Pour la dernière étape de montagne de cette 105ème édition, les spectateurs ont été servis. Des attaques de tous les côtés dans le Tourmalet, des favoris qui se tirent la bourre, les attaquants étaient à l’honneur. Primoz Roglic (LottoNL Jumbo) a été l’un des principaux leaders à se mettre en évidence, plaçant des coups d’accélérateur dans l’Aubisque à plusieurs reprises. Il a été récompensé pour ses efforts en réussissant à créer un trou avec ses poursuivants dans la descente vers Laruns pour s’imposer en solitaire et remporter sa deuxième victoire sur le Tour. « C’est vraiment très agréable de pouvoir s’imposer s’est réjoui le Slovène. Je suis simplement très heureux. Samedi, ce sera un contre-la-montre décisif et bien sûr il faudra tout tenter, j’aimerais faire le meilleur résultat possible. Je me surprends car je ne savais pas ce que ma forme allait donner en 3ème semaine mais ce n’est pas encore fini, on est dans la derniere ligne droite jusqu’a Paris . Je n’ai pas encore reconnu le chrono, car il fallait en priorité faire le Tourmalet et l’Aubisque. »
Parti en compagnie de Mikel Landa (Movistar) dans le Col du Tourmalet, Romain Bardet (AG2R La Mondiale) a essayé d’anticiper ce vendredi, sur la 19ème étape. Le Français, distancé du groupe maillot jaune lors de la précédente étape de montagne voulait reprendre du temps sur ses principaux adversaires. Avec près de trois minutes d’avance sur Geraint Thomas (Team Sky) et les autres, le Français a entrevu la victoire d’étape, mais la LottoNL Jumbo en a décidé autrement. « Aujourd’hui, j’avais décidé de me porter à l’attaque dès le Tourmalet, pour aussi essayer de prendre un peu de plaisir sur ce Tour de France. Ce n’était pas trop le cas sur les premières étapes et là, ça allait un peu mieux, les jambes ont plutôt bien répondu. Je pensais vraiment à la victoire d’étape dans le final. Je suis passé encore à côté. Une fois qu’on a perdu 15 mètres sur quelqu’un comme Roglic, c’est impossible de rentrer. C’est comme ça, c’est malheureux mais il ne faut pas que les jambes pour gagner des courses, il faut aussi la réussite, et elle n’était pas là aujourd’hui. Mais je pense qu’on a pas grand chose à se reprocher. Aujourd’hui c’était l’étape ou jamais pour partir à l’assaut. C’est ce qu’on s’est dit avec Landa, ce n’était pas loin de fonctionner donc voilà, il fallait essayer. »
Contrairement à Romain Bardet, un tricolore a réussi son Tour de France. Vainqueur de deux étapes de prestige dans les Alpes et dans les Pyrénées, Julian Alaphilippe (Quick Step Floors) a réussi à couronner le tout avec le gain du maillot à pois. Sur la 19ème étape, le puncheur français s’est assuré de ramener le maillot à Paris en s’installant dans l’échappée matinale. Une nouvelle fois à l’avant, il a passé en tête le Col d’Aspin et le Tourmalet. Sauf chute et blessure sur le contre-la-montre ce samedi, il pourra monter sur le podium avec les Champs Elysées en toile de fond. « Le maillot à pois ce n’était pas mon objectif, mon rêve c’était de gagner une étape a-t-il avoué. Maintenant j’en ai gagné deux, et je porte ce maillot, c’est incroyable. Je me suis encore battu pour le défendre, j’ai tout donné. Il est bien accroché sur mes épaules, mais il ne faut pas croire que c’est si facile, l’étape des Champs-Elysées ! En tout cas, c’est bien mieux que ce que j’avais imaginé. Je veux réaliser tout ce bonheur-là, parce que quand ça marche, c’est vraiment une belle récompense après tout ce que qui a été fourni comme travail à l’entraînement. Franchir en tête le Tourmalet avec le maillot à pois, c’est une énorme fierté. »
La 20ème étape, un chrono décisif :
Avant de parader sur les Champs Elysées et de se jouer une dernière victoire au sprint, les coureurs vont devoir effectuer un contre-la-montre exigeant. Sur cette 20ème étape, ce chrono de 31 kilomètres sera décisif pour les places sur le podium, alors que Geraint Thomas (Team Sky) et ses deux minutes d’avance ne devraient plus être rejoints. Dans le Pays Basque, les meilleurs rouleurs ne seront pas forcément avantagés par le col de Pinodieta, placé à quatre kilomètres de la ligne. Le local de l’étape, Romain Sicard (Direct Energie), a détaillé ce tracé tout particulier. « Ce chrono tracé sur mes routes d’entrainement est atypique. Il ne sourira pas à un rouleur pur, mais plutôt à un coureur complet. Car, aujourd’hui, on n’est pas sur l’effort linéaire du contre-la-montre. La première partie, jusqu’à Souraïde (km 22), demeure assez roulante, même si une côte, brève, se dresse dès le départ. Ensuite, ce sera une succession de bosses raides jusqu’au col de Pinodieta. On tourne à gauche, on descend 100 mètres sur une petite route et c’est parti. Une ascension d’un kilomètre, avec une rampe à 22% sur 300mètres, des passages à 10-12%. Pour gagner, il faudra le 39×29 ou le 39×27, car on doit quand même mettre de la force. Un chrono intense, durant lequel on ne pourra jamais se reprendre. Un Valverde ne sera pas désavantagé, un Bardet devrait bien limiter la casse. »
-LL