Julien Bernard sur le Tour | © Getty Images
Pour commencer, quel bilan tires-tu de ta troisième saison chez Trek-Segafredo ?
Je pense que le bilan est plutôt satisfaisant, avec la participation à de belles courses comme Paris-Nice et le Tour de France. Je sens que j’ai passé un nouveau cap cette année, ce qui est une bonne chose. Je me sens également de mieux en mieux dans l’équipe. Ça me pousse vers le haut, ça se passe plutôt bien pour l’instant. Je continue de progresser et j’essaye d’aider au mieux mes équipiers afin de faire le meilleur résultat possible.
87, le nombre de jours de courses que tu as fait entre le 26 janvier et le 21 octobre. Comment gères-tu une telle saison avec ton entraineur et ton équipe ?
C’est à peu près la moyenne que j’ai sur les trois dernières saisons. J’ai de suite pris l’habitude de beaucoup courir, j’essaye de garder ce rythme là. C’est quelque chose qui me convient bien, j’aime bien beaucoup courir, ça me permet aussi de progresser et d’être mieux. L’équipe sait que j’arrive bien à enchainer les jours de courses. Cette année j’ai fait 11 courses à étapes, ce qui n’est pas rien. On fait une bonne période de récupération après un bloc de courses à étapes, avant de se re préparer pour un nouveau bloc. On reste toujours dans une fluctuation, jamais trop haute, jamais trop basse.
Une victoire collective | © Bettini Photo
Quel est ton meilleur souvenir de 2018 ? Et le plus difficile ?
Mon meilleur souvenir cette année est la victoire de John Degenkolb sur le Tour de France. C’était une étape qui tenait à coeur à l’équipe, sur les pavés. On avait vraiment un plan, on savait qu’on avait la possibilité de gagner avec Jasper et John. On s’est tous bien appliqués et à la fin de la journée quand on voit John lever les bras, c’est super. Il y a aussi le jour où j’ai appris que j’allais faire le Tour de France, c’était vraiment top. Le plus difficile je pense que c’était aux Boucles Sud Ardèche où je suis tombé assez violemment. Ça pouvait remettre en cause ma participation à Paris-Nice et heureusement j’ai pu bien me remettre à temps. C’est la seule fois où je suis tombé cette année alors forcément ce n’est pas un bon souvenir.
En bonne forme sur le Tour de France que tu termines à la 35ème place au général, tu as même décroché un top 10 sur la quinzième étape entre Millau et Carcassonne. Que retiens-tu de ces trois semaines ?
Surtout le monde, c’est vraiment la plus grande course du monde, c’est un tout. Il y a beaucoup de stress et de sacrifices pour y arriver. C’était vraiment une belle récompense pour moi d’y participer. J’ai passé beaucoup de bons moments, comme en montagne où j’arrivais à accompagner mes leaders assez longtemps. Quand Mollema n’était plus dans le classement général, on a pu aller dans les échappées, être à l’attaque tous les jours. On a fait un beau Tour de France, en jouant souvent la gagne. C’était assez sympa de courir dans ce sens là, en étant offensif.
Julien Bernard CLM au Tour | © Bettini Photo
Comment te sens-tu au sein de Trek-Segafredo dans le rôle d’équipier ? Parles-nous de l’ambiance.
Il y a beaucoup de nationalités, il faut s’intégrer et accepter d’apprendre des autres, ne pas arriver avec la science infuse. C’est super bien de pouvoir jongler sur toutes les cultures, autant dans l’école du vélo que dans l’école de la vie. Ça me convient beaucoup, je me sens très bien dans cette équipe. Pour l’instant pour mon rôle d’équipier c’est voulu, j’aime beaucoup ce travail. Je préfère toujours tout donner pour mes leaders afin d’aller chercher le meilleur résultat possible.
Quelle est la course que tu préfères, celle qui te convient le mieux et où tu aimerais performer à l’avenir ?
C’est le Tour de France. J’ai déjà fait les trois Grands-Tours, je savais que c’était ce qui me convenait le mieux mais le Tour de France c’est vraiment celle où j’ai envie de performer et de briller. A mes yeux c’est la plus grande course du monde et c’est à la maison. Je vais essayer d’y participer une nouvelle fois cette année. Je ferai tous les sacrifices possibles afin d’y être, pour épauler mes leaders et être un atout pour eux dans les moments décisifs.
Tu as également pris la 9ème place du championnat de France de contre-la-montre. Est ce un exercice que tu aimerais travailler à l’avenir ?
C’était vraiment une surprise car ce n’est pas quelque chose que j’avais travaillé. Je préparais le Tour de France alors la forme était bonne, je sortais d’un stage en montagne. Je viens chercher la neuvième place, ce n’est pas exceptionnel mais c’est déjà un bon résultat, qui montre que je progresse dans ce domaine. Je souhaite encore travailler cet exercice pour les contre-la-montre par équipes, c’est important d’être un bon rouleur. Dans les Grands-Tours il y en a souvent, alors j’essaye de le travailler régulièrement à l’entraînement.
Reprise à la salle de sport | © Jacky Biondi
Après une saison aussi longue et intense, tu finis dans quel état ? Combien de temps te reposes-tu ? Que fais-tu pendant la coupure ?
On essaye de se reposer le plus possible, pour moi c’était 4 semaines sans rien faire. J’ai quand même eu un stage de cohésion aux Etats-Unis avec l’équipe après ma dernière course à Guangxi. Ensuite je suis resté deux semaines en vacances là bas avant de revenir à la maison. J’ai essayé de profiter le plus possible, de décompresser, ne pas penser au vélo, et depuis deux semaines c’est reparti.
Racontes-nous une anecdote avec un de tes coéquipiers durant cette saison.
Je pense que c’est une fois de plus au Tour de France avec Jasper. Pendant le Tour il y avait la Coupe du Monde de foot, on a regardé le match France – Belgique ensemble. C’était plus marrant pour moi (sourire). Il a été bon joueur, il a reconnu sa défaite et après il soutenait l’équipe de France. On prend ça bon enfant avec Jasper, c’est un copain. On va dire que ça nous a mis une petite rivalité pendant la première semaine du Tour.
Par Maëlle Grossetête