L’étape du jour : Saint-Jean-de-Maurienne – Tignes ( 126,5 km)profil étape 19 tdf 2019profil étape 19 tdf 2019 | © ASO

Seconde partie du triptyque alpestre avec cette 19e étape entre Saint-Jean-de-Maurienne et Tignes ! Courte, avec seulement 126,5 kilomètres, elle s’annonce nerveuse et rapide, surtout qu’avec six coureurs en à peine plus de deux minutes à 3 jours de l’arrivée sur les Champs-Elysées, la bataille entre favoris devrait y faire rage.

Si les trois premières difficultés répertoriées du parcours ne devraient pas être le théâtre d’explications entre les cadors de la montagne, le col de l’Iseran et son sommet placé à près de 3000 mètres d’altitude pourrait en revanche être le tremplin d’offensives d’envergure. En effet, dans cette ascension devenue mythique l’oxygène se raréfie dangereusement, affaiblissant les organismes et modifiant la hiérarchie. Après leurs numéros de la veille, les colombiens Nairo Quintana et Egan Bernal, habitués de ces conditions, pourraient y être tenté de mettre en difficulté leurs adversaires. La raréfaction de l’air additionnée à une pente longue de 13 kilomètres à 7,5% de déclivité moyenne font effectivement de ce col d’Iseran le jardin des sud-américains.profil du col d'Iseranprofil du col d’Iseran | © ASO

Pourtant, si le vent souffle fort de face dans la vallée et sur la montée vers Tignes, les plus audacieux refreineront peut-être leurs envies d’escapade en solitaire. Ainsi, si le vent prend une part prépondérante dans le déroulement de la course, la bataille aura lieu dans l’ascension finale et ses 7,4 kilomètres à 7% de moyenne, où la différence pourra surtout s’effectuer au pied, qui présente des pourcentages dépassant les 9%. La fin de la montée, plus roulante, avantagera en revanche ceux qui seront sur la défensive.profil de la montée de tignesprofil de la montée de tignes | © ASO

Une chose est sûre, devant de tels enjeux et avec un tel programme, les favoris ne devraient pas se neutraliser ce vendredi ! En faveur des français ? Réponse aux alentours de 17h30 !

 

La Grosse Cote du Jour : Mikel Landa

Et si cette 19e étape tournait en la faveur de Mikel Landa ? C’est en tout cas un scénario de course envisageable pour le coureur basque ! Après son escapade dans le Mur de Péguère lors de la dernière étape pyrénéenne, le coureur de la Movistar pourrait profiter de la courte distance du tracé du jour pour renouveler l’opération d’une attaque avant l’ascension finale.

Pouvant compter sur sa formation pour le lancer idéalement avant qu’il ne passe à l’offensive puis, dans un second temps, pour lui fournir des relais dans la vallée, le 8e du classement général serait bien inspiré d’attaquer dès le col d’Iseran pour être en mesure de combler les 4 minutes et 55 secondes qui le séparent du maillot jaune Julian Alaphilippe.

De plus, le natif de Murgia s’est montré relativement à son aisance lorsque la route s’est élevée depuis le départ de Bruxelles. En effet, parmi son débours sur le leader français, il faut compter plus de deux minutes perdues dans les bordures d’Albi, ainsi qu’1 minute 45 lors du contre-la-montre de Pau. Il s’est d’ailleurs même permis de reprendre du temps à la plupart de ses adversaires lors de l’arrivée au Prat d’Albis !

Ainsi, si Mikel Landa ne fait pas partie des 6 principaux prétendants à la victoire finale, attention à ne pas l’enterrer trop vite !

 

Un œil sur le dossard 101 : le Tour 2019 n’est décidément pas celui d’Adam Yates

Si Simon Yates avait fait figure de formidable sniper durant la traversée du massif pyrénéen, saisissant systématiquement sa chance lorsqu’il fut présent au sein de l’échappée matinale pour aller décrocher le bouquet du jour, son frère n’a pas connu la même réussite durant cette première étape du triptyque alpestre. En effet, bien qu’Adam ait bien réussi à se glisser au sein de la bonne échappée de cette 18e étape, il a fini par complètement craquer lorsque la bagarre a véritablement éclaté entre les ténors du groupe de tête. Ainsi, la bonne allure qu’il avait démontré durant une bonne partie de la journée n’était qu’écran de fumée, cachant en réalité un Adam Yates absolument hors du coup sur cette 106e édition de la Grande Boucle. Là où Nairo Quintana ou Romain Bardet ont su rebondir après leurs désillusions, le natif de Bury a continué de plonger durant l’ascension du Galibier, lui otant désormais tout espoir de sursaut avant l’arrivée sur les Champs-Elysées.

 

Une Histoire du Maillot Jaune : 18 juillet 1992 : Indurain malmené par ChiapucciSi Claudio Chiappucci l'emporte à Sestrière lors du Tour de France 1992, c'est bien Miguel Indurain qui s'empare du maillot jauneSi Claudio Chiapucci l’emporte à Sestrières lors du Tour de France 1992, c’est bien Miguel Indurain qui s’empare du maillot jaune

Cette 13e étape du Tour de France 1992 s’annonce dantesque. Plus de 250 kilomètres sont à parcourir à travers les Alpes, entre Saint-Gervais et Sestrières, durant un tracé absolument dantesque. Pas moins de 5 cols majeurs du massif sont empruntés par les coureurs, se hissant à plusieurs reprises au-dessus des nuages, allant véritablement de cimes en cimes, tels des oiseaux des montagnes. Cette étape reine de la Grande Boucle a de quoi effrayer le maillot jaune, Pascal Lino. Leader du classement général depuis onze jours, il sait que sa position va être sérieusement mise à mal par ce programme hors-catégorie. Et l’incroyable bataille à distance que s’apprêtent à se livrer Claudio Chiapucci et Miguel Indurain ne va pas arranger ses affaires.

En effet, le premier est déterminé à enfin faire basculer le Tour en sa faveur, après ses deux podiums de 1990 et 1991, où sa faiblesse contre-la-montre l’a forcé à s’incliner contre les spécialistes de l’exercice que sont Greg Lemond et le coureur de la Banesto. D’ailleurs, cette année-là, l’italien peste encore contre les deux longs chronos présents sur le parcours, qui sont favorable à son rival espagnol. C’est pourquoi le meilleur grimpeur de la Grande Boucle se doit de profiter du passage du peloton sur son terrain de prédilection : la haute montagne.

Dès l’entame de la journée, il met à rouler ses équipiers de la Carrera pour affaiblir Indurain, en tenant de l’isoler. Chiapucci aimait ces joutes cyclistes grandeur nature. Il adorait par-dessus tout courir à l’instinct, à l’envie, sans laisser la moindre stratégie entraver sa véhémence. Si cette attitude l’avait poussé à quelques reprises à commettre des erreurs monumentales, elle faisait aussi de lui un redoutable adversaire lorsque les évènements tournaient en sa faveur, et que son déchaînement lorsque la route s’élevait tâchait de provoquer la panique dans le camp de ses rivaux. Et c’est bien ce deuxième cas qui s’est produit sur le chemin de Sestrières.

Dès le col des Saisies, première difficulté de la journée, Chiapucci se lance dans une entreprise absolument improbable. Il y sonne l’assaut et s’élance en tête de la course, en se mêlant à l’échappée du jour. Profitant de l’aide de circonstances de ses compagnons du jour, il creuse alors l’écart sur Indurain dans le Cormet de Roselend, avant de s’élancer seul sur les pentes du col d’Iseran, dont le sommet frôle les 3 000 mètres d’altitude. Sa situation semble alors suicidaire : avec encore plus de 100 kilomètres à parcourir seul contre tous, la bataille semble perdue d’avance pour l’italien. Pourtant, quelques dizaines de bornes plus loin, au sommet du Mont Cenis, l’impensable est en train de se réaliser. Avec plus de 5 minutes d’avance sur son rival de la Banesto, le maillot à pois devient maillot jaune virtuel du Tour de France.

Cependant, même poussé dans ses retranchements, Indurain ne renonce pas. Il s’élance alors à la poursuite du coureur de la Carrera, dans une manœuvre quelque peu désespérée. Mais piqué au vif par la tournure des évènements, il inverse rapidement la tendance de l’écart qui le sépare d’un Chiappucci fatigué, harassé par sa folle chevauchée. Pascal Lino ayant lâché prise, c’est bien le maillot jaune qui se joue dans cette joute à distance entre les deux grands champions du début des années 1990.

Si après l’arrivée le maillot blanc à pois rouge déclarera : « Quand j’ai appris qu’Indurain avait semé Bugno et s’était élancé à ma poursuite, j’ai eu le sentiment d’être deux ou trois Chiapucci : un collectif de Chiapucci », il advient pourtant que même démultiplié, le coureur de la Carrera ne parvient pas à résister à la remontée de l’espagnol. En effet, si à Sestrières le premier remporte une étape d’anthologie, que l’on compare à l’échappée de 140 kilomètres de Fausto Coppi jusqu’au même sommet 40 ans plus tôt, c’est bien le deuxième homme cité qui endosse la tunique jaune… pour ne plus la lâcher jusqu’aux Champs-Elysées.

 

La spécialité du coin : La Racletteracletteraclette | © papilles et pupilles

Comment passer par la vallée de la Maurienne sans évoquer la Raclette ? Pour le deuxième jour consécutif, notre spécialité du coin est donc axée sur le fromage, car en même temps il faut dire que c’est un produit incontournable de la région alpestre !

Originaire du canton du Valais en Suisse, la raclette au fromage s’est en effet largement démocratisée dans le massif alpin, et plus globalement au sein du territoire français. Son principe simple consiste à faire fondre du fromage à l’aide d’un appareil dédié à la recette, pour ensuite étaler la pâte liquide sur de divers accompagnements, tels des pommes de terre, de la charcuterie ou encore des légumes au vinaigre.

Accompagnez la d’un petit vin blanc liquoreux de la région, et le régal sera parfait !