frontière. Sa popularité fut d’ailleurs telle qu’il était appelé LE fromage !
Alliant goût fruité et caractère, l’Emmental de Savoie IGP se marie idéalement avec les vins de son terroir, tel le crémant local ! Mettez-en sur votre prochain plateau de fromage !
A lire
Sondage
Chargement ...
