Lever l’ancre de l’étranger n’est pas tellement dans les gènes du Tour d’Espagne, qui ne s’est laissé aller à cette tendance qu’à deux reprises seulement depuis sa création en 1935. L’épreuve ibérique s’était élancée du Portugal (Lisbonne) il y a vingt ans avant de s’expatrier aux Pays-Bas en 2009 et le Grand Départ d’Assen. Mais jamais encore la France n’avait eu l’honneur de donner le coup d’envoi de la Vuelta. Ce sera chose faite samedi avec le lancement de l’édition 2017 dans les rues de Nîmes.
Les arènes et les vestiges de la Rome française seront dans cinq jours le théâtre d’un contre-la-montre par équipes de 13,7 kilomètres qui respectera la tradition récente de la Vuelta. La deuxième étape, entre Nîmes et Gruissan, se déroulera elle aussi intégralement sur le sol français et longera en grande partie la côte méditerranéenne. Attention aux bordures.
Pour le reste, le Tour d’Espagne 2017 respectera à la lettre ses grands principes récents tout en incluant une dose de nouveautés. La coutume d’offrir très rapidement une première étape de montagne aux prétendants au maillot rouge sera respectée. Pas question de contourner le massif pyrénéen qui sépare la France de la péninsule ibérique. Dès lundi, le peloton partira à l’assaut des cols andorrans. Précédés par le col de la Perche en début d’étape, le coll de la Rabassa et l’alto de la Cornella seront un avant-goût de ce qui attendra les coureurs tout au long des trois semaines. Il n’y aura pas d’arrivée au sommet pour ce premier rendez-vous avec la montagne, mais la Vuelta, toujours fidèle à ce qui fait son succès, proposera neuf arrivées en altitude au total.
La première interviendra le mercredi 23 août, le long de la côte valencienne, avec la spectaculaire montée de la Ermita Santa Lucia, inédite, comme huit des arrivées (et quatorze départs) programmées cette année. Le cap sera ensuite mis au sud, totalement délaissé par l’édition 2016. La Vuelta visitera un classique (Xorret de Cati), puis retournera à Cumbre del Sol, deux ans après la victoire de Tom Dumoulin, avant de plonger vers l’Andalousie en passant par la province de Murcie après la première journée de repos à Alicante.
La traversée de l’Andalousie sera comme toujours exigeante par son relief avec trois arrivées en altitude à l’Observatoire Astronomique de Calar Alto le mercredi 30 août, à la Sierra de la Pandera le samedi 2 septembre et à l’Alto Hoya de la Mora le dimanche 3. Cette dernière, placée à la veille de la deuxième journée de repos, se voudra courte (129 kilomètres) et compliquée avec les ascensions de l’Alto de Hazallanas et de l’Alto de Monachil en prélude à la montée finale, qui se conclura à 2490 mètres d’altitude. Spectacle garanti. Tout le monde ayant encore en tête l’étape de Formigal qui s’était déroulée sur un terrain similaire…
Un long transfert lors de la seconde journée de repos permettra de rallier le nord du pays pour disputer en Navarre le seul rendez-vous chronométré individuel. Long de 40,2 kilomètres et essentiellement plat, il sillonnera entre vignobles et terres viticoles et devrait ravir les spécialistes. Ceux-là devront se forger une belle avance car la dernière semaine s’annonce redoutable avec trois arrivées en altitude en quatre jours. Les grimpeurs seront mis dans le bain le mercredi 6 septembre avec les rampes infernales qui mènent à Los Machucos et qui seront précédées de la difficile descente de la Lunada. Les puncheurs auront l’avantage sur le raidillon de 2500 mètres qui mène au Monastère de Santo Toribio de Liébana le jeudi 7 septembre. Après une étape de répit en direction de Gijon, une dernière explication est attendue à la veille de l’arrivée finale à Mardid le samedi 9 septembre. Et quelle explication !
Comme en 2013, c’est l’Angliru que le Tour d’Espagne proposera aux coureurs à la veille de la parade finale dans les rues de la capitale ! Doit-on seulement encore décrire le monstre asturien, dompté par Kenny Elissonde lors du dernier passage de la Vuelta en 2013 ? La montée s’annonce d’autant plus redoutable qu’elle sera précédée de deux ascensions difficiles, l’Alto de la Cobertoria et l’Alto del Cordal, pour une succession ininterrompue de montées et de descentes dans les 50 derniers kilomètres d’une étape courte (117,5 km).
Reste à savoir si la décision sera déjà faite à ce moment où si elle permettra un renversement de situation formidable à l’instar de ce qui s’était produit en 2015. Réponse dans un peu moins de quatre semaines !
Les 21 étapes de la Vuelta 2017 :
• 1ère étape (samedi 19 août) : Nîmes-Nîmes (13,7 km CLM/équipes)
• 2ème étape (dimanche 20 août) : Nîmes-Gruissan (203,4 km)
• 3ème étape (lundi 21 août) : Prades-Andorre-la-Vieille (158,5 km)
• 4ème étape (mardi 22 août) : Escaldes-Engordany-Tarragone (198,2 km)
• 5ème étape (mercredi 23 août) : Benicassim-Alcossebre (157,7 km)
• 6ème étape (jeudi 24 août) : Villa Real-Sagunt (204,4 km)
• 7ème étape (vendredi 25 août) : Lliria-Cuenca (207 km)
• 8ème étape (samedi 26 août) : Hellin-Xorret de Cati (199,5 km)
• 9ème étape (dimanche 27 août) : Orihuela-Cumbre del Sol (174 km)
• lundi 28 août : repos en province d’Alicante
• 10ème étape (mardi 29 août) : Caravaca-El Pozo (164,8 km)
• 11ème étape (mercredi 30 août) : Lorca-Observatoire Astronomique de Calar Alto (187,5 km)
• 12ème étape (jeudi 31 août) : Motril-Antequera (160,1 km)
• 13ème étape (vendredi 1 septembre) : Coin-Tomares (198,4 km)
• 14ème étape (samedi 2 septembre) : Ecija-Sierra de la Pandera (175 km)
• 15ème étape (dimanche 3 septembre) : Alcala la Real-Alto Hoya de la Mora (129 km)
• lundi 4 septembre : repos à Logroño
• 16ème étape (mardi 5 septembre) : Circuit de Navarre-Logroño (40,2 km CLM)
• 17ème étape (mercredi 6 septembre) : Villadiego-Los Machucos (180,5 km)
• 18ème étape (jeudi 7 septembre) : Suances-Santo Toribio (169 km)
• 19ème étape (vendredi 8 septembre) : Caso-Gijon (149,7 km)
• 20ème étape (samedi 9 septembre) : Corvera de Asturias-Alto de l’Angliru (117,5 km)
• 21ème étape (dimanche 10 septembre) : Arroyomolinos-Madrid (117,6 km)