Troisième du contre-la-montre à une poignée de secondes de Froome (Team Sky) et Dumoulin (Team Sunweb), Geraint Thomas (Team Sky) a assuré l’essentiel et ramènera sa tunique jaune sur le podium des Champs Elysées. Impressionnant dans les cols et les pourcentages les plus difficiles de ce Tour de France, le Gallois s’est adjugé deux victoire d’étape de prestiges. Il a surtout répondu présent dans la troisième semaine dans les Pyrénées. « Je ne sais pas quoi dire, je suis submergé par l’émotion. Je ne pensais pas gagner le Tour de France et je me retrouve à me dire aujourd’hui que c’est fait… j’ai gagné le Tour ! Je n’ai pas de mots. Je ne réalise pas ce qui m’arrive » a déclaré Thomas après une vingtième étape qu’il aura maitrisé. « Pendant tout ce Tour, j’étais juste concentré : sur le prochain virage, sur la prochaine descente, la prochaine montée. J’étais vraiment dans une bulle, et d’un seul coup on me dit que c’est fini, que c’est fait ! Je me sentais très fort sur ce chrono, mais Nicolas Portal m’a dit d’y aller plus tranquillement, de prendre moins de risques dans les virages, juste pour m’assurer la victoire. C’était stressant, mais c’est ce que j’ai fait. Au moment où j’ai entendu dans l’oreillette que j’avais gagné le Tour de France, ça a été un moment complètement fou. La dernière fois que j’ai pleuré, c’était le jour de mon mariage. »
Deux fois deuxième sur les routes du Tour depuis le départ à Noirmoutier, Tom Dumoulin a enfin réussi à accrocher une victoire sur cette 105ème édition. Le Néerlandais, favori à la victoire sur ce chrono taillé pour les grimpeurs, n’a pas manqué l’occasion de se mettre en évidence. « C’est une journée incroyable. C’était très stressant parce que je n’arrivais pas à retrouver ma combinaison de champion du monde. C’était une matinée folie » a-t-il avoué à l’issue de cette vingtième étape. Une victoire qui permet de conserver une deuxième place à Paris. Une belle performance pour le polyvalent champion du Monde, qui avait obtenu une place de dauphin sur le dernier Giro, derrière Chris Froome et son improbable numéro dans le 19ème étape. « C’est une découverte pour moi de courir le Tour après le Giro » continue-t-il. « Je n’avais pas d’idées particulières. Pas d’attentes. Je me disais que je tenterais peut-être le général. J’ai eu des journées faciles, c’est une expérience incroyable, surtout de gagner aujourd’hui. J’ai 27 ans donc j’espère devenir plus fort, j’ai déjà fait des progrès, un jour je pourrais gagner le Tour de France. »
Vainqueur d’une étape à Mur de Bretagne, très offensif durant l’intégralité des trois semaines de course, Dan Martin (UAE Team Emirates) a été l’un des principaux protagonistes de ce Tour de France 2018. Malchanceux lors de la huitième étape où il a fini au sol, le puncheur/grimpeur de l’équipe emiratie n’a jamais abdiqué pour revenir plus fort. Il a été le seul à tenter de loin lorsque les favoris à la victoire finale se regardaient, dans les cols les plus difficiles de cette 105ème édition. Et pour couronner ce panache, les organisateurs du Tour ont décidé de lui décerner le prix du plus combatif, une récompense qui revient généralement à un baroudeur d’échappée matinale. « Honnêtement, je n’arrive pas à croire que l’on m’ait attribué le prix de super combatif s’est-il réjoui. Je voulais vraiment être sur le podium à Paris mais je ne pensais pas que le le ferais de cette façon, surtout que je n’ai reçu le prix de la combativité lors d’aucune étape. Mais c’est un honneur et je suis sans voix. Cela a été un Tour mémorable pour moi. Cela signifie beaucoup pour moi, surtout de remporter la première étape pour UAE Team Emirates. »
La 21ème étape vue par Kevin Reza
Dernière étape du Tour de France, les jeux sont déjà faits concernant le général. Depuis Houilles, les coureurs paraderont lors des soixante premiers kilomètres, avant d’arriver dans le circuit final à Paris, sur les Champs Elysées. Les attaques devraient fuser mais les équipes de sprinteurs ne laisseront pas partir et la victoire devraient revenir à un homme rapide pour lever les bras sur les pavés parisiens. Le Francilien Kevin Reza (Vital Concept) a détaillé les 116 derniers kilomètres de cette 105ème édition. « Dernier jour du Tour, celui où la pression retombe. Les coureurs, pour ceux qui ne visent pas l’étape, n’auront pas vraiment envie de pédaler, après trois semaines de course intense. Le début dans les Yvelines, avec la traversée de nombreuses agglomérations, serait un peu casse-pattes en temps normal mais, à la vitesse réduite où vont rouler les concurrents, cela n’aura aucune incidence. L’heure sera à la décontraction. L’étape s’emballera enfin dans Paris, sur le circuit final. A la télé, cela parait facile, mais en fait ça tape sur les pavés. Les équipes de sprinteurs vont mener bon train. Néanmoins, tenter une sortie n’est pas difficile pour le coureur qui a bien préparé son affaire. Le plus dur, c’est de maintenir l’écart. S’il se trouve toujours des motivés pour y croire, le sprint est très probable. Il conclura en apothéose ce Tour de France. »