Le premier maillot jaune du Tour de France 2018, c’est lui : Fernando Gaviria (Quick-Step Floors). A vingt-trois ans, le Colombien a fait carton plein pour sa première participation à la Grande Boucle, en remportant sa première victoire et en s’emparant du Maillot Jaune. Au terme d’un sprint parfaitement maîtrisé, le natif a coiffé sur le fil Peter Sagan (Bora-Hansgrohe), Marcel Kittel (Katusha-Alpecin), Alexander Kristoff (UAE Emirates), Christophe Laporte (Cofidis) et les autres sprinteurs du peloton pour s’offrir un succès de prestige et s’affirmer, une nouvelle fois, comme la nouvelle étoile du sprint mondial.
« J’ai porté différents maillots de leaders lors d’autres courses mais celui-ci est le plus important. Je vais essayer de le garder aussi longtemps que possible, confiait l’heureux vainqueur, après son succès. Le travail de l’équipe a été fondamental pour remporter cette victoire. On a roulé à l’avant dès le début de l’étape. Ensuite, l’équipe s’est montrée très forte lors du sprint. Je suis ravi d’avoir battu Peter Sagan, l’un des coureurs les plus forts du peloton. Mais il reste le favori pour le maillot vert. Il l’a déjà gagné cinq fois et il est évident qu’il voudra encore le gagner, reconnaissait-il. De mon côté, on verra jour après jour, en tout cas j’espère arriver jusqu’à Paris. Le Tour est vraiment une course différente, j’ai pu m’en apercevoir aujourd’hui. On sent que c’est l’épreuve la plus importante du monde. »
Des favoris déjà au tapis
Au rayon des favoris, cette première étape entre Noirmoutier et Fontenay-le-Comte n’a pas souri à tout le monde. Si Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), Geraint Thomas (Team Sky), Tom Dumoulin (Sunweb), Mikel Landa (Movistar), Romain Bardet (AG2R La Mondiale), Rigoberto Uran (EF-Drapac) ou Primoz Roglic (LottoNL-Jumbo) sont passés entre les gouttes, Christopher Froome (Team Sky), Adam Yates (Mitchelton-Scott), Richie Porte (BMC Racing Team) et Nairo Quintana (Movistar) ont connu des fortunes diverses et ont tous perdu du temps lors de cette première étape. Si les trois premiers, mêlés à la chute qui a déstabilisé le peloton en le scindant en deux à quelques kilomètres de l’arrivée, n’ont perdu « que » cinquante-et-une secondes sur les autres favoris, le Colombien, lui, a perdu gros (+1’15’’) à cause d’une crevaison survenue à un peu plus de trois bornes de Fontenay-le-Comte.
Une situation qui pourrait pousser Eusebio Unzue à jouer la carte Landa pour la victoire finale. Mais pas sûr que le scarabée de Combita ne l’entende de cette oreille. « Il faut toujours rester devant, surtout dans la seconde moitié de l’étape. C’est essentiel. Dans le Tour, les mauvais coups guettent toujours derrière. Sonny Colbrelli et Heinrich Haussler ont été très précieux pour que ça se passe bien » résumait pour sa part l’Italien Vincenzo Nibali, tranquille sur cette première étape.
Une deuxième étape encore promise aux sprinteurs
Dimanche, la deuxième étape (182 km), qui partira de Mouilleron-Saint-Germain, pour faire escale du côté de La Roche-sur-Yon, semble, comme la vieille, promise à un sprinteur. Très légèrement vallonnée au départ, l’étape sera ensuite plate jusqu’à la fin et le vent, lui, ne devrait pas se mêler à la danse.
L’avis du local de l’étape, Fabien Grellier (Direct Energie) :
« Contrairement à hier, aucune crainte à avoir concernant le vent. Le parcours est bien abrité. Le début d’étape est un peu vallonné, sans plus. La côte de Pouzauges permettra sans doute à l’échappée de sortir. Après Beaulieu-sous-la-Roche, la vigilance sera de mise, direction Saint-Flaive-des-Loups. Sur des routes plus étroites, il faudra éviter les chutes. Dans le coin, le revêtement est granuleux. Dans le final, on retrouvera des routes plus larges et rectilignes. L’arrivée se jugera au sprint massif, à l’issue d’une belle journée dans le bocage vendéen, empruntant toutes mes routes d’entraînement. »
Romain Boisaubert