Fabio Aru. Des favoris du Tour d’Espagne, il est le seul à avoir tiré profit de la première étape de montagne, y gagnant 11 petites secondes (7 secondes plus 4 de bonification) à La Alpujarra sur une attaque portée dans le dernier kilomètre d’ascension. « C’était la première arrivée au sommet et j’avais hâte de voir où j’en étais parce que je n’avais pas de super sensations depuis ma chute dimanche (NDLR : celle qui a également impliqué Vincenzo Nibali, exclu après avoir abusé de la portière de son véhicule pour rentrer sur le peloton). Ça allait tout de même mieux de jour en jour. A présent je vais privilégier la récupération en prévision des étapes à venir. Je ne veux pas regarder les classements, je veux seulement faire ma course. » Pour l’heure Fabio Aru occupe la 8ème place du classement général à 57 secondes de Chaves.
Esteban Chaves. Le Colombien Esteban Chaves (Orica-GreenEdge) va pouvoir profiter d’une cinquième journée en rouge après avoir accompagné le peloton des favoris jusqu’en haut de l’Alto de Capileira, qui ponctuait la première étape de montagne hier. « Je suis vraiment satisfait, notamment du travail de l’équipe, savoure le jeune grimpeur de 25 ans. Je n’en reviens toujours pas de voir d’anciens Maillots Jaunes du Tour (Simon Gerrans, Daryl Impey) travailler pour moi. Aujourd’hui, ça a été une étape importante mais nous devons rester concentrés parce que les prochaines étapes sont encore difficiles. Il faisait très chaud dans la dernière ascension. C’était un effort de 40 à 50 minutes et tout le monde a souffert de la chaleur. Je ne sais pas ce qui est arrivé à Chris Froome et je verrai ce que ça donne au classement général. Je suis surpris qu’il perde du temps parce qu’il est le vainqueur du Tour de France et un grand champion. »
Chris Froome. Aucun des prétendants à la victoire finale du Tour d’Espagne n’avait matière à perdre du temps dans la longue montée au train de La Alpujarra hier. Et pourtant, à 1500 mètres du but, Chris Froome (Team Sky) a lâché prise, sans recevoir le moindre soutien de ses équipiers Nicolas Roche et Mikel Nieve, qui sont allés le précéder au sommet, que le vainqueur du Tour de France a rejoint avec un retard de 34 secondes sur Aru, 27 secondes sur le reste des favoris. Le Britannique, qui s’était mis en tête un doublé Tour-Vuelta au cours de sa tournée de critériums d’après-Tour, n’a pas dit un mot sur sa relative défaillance. A peine passé la ligne, il a tourné les talons aux journalistes qui l’attendaient pour redescendre vers son bus garé une dizaine de kilomètres plus bas. Froome recule au 12ème rang du classement général.
Nicolas Roche. Arrivé au sein du peloton des favoris, sans s’être relevé pour soutenir Chris Froome, Nicolas Roche (Team Sky) a trahi ses ambitions hier à La Alpujarra. L’Irlandais, qu’on avait déjà vu devant à Caminito del Rey, Vejer de la Frontera et Sierra de Cazorla, conserve pour l’heure une 4ème place au classement général à 36 secondes de Chaves. Il avait terminé 5ème du Tour d’Espagne il y a deux ans, 7ème il y a cinq ans. « Il a fait un temps très sec que tout le monde ne supporte pas, précise-t-il. Moi, je supporte plutôt bien. Je ne me suis pas trop mal débrouillé dans le final. J’étais tout le temps à la limite, mais je n’ai pas cherché à attaquer, j’ai surtout cherché à ne pas perdre de temps. Je pense qu’avec Chris, il ne faut pas s’inquiéter. Pas tout de suite. Il est venu ici directement du Tour avec l’intention de monter crescendo. S’il perd quelques secondes aujourd’hui, ce n’est pas alarmant. »
Bert-Jan Lindeman. Vainqueur du Tour de Bretagne et du Tour de l’Ain l’année passée, alors qu’il était redescendu au niveau continental, Bert-Jan Lindeman (Team LottoNL-Jumbo) a signé hier la plus grande victoire de sa carrière sur la Vuelta. « C’est évidemment très spécial comme succès : c’est mon plus grand grand et le premier pour moi au niveau WorldTour, a reconnu le Néerlandais de 26 ans. Une victoire c’est toujours un bon moment, mais plus encore dans une étape de montagne, en haut d’un col et devant tous les coureurs du classement général ! A 500 mètres du but, j’ai vu Cousin, qui était devant moi, poser un pied à terre. Je ne sais pas s’il est tombé. Après, Koshevoy a vraiment roulé fort et j’ai donné tout ce que j’avais dans les 250 derniers mètres. J’ai bouché le trou à mon rythme et j’ai gagné le sprint. »
Jérôme Cousin. Après sa jolie démonstration dans la montée vers La Alpujarra, Jérôme Cousin (Team Europcar) semblait en capacité de jouer la gagne dans la première étape de montagne du Tour d’Espagne. Encore dans le coup à 500 mètres de l’arrivée, il a fallu qu’il perde l’équilibre, déchausse en urgence et se mette à trébucher sur la chaussée. « Une grande victoire qui me passe sous le nez après une année de galère, Père Noël offre moi des petites roulettes pour finir la Vuelta », s’est lamenté sur Twitter le Nantais de 26 ans, effondré après la ligne mais pas abattu pour autant et déjà prêt à repartir de l’avant ces jours prochains.
L’étape du jour :
8ème étape : Puebla de Don Fadrique-Murcie (182,5 km). Retour en plaine aujourd’hui dans une étape qui devrait rouler vite alors que le peloton quittera l’Andalousie, qu’il aura visitée pendant une semaine complète, pour rejoindre la communauté de Murcie et sa capitale qui n’a plus reçu la course espagnole depuis 2010. Il s’agira d’une journée rapide, au profil constamment descendant puisque des hauts plateaux andalous à 1200 mètres d’altitude la course rejoindra la côte méditerranéenne. Le peloton devra néanmoins surmonter une double difficulté sous une forte chaleur. En rejoignant Murcie à 50 kilomètres de l’arrivée, la course effectuera deux boucles d’un circuit incluant la Cresta del Gallo (4,2 km à 7,5 %), dont la dernière ascension interviendra à 17 kilomètres de l’arrivée, pressentie pour les sprinteurs.