Valverde fait honneur à son maillot sur cette VueltaValverde fait honneur à son maillot sur cette Vuelta | © ASO

La victoire de Valverde. Comme un symbole, le champion du monde lève les bras sur son tour national, sur la première véritable explication entre les costauds, devant le futur vainqueur final. Sur une arrivée en côte de 4,1 km à 12,3 %, avec des passages à plus de 20 % (!), les favoris ont enfin pu jouer la victoire d’étape au sommet, après avoir laissé les échappés remporter les deux étapes précédentes. Dès le début de l’ascension, ils sont 4 à se détacher : Miguel Angel Lopez (Astana), bien décidé à reprendre son maillot rouge une nouvelle fois, Primoz Roglic (Team Jumbo-Visma), assurant en sachant qu’il fallait juste rester au contact des autres avant le chrono, Alejandro Valverde (Movistar), le champion du monde, et Nairo Quintana (Movistar), déjà vainqueur de la 2e étape. Ce dernier va tenter de se détacher tout au long de la montée, sans succès, mais nous laissant croire qu’il travaille pour son coéquipier et que Movistar adopte une bonne stratégie (pour une fois). En effet, Valverde va se faire oublier pour jaillir dans les derniers mètres et lever les bras devant Roglic et Lopez. Ces quatre-là ont déjà creusé une avance considérable sur les autres ce qui nous laisse penser que ce sont bien les plus forts de cette Vuelta.

Pogacar vainqueur d'une étape dantesquePogacar vainqueur d’une étape dantesque | © ASO

La 9e étape. Sur une distance de seulement 94 kilomètres, les organisateurs avaient prévu une étape spectaculaire avec pas moins de 3 grands cols. Ils n’ont pas dû être déçus, car, avec la pluie qui s’en est mêlée, les coureurs ont connu un véritable calvaire. Le peloton est d’abord emmené par la formation Astana, voulant reprendre le maillot rouge porté par le français Nicolas Edet (Cofidis). « Superman » Lopez, s’envole en haut de la deuxième difficulté, le col de la Gallina (12,2 km à 8,3%), avant de chuter brusquement dans la descente qui suit, et se faire rattraper par ses adversaires. Dans la dernière ascension, l’Alto els Cortals d’Encamp (5,7 km à 8,3%), c’est le colombien Nairo Quintana (Movistar) qui va prendre les devants, emmenant avec lui, le jeune Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), et demandant à son équipier Marc Soler de l’attendre, alors qu’il partait pour la victoire. Finalement, c’est le jeune slovène qui attaquera les deux coéquipiers pour s’offrir sa première victoire d’étape sur un grand Tour, à seulement 21 ans, lui qui a remporté le Tour de l’Avenir l’an dernier et le Tour de Californie cette saison. Quintana, deuxième du jour, est le nouveau leader de la course avant le contre-la-montre individuel de Pau.

Roglic en plein effortRoglic en plein effort | © Sirotti

Le contre-la-montre de Pau. Au lendemain de la première journée de repos, tout le monde savait que les cartes allaient être redistribuées sur ce contre-la-montre long de 36,2 km. Au départ, le colombien Nairo Quintana (Movistar) est en rouge avec seulement 6 secondes d’avances sur le spécialiste et grand favori du jour, Primoz Roglic (Team Jumbo-Visma). Comme prévu, c’est bien le slovène qui fait coup double reléguant le colombien à plus de 3 minutes. Le 3e du dernier Giro n’a effectivement pas flanché et endosse La Roja avec presque 2 minutes d’avance sur ses premiers poursuivants. Il prend ainsi une sérieuse option pour la victoire finale, d’autant plus qu’il paraît très fort également en montagne.

Pogacar s'offre une deuxième victoire d'étapePogacar s’offre une deuxième victoire d’étape | © ASO

L’arrivée au sommet de Los Machucos. Juge de paix d’une étape extrêmement difficile avec pas moins de 7 difficultés répertoriées, l’alto de Los Machucos (6,8 km à 9,2%) était prévu par les organisateurs pour faire des dégâts. En effet, on a longtemps cru que le français Pierre Latour (Ag2r La Mondiale) allait résister au retour des favoris, mais c’était sans compter sur le jeune Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), encore une fois, plaçant une accélération qui a littéralement fait exploser le groupe des favoris pour ne garder que le maillot rouge dans sa roue, son compatriote Primoz Roglic (Team Jumbo-Visma). Les deux hommes collaborent alors pour creuser un maximum sur leurs rivaux, et ainsi revenir sur le français pour se disputer la victoire d’étape. Cette dernière revient à Pogacar déjà vainqueur 5 jours plus tôt, qui en profite pour monter sur le podium du général provisoire, alors que Roglic reprend encore 25 secondes sur Alejandro Valverde (Movistar), son adversaire le plus sérieux, et se rapproche un peu plus de Madrid. La Slovénie est à la fête.

Pogacar encorePogacar encore | © Sirotti

La 20e étape. La dernière semaine offrait moins d’opportunités aux adversaires de Primoz Roglic (Team Jumbo-Visma), de lui reprendre La Roja. Malgré une tentative de bordure la veille, le slovène se retrouvait encore en rouge à 24h de Madrid avec une bonne avance sur Valverde (Movistar), deuxième. Ce tracé plutôt « casse-pattes » aurait pu tout faire basculer, mais malgré plusieurs tentatives de Miguel Angel Lopez (Astana), déjà loin au général, il n’y avait rien à faire face à Roglic, tout simplement trop fort. C’est alors Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), son jeune compatriote, qui va surprendre tout le monde à 40 km de l’arrivée et va bénéficier du fait que ses adversaires se neutralisent pour rapidement creuser un écart important. Champion de Slovénie du chrono, il aime ces efforts solitaires et s’en va chercher sa troisième victoire d’étape, en plus du maillot blanc et de la 3e place au classement général, tout ça sur son premier grand Tour, à 21 ans ! Un sacré numéro nous laissant penser qu’il est promis à un grand avenir. Alejandro Valverde prend la 2e place du jour, accompagné par Primoz Roglic, signant ainsi sa première victoire en grand Tour. Un Tour d’Espagne magnifique qui a vu 2 coureurs de la même nationalité dominer les débats avec 4 victoires d’étape, 3 maillots, et 2 places sur le podium aux côtés du champion du monde.

 

Par Nathan Malo