A en juger la fréquentation de plus en plus décroissante des plages et celle de plus en plus croissante des centres commerciaux, le doute n’est plus permis. Il règne bel et bien déjà un parfum de rentrée. Par endroits, le soleil devient capricieux et un brin moins ardent. Pour préserver un goût estival à compter de ce week-end et durant les trois semaines qui suivront, il va donc falloir descendre de quelques latitudes et venir s’installer en Espagne, où l’été dure toujours un peu plus longtemps qu’ailleurs. C’est ce que fera notre peloton migrateur à compter de samedi et le lancement de la 65ème édition du Tour d’Espagne. A la fois session de rattrapage pour ceux qui n’ont pas su se montrer à la hauteur de leurs espérances cette saison, course de préparation aux Mondiaux ou véritable objectif pour certains, la Vuelta s’annonce captivante.
Dans sa volonté de se distinguer davantage des autres Grands Tours, l’épreuve espagnole mettra en jeu cette année un maillot de couleur rouge. Une manière d’affirmer sa propre identité, comme elle le fait déjà depuis plusieurs années en proposant des parcours audacieux. Ce sera à nouveau le cas cette fois-ci. Samedi au départ de Séville, en Andalousie, la course innovera avec l’expérimentation d’un contre-la-montre par équipes nocturne. Et entendez bien par là en pleine nuit puisque les vingt-deux équipes engagées s’élanceront sur les 13 premiers kilomètres une fois la nuit tombée, à compter de 22h04, l’arrivée de la dernière formation étant prévue peu avant minuit ! Le ton sera alors donné. S’ensuivront une série d’étapes accidentées en Andalousie, lesquelles devraient alimenter l’inspiration des attaquants, appelés à jouer un véritable rôle au cours d’une première semaine faisant les yeux doux aux baroudeurs.
Cette première semaine, qui ne devrait guère laisser beaucoup le loisir aux sprinteurs de s’expliquer dans les premiers jours de compétition, sera essentiellement marquée par le final sur les routes de la communauté de Valence avec une première arrivée en altitude à Xorret del Cati, le samedi 4 septembre. La première semaine de course se voudra donc casse-pattes, avec de grandes opportunités offertes aux francs-tireurs. Cap ensuite sur le nord du pays et le retour de la Vuelta dans les Pyrénées. Très brièvement en réalité puisque les coureurs seront « seulement » invités à gravir les rampes conduisant à Andorre-Vallnord le mercredi 8 septembre. Déjà, on devrait y voir plus clair sur les prétentions des différents favoris. Mais ce sont les Asturies, placées en fin de deuxième semaine, qui viendront confirmer les premières impressions.
Le samedi 11 septembre, une arrivée en côte annoncera la montagne à Peña Cabarga. Le lendemain, l’arrivée sera jugée au sommet des Lacs de Covadonga (12,6 km à 7,3 %). Le triptyque cantabrique s’achèvera sur les pentes inédites du Cotobello (10 km à 8,1 %) après les ascensions au préalable de l’Alto de San Lorenzo et du Puerto de la Cobertoria. Se présentera alors une troisième et dernière semaine décisive. Si des différences auront été réalisées dans la montagne, il faudra encore passer deux tests redoutables en dernière semaine. Celui de l’unique contre-la-montre individuel de cette édition, dessiné sur 46 kilomètres totalement plats le mercredi 15 septembre autour de Peñafiel. Mais l’étape-reine interviendra le samedi 18 septembre, à la veille de l’arrivée à Madrid, avec l’ascension inédite et ô combien redoutable de la Bola del Mundo, après celles de l’Alto de Leon et du Puerto de Navacerrada. La montée de la Bola del Mundo s’inscrit en fait dans le prolongement de Navacerrada : 3,4 kilomètres de plus à 12,5 %, avec des rampes à 21 % ! Autant dire qu’il faudra avoir gardé des réserves pour affronter ce nouveau monstre déniché par les organisateurs et ramener, vingt-quatre heures plus tard à Madrid, le nouveau Maillot Rouge décerné au lauréat.
Consultez le profil de chacune des étapes de la Vuelta 2010.
Les 21 étapes de la Vuelta :
• 1ère étape (samedi 28 août) : Séville-Séville (13 km CLM/équipes)
• 2ème étape (dimanche 29 août) : Alcala de Guadaira-Marbella (173,7 km)
• 3ème étape (lundi 30 août) : Marbella-Malaga (157,3 km)
• 4ème étape (mardi 31 août) : Malaga-Valdepeñas de Jaen (183,7 km)
• 5ème étape (mercredi 1er septembre) : Guadix-Lorca (198,8 km)
• 6ème étape (jeudi 2 septembre) : Caravaca de Cruz-Murcie (151 km)
• 7ème étape (vendredi 3 septembre) : Murcie-Orihuela (187,1 km)
• 8ème étape (samedi 4 septembre) : Villena-Xorret del Cati (190 km)
• 9ème étape (dimanche 5 septembre) : Calpe-Alcoy (187,7 km)
• Repos (lundi 6 septembre)
• 10ème étape (mardi 7 septembre) : Tarragone-Vilanova i la Geltru (175,7 km)
• 11ème étape (mer 8 septembre) : Vilanova i la Geltru-Andorre Vallnord (208,4 km)
• 12ème étape (jeudi 9 septembre) : Andorre-la-Vielle-Lleida (172,5 km)
• 13ème étape (vendredi 10 septembre) : Rincon de Soto-Burgos (196 km)
• 14ème étape (samedi 11 septembre) : Burgos-Peña Cabarga (178 km)
• 15ème étape (dimanche 12 septembre) : Solares-Lacs de Covadonga (187,3 km)
• 16ème étape (lundi 13 septembre) : Gijon-Cotobello (181,4 km)
• Repos (mardi 14 septembre)
• 17ème étape (mercredi 15 septembre) : Peñafiel-Peñafiel (46 km CLM)
• 18ème étape (jeudi 16 septembre) : Valladolid-Salamanque (148,9 km)
• 19ème étape (vendredi 17 septembre) : Piedrahita-Tolède (231,2 km)
• 20ème étape (samedi 18 septembre) : San Martin-Bola del Mundo (172,1 km)
• 21ème étape (dimanche 19 septembre) : San Sebastian de los Reyes-Madrid (85 km)